4.3. L'examen de la sûreté des réacteurs de puissance du CEA : les relations avec le centre de Marcoule

L'examen des piles de recherches et d'essais par la Commission a permis un certain nombre d'améliorations en ce qui concerne la sûreté. Certaines pratiques tolérées jusque-là, comme par exemple des dispositifs de sécurité manuels, sont désormais prohibées. Les responsabilités en cas d'accident sont mieux définies. Toutes les piles doivent faire l'objet d'un rapport sur la base duquel la sûreté est examinée.

Si le passage en commission a parfois été l'objet de divergences et même de conflits entre les responsables des centres nucléaires et les sous-commissions de sûreté, la division des tâches va être beaucoup plus marquée pour les piles de production. Au vu des comptes-rendus des séances de la CSIA, une part prépondérante des activités de la Sous-Commission de sûreté des piles a concerné les installations de Marcoule, les piles G1, G2 et G3, qui sont de la responsabilité de la Direction des Productions. Jusqu'en 1962, ce, sont les seules installations de production en service en France. Les enjeux sont ici beaucoup plus importants que pour les piles de recherche, sur les plans économique et politique, car la production de plutonium est une priorité fixée au plus haut niveau gouvernemental. L'examen des relations entre les organismes d'experts et les exploitants des piles de puissance va ainsi permettre de mieux préciser quel est le degré d'autonomie acquis par la sûreté, quel est son poids face aux exigences de production. Les débats de la CSIA permettent de cerner la confrontation de ces points de vue.