11.1.2.4. Les contrôles non destructifs

Les préoccupations concernant le contrôle de l'intégrité du circuit induisent l'amélioration ou le développement de méthodes et d'appareils pour inspecter les aciers, aussi bien au moment de la fabrication qu'après la mise en service. Ces méthodes de contrôle non destructif, comme les appareillages, doivent tenir compte des besoins spécifiques de l'énergie nucléaire liée par exemple à l'épaisseur des cuves, la difficulté d'accès de certaines zones, en particulier du fait de la radioactivité.

Les efforts dans cette direction sont d'autant plus importants qu'en ce début 1974, souligne le Chef des études techniques de sûreté du DSN du CEA, «il n'existe que très peu de matériel et de méthodes de contrôle non destructif ayant vraiment fait la preuve, dans des conditions réelles d'exploitation, de la valeur des renseignements fournis. De plus, il s'agit de matériel étranger dont toutes les caractéristiques ne sont pas toujours connues en raison du secret industriel.»670 Il est donc capital pour les études de sûreté de disposer de méthodes permettant par exemple de préciser et les dimensions des plus petits défauts décelables et la fiabilité des résultats. Et ce d'autant plus qu'il ne sert à rien d'édicter une norme si l'on ne dispose pas des moyens de vérifier qu'elle est respectée. Les principaux développements ont d'abord lieu dans le domaine du contrôle par émission acoustique et par ultrasons.

La première de ces deux techniques, développée depuis 1969 au CEA, est basée sur la réponse acoustique causée par un défaut lors de la propagation d'une onde sonore : en plaçant des capteurs sur une structure on peut ainsi localiser la naissance ou le développement des défauts. La technique du contrôle au moyen de sondes focalisées à ultrasons, appuyée sur le développement de nouveaux «traducteurs» permet dès 1974 la détection de défauts «d'une précision inconnue jusqu'alors»671. Cette méthode, appliquée pour la première visite réglementaire après l'épreuve hydraulique de Fessenheim, est devenue d'usage courant en 1980, où elle est appliquée lors des inspections périodiques sur site.

A partir du milieu de la décennie soixante dix, des contrôles non destructifs par courant de Foucault multifréquences sont développés pour l'inspection des faisceaux de tubes des générateurs de vapeur.

Notes
670.

Lelièvre, J., «L'analyse de sûreté et les études correspondantes», Annales des Mines, Janvier 1974, pp. 55-60, p. 60. Jean Lelièvre est Ingénieur des Arts et Manufactures.

671.

Ibid., p. 60.