8.5.2. La stratégie du ministère

Côté ministère, Jean Servant, Adjoint du directeur de la DITEIM de 1970 à 1973, puis chef du SCSIN à partir de 1973 et également Secrétaire général du Comité Interministériel de Sécurité Nucléaire (CISN) à partir de 1975, est en parfait accord avec André Giraud, avec qui il est en contact très étroit. Alors que la question des missions et des structures du CEA se pose à nouveau lors d'un conseil interministériel restreint de novembre 1975, Servant résume pour le ministre de l'industrie les décisions qui y ont été prises en rappelant que «dans un souci d'efficacité, d'utilisation optimale du potentiel technique du CEA et de limitation des frais administratifs de gestion, les travaux de recherche sur la sûreté et la radio-protection nucléaires continueront d'être confiés au CEA.» ⁵³³

On envisage en effet la création d'une nouvelle structure qui regroupe toutes les questions concernées par la sécurité nucléaire (en premier lieu la sûreté et la protection), et qui devienne l'outil, la cheville ouvrière du Comité interministériel. Cependant, poursuit Servant, «il convient que les responsables administratifs chargés d'élaborer les réglementations correspondantes, de délivrer les autorisations et de les contrôler, puissent intervenir directement dans la définition des programmes de recherche correspondants.» ⁵³⁴ Cette préoccupation du ministère le conduit à prévoir auprès du directeur de l'institut un «comité des programmes» où seraient représentés les responsables administratifs. Ce comité serait informé, avant leur mise en œuvre, de tous les programmes d'études, de recherches et de travaux de l'institut.