Analyse et synthèse

L’étude d’un système foncier est un sujet vaste et compliquexeé dés lors, elle nécessite une recherche qui vise des thèmes différents.

Il n’existe pas de système précis pour gérer le sol urbain, et cela pour des raisons variées. D’une part la ville évolue et se transforme comme tous les autres systèmes, d’autre part le système foncier est un système qui peut être influencé directement ou indirectement par le monde extérieur. Ainsi la politique et les phénomènes économiques mondiaux (comme la politique de globalisation,254 et certaines politiques de développement imposés en contre partie d’aides économiques et financières ..., à ces villes qui sont dans la plupart de cas pauvres et surtout africaines255) peuvent influencer le développement d’une ville directement ou indirectement et par la même le système foncier. A titre d’exemple, selon le « Overseas Développement Institut » les agences d’assistance (aide agencies) ont instauré depuis 1990, des principes qui exigent de ces pays la mise en oeuvre de réformes politiques et économiques de développement préalablement à l’accès aux divers assistants (ODI, 1994). D’une manière différente, les fonds envoyés par des expatriés vivant dans les pays riches ont aussi des impacts négatifs ou « positifs » sur ces villes. Par exemple, en Egypte, au Caire, les égyptiens vivant dans les pays riches investissent énormément dans le sol et le logement causant ainsi une hausse des prix à la fois du sol et du logement. De fait, cela rend difficile l’accès au sol pour les habitantes permanents de la ville256. Le cas de la ville d’Addis Abeba n’est pas différent des autres257. Outre l’influence des phénomènes mondiaux, l’impact de la politique national sur le système foncier dans cette ville est important. D’abord, le principe de développement national qu’on a expliqué précédemment, le « développement industriel précédé par le développement agricole » (même si on observe des interprétations différentes), semble avoir un impact direct sur le développement urbain et donc indirectement sur le système foncier: pour les uns ce principe favorise le secteur rural en défavorisant le développement urbain (notamment en orientant la plupart des investissement vers ce secteur), pour les autres c’est une politique appropriée car l’économie du pays est basée sur l’agriculture.

Un autre impact provient de la politique foncière agricole du pays : la terre appartient à l’état depuis la nationalisation de 1975. Selon la plupart des personnes concernées, cette politique non seulement décourage les paysans à travailler le sol qui ne leur n’appartient pas258 (ce qui peut réduire la production), mais aussi provoque un exode rural qui entraîne une forte pression démographique dans la ville (dans les régions urbaines). Cela peut engendrer également à son tour la hausse de la demande du sol et du logement. Ainsi pour ces raisons-la et encore pour d’autres qu’on n’a pas mentionnées ici, avoir un système foncier parfait est toujours loin de la réalité.

De même, il est évident qu’il n’existe pas une formule empirique ou un schéma scientifique à suivre ou à appliquer à cet égard. Tout le monde peut avoir son point de vue selon son expérience et ses convictions.

Plusieurs auteurs ont établi les étapes à suivre lors des projets visant à la reforme ou à l’amélioration du système foncier. À titre d’exemple, dans leur œuvre intitulé « A framework for reforming urban land policies in developping countries » David E. Dowall et Giles Clarke, (1991) ont proposés les cinq étapes suivantes : Land market assessment, decentralization of land management autorities, deregulation, curtailing public land developpment agencies, improuving efficency of land market operations. Actions que nous incorporons de façon différente dans notre travail.

Néanmoins, selon l’objectif de notre étude, en tenant en compte du contexte de cette ville, en s’appuyant sur des hypothèse différentes ainsi que les lèçons qu’on a pu tirés des autres villes homologues, nous avons essayé de faire certains propositions dont nous analyserons les principales brièvement.

Notre approche qui se base sur un principe « des actions à court terme et une vision à long terme » se déroule d’une manière qui nous semble chronologique.

Les propositions qu’on a établies sont précédées d’une révision de la politique actuelle du développement de cette ville qui suit une approche « top down » (car cela nous parait logique). En fait cette approche a été critiquée par des nombreuses personnes et institutions concernées. Selon les Nations Unies par exemple;

‘«..the land policy has not yielded the expected results. Moreover, it has been heavily criticised for not being participatory. The policy was the result of a centralized, top-down approach rather than being developed through consultations with all concerned parties…. (UN, Economic Report, 2002). ’

De nos jours, où la notion de la démocratie est en vigueur, au vu des difficultés rencontrées non seulement par la ville d’Addis Abeba mais également par d’autres villes des PED, cette politique de développement ne semble pas efficace. Dés lors, il nous semble raisonnable d’envisager une nouvelle approche, que nous qualifions d’horizontale. En fait la mise en œuvre d’une telle approche pose plusieurs questions. Tout d’abord cette approche sera-t-elle acceptable politiquement ? On est incapable de répondre cette question maintenant. Deuxièmement, les conditions économiques ainsi que les conditions institutionnelles, organisationnels sont elles permissibles ? La ville possède-t-elle des personnels de qualité et en quantité suffisantes ? On peut répondre à ces questions en se référant à nos propositions. Dans tous le cas, viser à un développement sans faire participer, concerter démocratiquement avec tous ceux qui sont concernés peut engendrer l’anarchie.

Notes
254.

C’est une politique jugée négative par la plupart des élites de ces pays. Selon le rapport de PDNU « ...The extent to which different countries participate in globalisation is also far from uniform. For many of the poorest least developed countries the problem is not that they are being impoverished by globalisation, but that they are in danger of being largely excluded from it…. »

255.

Comme a révélé le rapport de conférence (organiser au Cap vert) sur la problématique foncière et la décentralisation au sahel « …depuis la fin des années 1970, les bailleurs de fonds semblaient de plus en plus préoccupés par …. Il n’est donc pas étonnant qu’à partir de 1980 des pressions systématiques aient été exercés sur les états par le bailleur de fonds pour l’instauration d’autres formes de gestion de ressources…. » Cela peut affirmer cette situation.

256.

C’est le cas aussi des autres pays d’afrique. Par exemple, à Bamako les expatriés qui ont réussi à mobiliser une épargne important chez eux obtiennent illégalement plusieurs attributions pour spéculer.

257.

L’imposition des institutions mondiales en contre partie à des assistantes financières sont nombreuses. Par exemple, l’Ethiopie devait ajuster ces politiques de développement économique et améliorer le système foncier au préalable pour recevoir 77 millions dollar en 2002. Aide financier provenant de « fond du développement africaine ».(Addis Admas, 2002)

258.

Selon une étude cette condition a provoqué la négligence des paysans d’investir davantage. La dégradation de l’environnement, mauvaise pratique de l’exploitation agricole dû à cette négligence est observables (Dessalegne, 1999)