CHAPITRE 3. L’analyse des pratiques dominantes actuelles : les logiques de postes

Après avoir donné une définition de la notion de poste de travail (section 1), nous nous tournerons vers les Sciences de gestion pour chercher à travers l’histoire des organisations (section 2) une réponse possible à la notion persistante de poste de travail. Puis, nous nous attarderons sur le rôle que joue la fonction « Ressources humaines » dans les organisations (section 3) et la pertinence des outils de gestion des ressources humaines à travers ces évolutions (section 4).

Au cours de notre pratique de Directeur des ressources humaines, dans l’accompagnement de l’évolution des compétences, nous avons constaté que l’objectif de la direction générale, visant à amener les équipes à plus d’autonomie, n’était que partiellement réalisé, bien que l’autonomie individuelle et la polyvalence des salariés à leur poste de travail soient à des degrés divers en partie atteintes.

Nos observations quotidiennes et nos interventions sur le terrain de la société X ont mis en évidence que les salariés avaient une meilleure compréhension des actions qu’ils menaient et pouvaient faire preuve d’initiative encouragée par la hiérarchie. Pourtant, la spécialisation « historique » des salariés entraîne la division du travail et freine la constitution d’équipes autonomes à la fois dans les pratiques mais également dans les mentalités.

Nous avons par ailleurs étudié le cas d’une entreprise du secteur de la papeterie comptant deux cent cinquante personnes environ, dans laquelle la classification des emplois reposait encore sur les accords PARODI. La fédération de la branche professionnelle souhaitait remettre en question cette classification face à l’évolution de ses métiers. Elle demandait, pour cela, à ses adhérents de réfléchir d’ores et déjà à une démarche d’analyse des postes de travail dans leurs organisations, afin de les évaluer et de les hiérarchiser suivant une grille qu’il restait à définir.

Nos rencontres régulières auprès de collègues de la profession (ANDCP, réunions patronales du secteur métallurgique du département) nous ont montré que la notion de poste était encore présente non seulement dans les esprits mais aussi dans les pratiques.

Ces différents constats nous ont amené à nous interroger sur les fondements des logiques de postes. Aujourd’hui encore, un certain nombre de systèmes de classification et de rémunération dans les conventions collectives se réfèrent à cette notion de poste et à l’organisation du travail qui en découle 111 .

Notes
111.

L’accord A CAP 2000 est un des premiers accords dans la métallurgie à avoir appliqué le concept « compétence » dans la gestion des ressources humaines et a conservé néanmoins un rattachement à la grille de classification de la convention collective en vigueur.