2.3.2.3. Le Département d'Etudes de Piles : les physiciens des réacteurs

En fait, le schéma général de G1 dérive de celui de la pile américaine de Brookhaven. Mais les ingénieurs français ne disposent pas des données de base, neutroniques notamment. Ils ignorent en particulier la masse critique d'uranium nécessaire au fonctionnement d'une telle pile. Il leur faut pour cela mettre sur pied un certain nombre d'expériences, telle G0, expérience dite exponentielle qui leur permet de calculer la masse critique de G1. Les toutes premières études du projet G1 datent de 1951 et l'avant projet élaboré par le Département d'Etudes de Piles du CEA prend corps vers le milieu de l'année 1953. Fin 1952, le mode de refroidissement de G1 est décidé : ce sera l'air à la pression atmosphérique. Pour la deuxième pile, G2, le gaz carbonique sous pression sera choisi en raison de la bonne marche du refroidissement par gaz comprimé de la pile EL2 de Saclay.

Le Département d'Etudes des Piles (DEP) est chargé au sein du CEA du développement des réacteurs. Créé en novembre 1952, le département regroupe alors trois services : le Service de Physique Mathématique, le Service des Etudes de Mécanique et la Section de Neutronique Expérimentale. Augmenté en avril 1953 du Service de la Pile de Châtillon, le DEP associe des scientifiques et ingénieurs de très grande valeur. Un cinquième service plus théorique viendra compléter le Département. Le premier chef du Département est Jacques Yvon, auquel succède Jules Horowitz en 1959 (voir l'organigramme simplifié du CEA en annexe 1).