L’exemple de référence de la législation française le plus connu est celui des accords PARODI-CROIZAT. L’instauration des barèmes nationaux des salaires est un apport direct des arrêtés « PARODI-CROIZAT ». Les arrêtés PARODI apparaissent comme une conquête des salariés, un acquis social majeur et, pour le gouvernement, le droit de continuer à intervenir et de légiférer dans le domaine de la hiérarchie des salaires. Les arrêtés vont marquer pendant plusieurs décennies le comportement des partenaires sociaux en matière de classification. Les arrêtés PARODI ont adopté unanimement la méthode globale d’évaluation sous le nom de « rangement par filières » car elle paraissait équitable, simple et de bon sens. De plus comme nous l’avons signalé, les syndicats se préoccupaient plus de l’existence d’un barème national des salaires, retombée naturelle des grilles de classification, que de la hiérarchisation des emplois (Donnadieu et Denimal, 1994) 277 . Parallèlement en 1946, la fonction publique adopte des dispositions proches de celles des conventions collectives héritées des arrêtés « PARODI-CROIZAT », par la définition d’une grille unique regroupant les emplois par statut et niveau de diplôme.
Certaines branches continuent, aujourd’hui, d’utiliser les grilles « PARODI-CROIZAT », comme la pharmacie, le pétrole, l’imprimerie, le papier-carton. Nous avons évoqué précédemment la pratique de la classification PARODI dans une entreprise du secteur papier-carton qui s’est trouvée confrontée à une évolution de ses métiers ainsi qu’à une remise en question de cette classification. Les grilles PARODI sont également présentes dans l’artisanat 278 .
DONNADIEU G., DENIMAL P., « Classification, Qualification », Ed. Liaisons, 1994, 199 p. op. cit.
Ibid.