11.1.4. Une parenthèse : les études de sûreté pour les BWR

Les décisions gouvernementales de 1974 en faveur de la diversification des techniques nucléaires obligent le CEA à envisager la mise sur pied d'un programme de recherche sur la sûreté des réacteurs à eau bouillante.675 Ce programme est d'autant plus urgent qu'EDF a passé des commandes, notamment pour l'équipement en BWR de la centrale de Saint-Laurent 3. Le CEA se retrouve dans la même situation qu'en 1970 lorsqu'EDF a engagé Fessenheim : n'ayant pas eu les moyens d'un jugement indépendant, il lui avait fallu reconduire les prescriptions de l'USAEC. Cette situation est en plus aggravée par le fait qu'à la différence de Fessenheim, la centrale de référence américaine de Saint-Laurent 3 ne doit pas précéder mais suivre l'installation française.

Pour le plus grand soulagement des équipes DSN du CEA déjà surchargées par les analyses à mener sur les réacteurs PWR, les négociations engagées entre EDF et la CGE sur les tarifs n'aboutissent pas, et le 6 août 1975, le gouvernement décide d'abandonner la filière à eau bouillante.

Notes
675.

Archives CEA, Fonds du Haut-Commissaire, F3.23.49, «Réunions programmes 1972-1980». Relevé de décision prise par l'Administrateur Général à la suite de la réunion programme «sûreté des réacteurs à eau bouillante» tenue au Siège le 21 mai 1974.