4.3.3. Le relèvement des températures de G2-G3

4.3.3.1. Rédaction du rapport de sûreté de G2-G3

L'obligation promulguée par la CSIA de rédiger des rapports de sûreté, et la nécessité qui en découle de mener des études pour justifier les arguments avancés, s'avère une démarche fructueuse pour la sûreté. En effet, les premières études menées en vue de la rédaction du rapport de sûreté de G2 G3 ont fait ressortir les dangers consécutifs à certains accidents, jusque-là passés inaperçus. Ces études ont mis en évidence, en décembre 1960, le fait que la rupture brutale du circuit de refroidissement principal peut entraîner des «désordres graves» 288 tels que l'éjection des cartouches en acier, libérant ainsi une réactivité supérieure à l'antiréactivité des barres de contrôle, ou encore la déformation de l'empilement de graphite, empêchant la chute des barres, ou la rentrée d'air dans le circuit de refroidissement, suivie d'une oxydation plus ou moins vive du magnésium des cartouches et du graphite. Ces premières études ont conduit à prendre un certain nombre de mesures pour éviter l'éjection des cartouches d'acier, alors qu'une étude a été confiée au groupement GAAA pour préciser les phénomènes à l'origine de ces dangers. Le Haut-Commissaire demande, en plus de ces études, qu'on évalue les conséquences extérieures de ces effets, et que l'on étudie la possibilité d'assurer une protection mécanique des canalisations les plus importantes.

Quelques mois plus tard 289 , M. Bourgeois peut tirer quelques conclusions des études en cours concernant l'étendue des conséquences possibles d'un accident dans G2-G3. Au vu des études réalisées, il escompte qu'il n'y aura pas de difficultés trop grandes en ce qui concerne un «envol» éventuel des cartouches, et que le massif de graphite sera assez stable pour que les déplacements possibles n'empêchent pas la chute des barres. Le Haut-Commissaire attire l'attention sur la nécessité de diminuer les risques d'accident, en particulier en prenant des précautions contre un sabotage éventuel, et il demande d'étudier la possibilité de renforcer certains organes du système de refroidissement. Il est nécessaire de préciser que sur G2 et G3 les énormes systèmes de refroidissement, si essentiels au maintien de cette fonction de sûreté, sont situés à l'extérieur des bâtiments.

Notes
288.

PV CSIA, Séance du 21 décembre 1960.

289.

PV CSIA, Séance du 15 mars 1961.