13.3.5. Le retour d'expérience

13.3.5.1. Le recueil des incidents et la recherche des événements précurseurs

L'analyse des incidents en exploitation est remis à l'ordre du jour de façon pressante après Three Mile Island. Ce n'est certes pas une préoccupation nouvelle pour l'industrie nucléaire, mais force est de constater que les problèmes, identifiés de façon précoce, n'étaient pas toujours suivis d'action. Par exemple, dès 1961, le Britannique Farmer insistait sur l'importance de son système de rapport sur les incidents, alors que Jean Bourgeois en France, réclamait en 1966 lors d'une séance de la Commission de Sûreté des Installations atomiques du CEA que tous les incidents ayant eu ou non des conséquences lui soient rapportés. En 1973, lors de la troisième conférence sur la sûreté des réacteurs de l'AIEA à Jülich, au cours de la session sur la «sûreté en exploitation», on notait un nombre assez élevé d'incidents mineurs. Si quelles que soient les filières, aucun incident n'avait jusqu'ici eu de conséquences graves à l'extérieur des centrales, les statistiques américaines portant sur 29 centrales en exploitation faisaient apparaître une grande quantité de défauts de fonctionnement de vannes 818 et une probabilité relativement plus élevée que celle généralement prévue de mauvais fonctionnement des systèmes d'arrêt. D'après l'expérience de ces années d'exploitation, la conférence tirait déjà comme enseignement général de sûreté que l'appareillage de surveillance se révélait certes bien adapté aux régimes normaux, mais insuffisant en cas de dépassement des valeurs de consigne et particulièrement en cas d'accident. Par ailleurs, elle estimait que la formation devait être développée à tous les échelons pour éviter des erreurs graves.

Notes
818.

Morris, «Expérience de la sûreté d'exploitation des réacteurs nucléaires», Symposium sur les principes et les règles de sûreté des réacteurs, Jülich, 5-9 février 1973, AIEA, 1973.