11.2.4. Les études et recherches sur les RNR

Les études de sûreté concernant les réacteurs à neutrons rapides sont d'autant plus importantes en France que dans cette filière il n'existe pas comme pour les réacteurs à eau légère de référence à une technologie et à des normes étrangères. Les analystes de l'IPSN doivent disposer de leurs propres données scientifiques et techniques pour être en mesure de juger les arguments avancés par les projeteurs et déterminer si du point de vue de la sûreté ils sont acceptables ou non. Une meilleure connaissance du fonctionnement des réacteurs à neutrons rapides doit permettre de dégager des critères de sûreté.

Comme pour les réacteurs à eau légère, la liste des accidents que l'on peut imaginer est infinie. En cumulant toutes les hypothèses défavorables, on peut imaginer des accidents absolument catastrophiques qu'aucune enceinte ne pourrait contenir de façon sûre. C'est pourquoi il faut pouvoir discerner, parmi tous les accidents envisageables, ceux qui sont effectivement possibles ou probables. C'est le cas en particulier pour les accidents graves. Les études de sûreté doivent permettre aux spécialistes de sûreté de disposer des données leur permettant de réaliser un compromis raisonnable entre des hypothèses accidentelles pessimistes et les capacités d'étanchéité et de résistance mécanique des différentes barrières. Les analystes doivent donc disposer de moyens d'études suffisants, indépendants de ceux des projeteurs, mais également de moyens de calculs qui soient «qualifiés», c'est-à-dire validés, sur des expériences. Ces études de sûreté et codes de calculs doivent permettre de décrire le comportement complet des séquences accidentelles graves.

Vers le milieu des années soixante-dix, les préoccupations premières des analystes de sûreté en ce qui concerne les rapides ont trait à trois aspects : le comportement du combustible en cas d'accidents de refroidissement, les accidents de puissance, et les feux de sodium.