6.6.2. Séance du 21 novembre 1967 de la CSIA : avis sur le fonctionnement en puissance

Les représentants de la SENA et d'EDF viennent à nouveau présenter leur dossier devant la CSIA, pour obtenir un avis de la Commission sur le fonctionnement en puissance de la centrale de Chooz.

Les participants à la réunion pour le CEA sont Francis Perrin, Gauvenet, Duvaux (représentant la DAM), Horowitz pour la Direction des Piles Atomiques, Piatier pour la Direction des Matériaux et des Combustibles Nucléaires. Sont également présents les membres des différentes sous-commissions : Bourgeois pour la Sous-Commission de Sûreté des Piles est assisté de Vathaire, Lecorché représente la Sous-Commission des Masses Critiques, Duhamel la Sous-Commission de Sûreté des Sites, Sousselier la Sous-Commission de Sûreté des Transports. Les représentants de la SENA et d'EDF sont messieurs Brosson, Calberg, Cordelle, Doyen, Dozinel, Erkes, Quent et Stolz.

L'avis rendu par la Commission en juin 1966 autorisait un fonctionnement à 825 MWth. Il s'agit maintenant d'envisager un passage à 905 MWth. Différents essais ont été effectués et sont commentés en séance. Une mention spéciale est faite aux incidents survenus au cours du démarrage. Un incendie au printemps 1967 a affecté la protection neutronique qui a été remplacée. Un autre incident a affecté les pompes primaires et a imposé un arrêt de deux mois de la centrale. En mai 1967, c'est la turbine qui a été victime d'un incident, plusieurs ailettes ont été endommagées. Enfin, le système de régulation a connu un incident, qui n'a pas mis en danger la sécurité de l'installation, mais dont la cause reste inexpliquée au moment de la séance.

Les «spécifications techniques» sont ensuite examinées : il s'agit des règles de fonctionnement de l'installation, qui constituent essentiellement un guide pour l'opérateur et une information pour les observateurs. Les spécifications techniques qui avaient été présentées une première fois devant la CSIA ont été refondues avec la collaboration de Bourgeois et du GTSP. Elles tiennent compte en particulier des deux points qui avaient été signalés lors du premier examen en juin 1966, la limitation en pression et température sur la cuve et la surveillance de l'étanchéité de la caverne du réacteur.

A cause du problème de la garantie sur les pompes primaires, les essais d'étanchéité en pression qu'exigeait Bourgeois n'ont pu être effectués jusqu'à la pression correspondant à l'accident maximum envisagé. Des essais ont par contre été menés à trois pressions échelonnées (0.3, 0.6 et 0.7 bars) et les résultats permettent de faire une extrapolation qui est jugée valable par la SCSP.

La Commission accorde donc un avis favorable à la poursuite du fonctionnement de la centrale.