2.1.2 Une nouvelle organisation du travail : La mise en place des plans d’actions prioritaires et des tableaux de bord de pilotage

Afin d’intégrer l’encadrement et la maîtrise dans le processus de formation et les impliquer dans leur rôle de pilote, l’entreprise a mis en place des plans d’actions prioritaires (PAP). Le plan d'actions prioritaires constitue un système souple et vivant de pilotage de la mise en œuvre stratégique. C’est un outil de l’action collective. Il permet à un responsable hiérarchique et à son équipe de faire le lien et de communiquer sur la stratégie. Le plan d'actions prioritaires renforce le rôle de pilote de l’encadrement et développe ses responsabilités dans leur zone d’intervention.

Nous pouvons définir le plan d'actions prioritaires comme un inventaire des actions prioritaires à réaliser sur un semestre pour atteindre les objectifs définis.

Les objectifs sont des anticipations de la société dans son environnement stratégique prévisible, tandis que les actions nécessitent une activité humaine mettant en œuvre des savoir-faire efficaces à court terme. Le modèle de plan d'actions prioritaires de la figure 2-3, ci dessous, permet de décliner au plus près de la situation de travail, par la mise en œuvre des actions, les axes d’orientations stratégiques décidés par une direction générale.

Figure 2- 3 : le tableau synoptique de démultiplication des objectifs stratégiques (© ISEOR 1989)
TABLEAU SYNOPTIQUE DE DEMULTIPLICATION DES OBJECTIFS PRIORITAIRES © ISEOR 1989
( ANNEXES : FICHES DE DEMULTIPLICATION DES ACTIONS PRIORITAIRES ET FOO )
AXES STRATEGIQUES OBJECTIFS STRATEGIQUES ACTIONS PRIORITAIRES
DIVISIONS OU DEPARTEMENTS OU SERVICES CONCERNES ( PORTEURS DES ACTIONS ) PLANNING PREVISIONNEL SCHEMATIQUE
            J F M A M J J A S O N D
OBSERVATIONS








                 
PRINCIPE DE STIMULATION
Traduction des objectifs stratégiques en actions prioritaires
PRINCIPE DE DECENTRALISATION
Répartition dans l’espace
PRINCIPE DE SYNCHRONISATION
Répartition dans le temps
PRINCIPE DE VIGILANCE
Points sensibles

Le plan d'actions prioritaires se construit à partir de deux sources (Savall et Zardet, 1995) 93 : la stratégie de la société et le diagnostic actualisé des dysfonctionnements de l’unité ou de l’équipe en début de période.

A partir de la stratégie de la société, définie par un certain nombre d’axes identifiés et des dysfonctionnements relevés sur le « terrain », nous avons intégré les douze « modules techniques », que nous avons développés dans le chapitre 1, aux plans d'actions prioritaires. L’objectif était de passer à une phase d’application des connaissances acquises au cours de la formation des ouvriers et de l’encadrement. Les plans d'actions prioritaires nous ont permis de connecter ces actions au plus près des préoccupations de la fabrication en termes de performances économiques.

L’ensemble du dispositif a permis à chaque responsable de service de mettre en place des tableaux de bord de pilotage. Le tableau de bord de pilotage est un ensemble d’indicateurs quantitatifs, qualitatifs et financiers.

Les deux fonctions essentielles du tableau de bord de pilotage sont résumées dans la figure 2-4:

Figure 2- 4 : le tableau de bord de pilotage (©ISEOR 1989)
Figure 2- 4 : le tableau de bord de pilotage (©ISEOR 1989)

Nous avons proposé de mettre en place des tableaux de bord de pilotage afin de visualiser concrètement les objectifs poursuivis, et d’identifier les indicateurs de suivi des actions à mener et de finaliser un contrat de rémunération basé sur les gains obtenus.

La mise en place des tableaux de bord de pilotage auprès des membres de l’encadrement a permis de se rendre compte que :

  • certains secteurs étaient démunis d’indicateurs de pilotage, en particulier certains services fonctionnels,
  • il fallait recentrer et organiser des indicateurs déjà existants dans d’autres services,
  • la détection de la nécessité de nouvelles actions, à inscrire dans les plans d'actions prioritaires, était indispensable.
  • il fallait faire évoluer les méthodes de travail de l’encadrement

Notes
93.

SAVALL H. et ZARDET V. « Ingénierie stratégique du roseau », Ed.Economica, 1995, 517 p. op. cit.