2.1.3 L’évolution des pratiques managériales

Chaque membre de l’encadrement (Direction, encadrement et agents de maîtrise) a pu formaliser et utiliser chacun des outils transférés. La mise en œuvre des différents outils de la démarche socio-économique a permis de voir des évolutions du rôle des cadres, des membres de l’encadrement et des agents de maîtrise dans leurs pratiques managériales.

La mise en œuvre des grilles de compétences a permis aux agents de maîtrise et aux cadres :

Lorsque nous faisons une lecture verticale de la grille de compétences de l’atelier « ressorts », qui nous indique le degré de vulnérabilité d’une opération, l’opération de « Billage Rockwell » n’est effectuée en totale autonomie que par un seul compagnon, un deuxième en connaît les principes mais ne pratique qu’occasionnellement. Le chef d’atelier a un outil d’aide à la décision qui lui permet éventuellement d’envisager des actions de formation pertinentes, répondant à ses besoins réels.

Si nous faisons une lecture horizontale de la même grille, qui nous indique le degré de polyvalence des salariés, nous avons une vision de la multiplicité des compétences mises en œuvre par chacun. Le chef d’atelier dispose d’un potentiel de compétences individuelles sur lesquelles il peut s’appuyer en termes de mobilité.

La mise en œuvre des plans d'actions prioritaires s’est traduite par une évolution du rôle des cadres et de l’encadrement dans la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise. Elle s’est concrétisée notamment par :

Cette évolution des pratiques managériales s’est traduite par des méthodes de travail différentes :

Lors de la réunion mensuelle de pilotage de l’avancement des actions des plans d'actions prioritaires, chaque participant présente une synthèse de l’avancement de ses actions à partir d’un document préalablement transmis, quelques jours avant, à son supérieur hiérarchique.

La mise en œuvre des outils a permis d’identifier une difficulté vécue par l’encadrement et la maîtrise dans la gestion de leur temps.

L’apprentissage des méthodes d’animation a permis, en particulier, aux agents de maîtrise:

La mise en œuvre des grilles de compétences, des plans d'actions prioritaires et des tableaux de bord de pilotage a été effective pour chaque membre de la direction, de l’encadrement et des agents de maîtrise. Chaque responsable a commencé à les utiliser à partir de 1996. Les résultats obtenus à partir de la mise en œuvre des douze « modules techniques » montrent, (cf. tableau de la figure 1-21, chapitre 1, p. 76) qu’il est possible de réaliser des gains à la fois quantitatifs, qualitatifs et financiers.

Les résultats qualitatifs que nous relevons dans ce tableau traduisent la mise en œuvre réelle des nouvelles compétences et l’évolution des pratiques professionnelles dépassant le cadre des tâches prescrites.

Les gains financiers, que les diminutions de consommation ou les réductions de temps ont engendré, n’apparaissent pas sur le tableau, mais ils sont réels et significatifs, comme avec l’action n° 5. Nous rappelons que les gains enregistrés pour la lubrification de la MAF 8 pouces sont de 3,11 francs par pièce forgée, ce qui représente, pour une série de 2000 pièces, 6.220 francs.

Ce constat a encouragé la société X à concevoir, élaborer et construire un système de classification des salariés basé sur les compétences et d’y associer un système de rémunération dans un des secteurs de la société X. Cette démarche a été renforcée par le fait que la grille de compétences est un outil pertinent pour articuler la mise en oeuvre des compétences et une évolution des rémunérations. Celle-ci avait été annoncée aux partenaires sociaux lors du lancement de l’opération « Elévation des compétences ». Nous proposons de développer notre expérimentation maintenant.

Notes
94.

Les extraits du texte du rapport d’intervention de l’ISEOR, en 1996 à la société X, sont en annexe n° 19.