La société X appartient au secteur métallurgique et est soumise aux dispositions de la convention collective des industries métallurgiques et minières du département de la loire. Une classification des emplois existait avant 1986 dans la société X sur la base d’un inventaire sommaire des tâches réalisées sur les postes de travail. Cet inventaire ne suffisait pas à positionner les emplois sur la grille de classification de l’Union des Industries Métallurgiques et Minières. Une comparaison des intitulés des postes de travail était effectuée avec ce qui se pratiquait dans la profession. Jusqu’à cette date, il n’existait pas de description des postes de travail. En 1987, la société X décide d’analyser les postes suivant le modèle de description que nous avons présenté dans la section 1.1.4. Un comité d’évaluation interne à la société est mis en place pour évaluer les postes de travail et déterminer leurs niveaux hiérarchiques sur la grille de classification de l’Union des Industries Métallurgiques et Minières. Les représentants du personnel n’ont pas été sollicités pour participer aux comités d’évaluation. Un niveau, un échelon et un coefficient sont affectés aux postes de travail évalués. Ce positionnement correspond à la qualification des titulaires des postes en place à ce moment là. Les positionnements des titulaires ont donné lieu à des révisions de coefficient pour certains salariés lorsqu’il existait une trop grande différence de coefficient entre la position antérieure et la nouvelle.
Au cours de son histoire et des différentes restructurations successives qui l’ont accompagnée, la société X a été conduite à déplacer le personnel. Celui-ci pouvait être muté sur des postes de travail différents du précédent. Cette situation a entraîné un sentiment de dévalorisation lié à l’absence d’une qualification réelle. La recherche d’une identité professionnelle et statutaire est devenue primordiale pour les salariés et permet de comprendre leur attachement au système de classification des emplois utilisé.