1.1.4 Logement urbain

Plus de 1 billion milliards des résidents des villes du monde vivent dans des logements inadéquats.¹⁷¹ Selon d’autres sources, ce chiffre s’élèverait à un quart de la population mondiale. (Million K. 1997) Le parc total de logements est estimé entre 700 et 720 millions. 18 % de ces logements (environ 125 millions) n’ont pas de structures permanentes, 25 % (environ 175 millions) ne sont pas conformes à la réglementation. Ainsi un nombre important d’entre eux n’est pas considéré comme des logements habitables. La plupart de ces logements se trouvent dans les villes de PED.¹⁷² On estime aussi que 20 à 40 millions des ménages urbains sont sans toit. Le logement est un élément urbain essentiel, c’est un droit des citadins urbains, dans les villes des PED, comme partout dans le monde. Il peut être réalisé et possédé de différentes manières soit par des privés individuels ou en coopératives, soit par des promoteurs privés ou étatiques, soit par des autorités locales et internationales……de manière formelle ou informelle. (F.Moavenzadeh, 1987) Mais la construction des logements est toujours problématique quant aux aspects quantitatifs, socio économiques et financiers (Olivier, 1995). Selon Durand Lasserve (1996) (G. Paytne, 1999) la proportion de la population exclue des marchés fonciers et des logements formels varie énormément d’une région à une autre et d’une ville à une autre. Mais on peut compter en moyenne 40 % au niveau mondial, et entre 15 % à 70 % de la population urbaine des pays en voie de développement. En Afrique du sud, par exemple, 45 à 55 % des ménages sont incapables de financer formellement le logement dont ils ont besoin, (Laurent R. 1996) en Asie à Karachi le chiffre est de 40 % à 50 %. (Franz et al, 1996)

Dans les villes africaines, comme toutes les autres villes des PED, la population continue à s’accroître et  le déficit du logement est devenu important: En 1987 au Kenya, il était estimé à 280.000 logements manquants, au Maroc à 400.000, en Uganda, 237.000, en Zambie il était entre 40.000 à 60.000 (Nairobi city commission estimats, 1990)¹⁷³. C’est le cas aussi de l’Amérique latine : la demande totale de logements atteint, 176.710 à Buenos-aires, 65.007 à Caracas, 77.229 à Lima, 93.354 à Bogota, 181.416 à Sao Paulo¹⁷⁴. Le problème est d’autant plus aggravé que l’occupation des pièces et des logements est dense..

Source : Urbanindicators 93 cités dans UNCHS (HABITAT), State of the world cities, 2001 p, 30.

Source : Urbanindicators 93 cités dans UNCHS (HABITAT), State of the world cities, 2001 p 30.

Les problèmes que rencontrent les pauvres en matière de logement sont étroitement liés à la question de l’accès à l’emploi, aux sols, aux infrastructures et aux différents services relatifs au logement. Même si le logement donne aux pauvres une certaine stabilité socio-économique et représente une forme non négligeable de création de revenus et d’épargne¹⁷⁵ en même qu’il constitue une base d’accès à l’économie urbaine et une source d’emplois, il est hors de la portée de la plupart d’entre eux. Les raisons sont multiples dont le manque d’accès aux terrains, aux services et aux infrastructures…les politiques administratives et de tarification des logements publics sont inadéquates, les standards sont inappropriés, les réglementations en matière de construction et d’urbanisme sont anachroniques et imposantes généralement, les standards sont élevés, l’accès aux organismes de financement du logement est limité … ¹⁷⁶

Le secteur du logement joue un rôle important dans le développement économique des villes, sa contribution au niveau du PNB est de 3 à 8 % et sa contribution à la formation du capital fixe brut est de 40 à 70 % de la formation générale du capital ¹⁷⁷

Plusieurs efforts sont faits et des mesures variées sont prises pour résoudre le problème du logement. A ce propos, on peut trouver de nombreuses publications:

Toutefois, le problème persiste encore, vu que l’explosion démographique et le déclin économique de ce pays sont encore importants.