Conclusion du chapitre 6

Au terme de ce chapitre, il ressort que le choix entre logique de poste et logique de compétence est éclairé par les enjeux individuels et organisationnels d’un processus de classification représentés par la figure 6-10 où la situation de travail est toujours présente.

Figure 6-10 : logique de poste, logique de compétence
Figure 6-10 : logique de poste, logique de compétence

La révision ou le renouvellement d’une grille de classification intervient pour prendre en compte les configurations réelles des emplois telles qu’elles se dessinent sous l’effet des évolutions techniques et technologiques. La logique de compétences entre dans ce champ. Les entreprises doivent se doter d’outils qui puissent mesurer des situations de travail par nature évolutives et instables et non plus des emplois définis avec précision.

Quelle que soit l’option choisie, le lien entre l’organisation du travail et la classification, ne peut être ignoré, de même entre la classification, la rémunération et la gestion des ressources humaines.

De nombreuses études et recherches ont permis de préciser la liaison entre rémunération et comportement individuel. Pour être efficace, une politique de rémunération doit pouvoir influencer les perceptions et les convictions des salariés de manière à susciter les comportements souhaités. L’entreprise doit poser clairement les principes qui guident sa politique de rémunérations.

Pour Parlier et al. (1994) 447 ,« développer les compétences apparaît comme une réponse adaptée à des nécessités de nature économique ». Pour ces auteurs, le développement des compétences est un facteur de compétitivité car il rend les organisations plus performantes.

L’évolution du contexte économique mondial, les aléas qu’il entraîne, les transformations organisationnelles profondes qui s’opèrent dans les entreprises sont autant de facteurs montrant que les entreprises n’ont guère le choix d’accepter ou de refuser une approche par les compétences. Les entreprises doivent être conscientes des avantages et des inconvénients de cette approche dont nous faisons un rapide inventaire :

Les entreprises qui s’engagent dans une démarche de gestion des compétences des salariés sont en rupture totale avec la logique de poste et toutes les conséquences qui en découlent.

Dans cette perspective, les travaux que nous avons réalisés au sein de la société X, répondent en partie à cette préoccupation. En effet, ils montrent que nous pouvons passer progressivement d’une logique de poste à une logique de compétences. Le renouvellement d’une grille de classification adaptée aux évolutions de la société est possible à condition que les méthodes d’évaluation des compétences soient rigoureuses. Celles-ci doivent être négociées avec les acteurs de l’entreprise pour être acceptées et reconnues.

Nos travaux n’ont porté que sur le pilotage d’une action de formation « Elévation des compétences », sur l’établissement d’une grille de classification des compétences et d’un classement des postes d’un atelier de la société X. Cette grille devait permettre d’associer la mise en œuvre des compétences et la réduction des dysfonctionnements repérés dans l’atelier par la mise en place de contrat d'activité périodiquement négociable. Nous pensons que la valorisation des compétences par la mise en place de contrats d’activités périodiquement négociables permet de contrôler les effets d’une rémunération variable et facilité l’adhésion des salariés à de nouveaux rapports salariaux.

Notes
447.

PARLIER M., MINET F., DE WITTE S.,« La compétence : mythe, construction ou réalité ? » Ed. l’Harmattan, 1994.