5.6.2. Examen de Rapsodie par la CSIA

La sûreté du projet Rapsodie est examinée pour la première fois par la Commission en décembre 1961. M. Bourgeois sollicite l'approbation de certains principes de construction pour l'enceinte étanche du réacteur. Il voudrait savoir si cette enceinte doit être soumise à une pression d'épreuve égale à la pression P calculée pour l'accident maximal hypothétique, ou à une pression supérieure (1,5 P). Estimant qu'il s'agit non d'une pression normale d'exploitation mais d'une pression accidentelle qui ne sera appliquée qu'une fois, la Commission estime qu'il y a lieu de s'en tenir à une pression égale à P pour le calcul de l'enceinte et, éventuellement, pour l'essai de pression de l'enceinte, dont M. Yvon conteste d'ailleurs la nécessité. Mais M. Bourgeois signale que le rapport de sûreté de Rapsodie, en ce qui concerne la pression en cas d'accident, n'est pas encore au point et que la Commission devra examiner ce point plus tard. 336

En février 1963, l'examen de Rapsodie montre que le combustible présente encore, selon les termes de Bourgeois, «de nombreuses et redoutables inconnues», en ce qui concerne la sécurité de l'oxyde, ce qui semble être également le cas à l'étranger. C'est pourquoi M. Bourgeois préconise un «démarrage très prudent et qui pourra s'avérer extrêmement long.» 337

L'étude préliminaire du rapport de sûreté de Rapsodie fait l'objet d'une présentation à la Commission en juillet 1963. Vathaire fait le point d'un certain nombre d'études importantes concernant l'enceinte (résistance, taux de fuite), la cuve, les barres de contrôle (une cuve supplémentaire pour le sodium a été étudiée, le Bureau Veritas a examiné la bonne tenue de l'ensemble aux séismes), les accidents thermiques et nucléaires. Le GTSP estime que les phénomènes pouvant conduire à des accidents sont bien connus, mais que l'évaluation de leurs effets est difficile : des incertitudes demeurent sur la valeur des paramètres introduits dans les calculs. C'est pourquoi il est réaffirmé que la sécurité du réacteur reposera, en grande partie, sur le caractère très progressif des essais effectués sur le réacteur lui-même. Le Haut-Commissaire conclut que ce premier aperçu fait clairement ressortir que les problèmes de sûreté soulevés par Rapsodie sont bien différents de ceux examinés habituellement par la Commission. Il demande que l'on étudie de très près les risques pouvant résulter de l'absence d'anti-réactivité en réserve, au moment des chargements. 338

Notes
336.

PV CSIA, Séance du 5 décembre 1961.

337.

PV CSIA, Séance du 6 février 1963.

338.

PV CSIA, Séance du 23 juillet 1963.