9.3.4.1. La question de la qualité de construction aux Etats-Unis

L'accent est donc mis sur la qualité de la construction : guides et normes doivent garantir que la cuve, dans les conditions de fonctionnement prévues, ne se rompra pas. La question de la sûreté au niveau de la construction n’était pas nouvelle puisqu’un ouvrage de référence en matière de sûreté, publié en 1964 aux Etats-Unis par deux spécialistes membres de l'ACRS, The Technology of Nuclear Reactor Safety, ⁵⁸⁵ notait déjà l'importance à accorder à cette question. Les experts relevaient d'ailleurs de nombreux manquements à la qualité de la construction : “De nombreuses centrales ayant connu des difficultés avec leurs réacteurs par suite d’une finition insuffisante, de matériaux défectueux et autres difficultés au stade de la construction, on ne saurait trop en souligner l’importance. Si elle n’est pas correctement exécutée, la construction d’un réacteur peut réduire à néant toutes les mesures qui ont été prises pour en assurer la sûreté. On ne peut guère donner de directives en cette matière si ce n’est qu’il est indispensable de maintenir les normes les plus strictes sur le chantier.” ⁵⁸⁶

La question de l’assurance de la qualité est mise à nouveau sous les feux de l'actualité à la suite d'une fuite détectée en septembre 1967 sur un mécanisme de grappe de contrôle de la centrale d’Oyster Creek. Cet incident va donner un grand élan à la réglementation d’un programme d’assurance de la qualité dont l'AEC fait l'une de ses priorités. Mais malgré ces efforts de formalisation des procédures concernant le contrôle de la qualité de construction des éléments importants pour la sûreté des réacteurs, ce problème va continuer de questionner les experts ⁵⁸⁷ , d’autant que d’autres incidents vont survenir, mettant en cause des problèmes de fabrication.