13.3.4. L'étude des accidents graves

Jusqu'à l'accident de TMI, l'étude des accidents graves - c'est-à-dire conduisant à la fusion du cœur, à la traversée de la cuve par le cœur fondu, puis à l'attaque du radier par le corium - était restée de l'ordre des spéculations théoriques et n'avait pas conduit à prendre des mesures concrètes pour le cas où un accident de ce type surviendrait.

L'étude des accidents graves avait été envisagée après le rapport de Rasmussen : en effet, si les conclusions simplifiées du rapport - la probabilité d'accident catastrophique est du même ordre de grandeur que la chute d'une météorite - pouvaient être mises en avant par les promoteurs de l'énergie nucléaire, le rapport montrait également que la fusion du cœur n'avait pas une probabilité si négligeable que cela. Se basant sur cette donnée, les analystes de sûreté comme les autorités avaient milité pour que soient étudiés les risques d'accident au-delà du dimensionnement conventionnel.