3.4.3.6. G1 et Alizé

Côté Français, le premier incident sérieux se produit à l'automne 1956 sur la pile G1, provoquant la fusion de 7 kg d'uranium. Le second incident, où l'accident grave est évité de peu, survient sur Alizé I en 1959 : nous avons vu qu'un jeune expérimentateur inconscient avait provoqué une excursion de puissance alors qu'il avait volontairement mis hors service les dispositifs automatiques de sécurité. Ce n'est qu'au bout d'une minute que les barres de sécurité sont chutées manuellement, évitant l'accident. Grâce à la protection biologique, la personne la plus touchée ne reçut que 2 rem.

Tous ces accidents, à l'étranger mais aussi en France, poussent à intensifier le contrôle de la sécurité des piles au CEA. La tâche est d'autant plus urgente qu'étant donné le développement du Commissariat, les activités se multiplient, et la responsabilité n'est plus aux mains d'une seule personne mais est partagée, à travers plusieurs échelons hiérarchiques, ce qui signifie que plus personne n'est réellement responsable. Comme le montre l'exemple d'Alizé, les expérimentateurs sont peut-être désormais moins conscients des risques que leurs illustres aînés, l'activité devient en quelque sorte plus routinière. Il devient nécessaire d'organiser la sûreté.