3.4.2.2 Accès au sol et au logement urbain résidentiel

3.4.2.2.1 Alternative à risque : le « chereka bet » comme solution

Le terme « chereka bet » est un terme amharique (Ethiopien) qui désigne des habitations spontanées, des logements construitssent la nuit, souvent le samedi et le dimanche, et surtout la nuit avec de la coopération familiale ou amicale comme ce qui se passe dans beaucoup de pays en voie de développement. Ce système d’accès au sol et au logement urbain émerge tardivement par rapport aux autres villes de PED. Ce phénomène était insignifiant jusqu’à la fin des années 80. Par exemple en 1991, il constituait 1.6% du parc de logement totale estimé 268.500 en 1988 (Theodros 1991). Depuis quelques années, exercé par de nombreuses personnes provenant de différents milieux socio économiques et financières, ce système a pris une grande ampleur.

Selon une étude, les modes d’accès principaux à ces types d’occupations qui se sont exercés même maintenant sont les suivants :

Photo 3.7Occupation informelle où il est difficile de distinguer la limite de la ville
Photo 3.8 Occupation informelle dans des lieux difficilement accessibles et dangereux

Négociation directe des acheteurs des terrains avec les associations de paysans qui n’ont pas le droit de vendre des terrains pour n’importe quelle activité urbaine. Ceci en violant la proclamation n° 71/1995, qui empêche cet acte. La superficie achetée varie entre 1000 et 2000m2 ce qui est de quatre à six fois plus que le standard accordé par la loi pour la construction d’un logement urbain.

Faisant le contact direct et personnel auprès des responsables de kebele surtout ceux qui se trouvent à la périphérie de la ville, même si ces derniers n’ont pas le droit de vendre de terrain. Le dernier système est la subdivision des terrains déjà achetés. Dans ce cas, les propriétaires qui achètent un terrain en superficie importante découpent leur lot et en vendent pour les nouveaux arrivants (Theodros 1991).

On n’a pas de chiffres précis indiquant le n° et l’évolution de ces occupations à l’heure actuelle. Selon l’A.A.M.P.RO, ces habitations spontanées constituent un parc de logement important qui représente à peu prés 20% du total (qui atteint 50000 logements) et abritent à peu près 300000 habitants.

Une enquête a été menée auprès de 3000 ménages dans 3 situations différents pour l’objet de cette recherche (Cf., fiche d’enquête en annexe 2): cela a permis d’observer le mode et les causes de ces occupations, les condition physiques et socio économique, ainsi que de récolter des informations concernant le système foncier affiché. Selon le résultat du dépouillement de cette enquête, les raisons principales sont les suivantes

Tableau 3.23 Raisons principales aux occupations informelles (résultats d’enquête)
Raisons %
Problèmes financiers 85
Proximité du travail 55
Pour faire du commerce 17
Besoin de grands espaces 20
Pour vendre après 15
Raisons inconnues 9
Remarque : La somme de la % ne fait pas 100 % car il y a des réponses multiples.

Il est peut être difficile de dire si les résultats de cette enquête sont à cent pour cent fiables car :

  • - vu que le nombre des ménages enquêtés n’est pas représentatif
  • plusieurs raisons sont données comme des raisons principales. Par exemple, les problèmes financiers et la proximité du lieu de travail…
  • même des habitants à revenus modestes partagent la même raison financière comme cause de leurs occupations.

En tout état de cause, on peut constater que la difficulté de l’accès au sol est due à des problèmes financiers pour la plupart de ces habitants. En même temps, on a observé l’importance de l’occupation de l’espace pour des raisons spéculatives (qui est de 15%), en prévoyant la croissance des besoins en sol dans le futur.