3.4.3.2. Windscale

L'événement le plus marquant, particulièrement aux yeux des Français qui développent la même filière de réacteur, est l'accident de Windscale de 1957. Il joue un rôle déterminant dans la prise conscience du risque d'accident majeur : au cours de l'accident, plus de 150 canaux sur le millier que contenait la pile ont pris feu, 2. 104 Ci d'iode ont été relâchées, une zone de 500 km carrés a été contaminée et une interdiction de boire du lait a été promulguée pour plusieurs semaines. Du point de vue financier, les conséquences sont également sérieuses puisque les deux piles de Windscale sont arrêtées définitivement suite à l'accident. En effet, le rapport final du comité technique d'évaluation de l'accident publié en juillet 1958 conclue que la pile n°1, victime de l'accident, est définitivement hors service. Pour la deuxième, il propose des modifications de l'instrumentation. Ces modifications comprennent l'installation de 600 capteurs de température supplémentaires dans le cœur avec installation d'un équipement amélioré de traitement des données présentées aux opérateurs pour remplacer l'ancien qui avait failli sur la pile n°1. Un nouveau système d'indication de puissance et un meilleur système de filtre pour retenir les particules comme celles qui s'étaient échappées pendant l'accident doivent également être installés. Ces modifications auraient augmenté le coût du redémarrage de 500 000 £ et le prix du plutonium produit serait devenu excessif. C'est pourquoi, en octobre 1958, décision est prise de ne pas redémarrer la pile n°2.