3.2.6. Le Price Anderson Act

Comme l'ont montré les études comme WASH 740, les dommages provoqués par un accident de réacteur pourraient être considérables. C'est pourquoi l'AEC, afin d'inciter l'industrie jusque-là restée réservée face au développement de l'énergie nucléaire, estime qu'un facteur clé pour la réussite du programme atomique est la question de l'assurance financière en cas d'accident. Jusque-là, les compagnies d'assurance ne couvraient les risques qu'à hauteur de 60 millions de dollars. Pour encourager les industriels, deux membres du parlement (le sénateur Anderson et le représentant au Congrès Melvin Price) proposent en accord avec l'AEC que le gouvernement assure une couverture supplémentaire de 500 millions de dollars en cas d'accident de réacteur. En août 1957, le Price Anderson Act est voté. C'est donc l'Etat qui prend en charge la majeure partie de la couverture de l'énergie atomique en cas d'accident catastrophique, les compagnies d'assurance privées n'ayant qu'à se charger d'une partie limitée du risque.

Malgré les incitations de l'AEC, le développement accéléré de l'énergie atomique aux Etats-Unis ne démarrera qu'au milieu de la décennie 60, avec le lancement en 1963 de contrats pour des réacteurs clés en mains («turnkey») proposés par General Electric. L'offre, en 1963, du premier de ces réacteurs, celui d'Oyster Creek, 515 MWe électriques, à un prix volontairement minoré, ouvrira une phase de ventes de réacteurs mettant aux prises les énormes sociétés que sont General Electric et Westinghouse, dont les commandes atteindront des plafonds au cours des années 1966-1967.