14.2.3. Le récit de l'affaire par le Bulletin SN du Ministère de l'industrie

Il faut attendre le supplément du Bulletin N°11 du Service central de sûreté des installations nucléaires couvrant les mois de septembre-octobre 1979 pour voir traité le problème des fissures.

On pourrait s'étonner que le Service chargé de la sûreté des installations nucléaires au ministère de l'industrie, qui publie un bimestriel sur les problèmes rencontrés par les installations, n'informe ses lecteurs qu'aussi tardivement d'un problème découvert et révélé au public plus d'un an et demi auparavant. En fait, le SCSIN n'a été averti officiellement du problème qu'en août 1979. Jusque-là, c'est le Bureau de Contrôle de la Construction Nucléaire (BCCN) qui gère l'affaire. En effet, en application du décret modifié du 2 avril 1926 portant règlement sur les appareils à pression de vapeur et de l'arrêté du 26 février 1974 relatif au circuit primaire principal des chaudières nucléaires à eau, c'est la direction interdépartementale de l'industrie de Bourgogne-Franche-Comté (bureau de la contrôle de la construction nucléaire) qui examine la conception et la réalisation de la chaudière. Celle-ci sera ensuite suivie en fonctionnement par la direction interdépartementale (DII) territorialement compétente. Les conclusions de l'analyse menée par le BCCN sont soumises à un groupe d'experts, la Section Permanente Nucléaire (SPN) de la Commission Centrale des Appareils à Pression (CCAP) qui émet un avis. Au vu de cette instruction, le ministre de l'Industrie prend une décision assortie des prescriptions jugées nécessaires. Un procès-verbal d'épreuve finale du circuit primaire est délivré au constructeur de la chaudière.

Officiellement donc, le SCSIN n'a été prévenu par le BCCN qu'en août 1979. C'est ce que déclare Marcel Boiteux, Président d'EDF, devant le Conseil de l'Information sur l'Energie Electronucléaire 837 , en sa séance du 6 novembre 1979. Ce conseil, présidé par Simone Veil, s'était étonné dans sa séance précédente de ne pas avoir été informé de l'affaire des fissures et avait adressé une lettre de protestation au Premier Ministre à ce sujet. Le Conseil entend ainsi un exposé de Marcel Boiteux sur l'affaire des fissures 838 .

Le Président d'EDF s'attache à rappeler la chronologie des événements pour montrer que l'évaluation de la gravité du problème qui a été faite à chaque étape de l'affaire par les services d'EDF ne justifiait pas que l'entreprise en informe le public.

En février 1978, les appareils de contrôle ne repèrent que quelques indications isolées sur une plaque tubulaire dans le beurrage : un défaut est détecté et l'expertise «ne fournit rien de significatif» selon M. Boiteux. En mai 1978, sur une autre plaque, on découvre un grand nombre de fissures. Rebutée, la plaque est analysée pendant trois mois : on conclue à une fissuration à froid. Le BCCN de Dijon est tenu informé par Framatome. On modifie alors le procédé de dépôt de la deuxième couche en réchauffant également le métal pour que cette deuxième couche soit elle aussi déposée à chaud. La mise au point de nouvelles méthodes de contrôle des plaques permet d'examiner systématiquement les plaques encore en usine. On constate ainsi en octobre 1978 que d'autres plaques présentent des défauts du même genre. Il n'est plus possible de conclure à un défaut isolé : le phénomène présente un caractère générique. EDF en informe fin octobre le BCCN de Dijon. L'expertise systématique révèle alors que les plaques qui font problème sont celles qui sont revêtues du côté de la tête du lingot. Les expertises menées sur l'évolution des fissures, avec les hypothèses les plus pessimistes, ne font pas apparaître de problème.

En décembre 1978, des fentes sans dimension mais d'une certaine longueur sont découvertes sur une tubulure de cuve. L'expertise conclut en février 1979 au phénomène de fissuration à froid. Cela ne suscite aucune inquiétude car on attribue ce phénomène à un changement de méthode de fabrication effectué par Creusot-Loire. De plus, les calculs sur l'évolution des défauts sont rassurants, et les défauts n'affectent pas la partie la plus critique, le «nez» de la tubulure. Fin juillet 1979, les examens engagés en mars sur toutes les cuves révèlent des défauts de surface sur une cuve en cours de montage : ce n'est donc pas le changement de procédé de fabrication qui est en cause. Par ailleurs, des défauts sont détectés plus près du nez de la tubulure. L'Etat-major d'EDF est alors informé car on cesse d'être en présence d'un incident de routine. Le 10 août, le service de contrôle d'EDF présente la situation au BCCN qui décide d'en informer le SCSIN. L'analyse menée avec des calculs présentant d'énormes marges de sécurité conduit à penser qu'il n'y a aucun danger pour le public. En conclusion de son intervention devant le Conseil, M. Boiteux affirme que «finalement, il n'y a pas eu pendant ces dix-huit mois un événement majeur justifiant un communiqué, mais une séquence d'incidents de routine débouchant pendant l'été sur un problème méritant attention.» 839

Le Bulletin SN du Service Central pour les mois d'octobre-novembre 1979 consacre un supplément de quatre pages aux défauts sous revêtement. Le dossier n'évoque pas les conséquences potentielles de cette fissuration. Il apporte des explications techniques sur le phénomène de fissuration à froid, les causes d'apparition des fissures, l'évaluation de leur nocivité par la mécanique de la rupture (en fonction d'un indicateur, le temps déterminé par le calcul au bout duquel le défaut perce le revêtement inoxydable), les techniques de contrôle et de réparation. 840 En octobre 1979, le Bulletin estime que grâce aux réparations effectuées en usine la population des défauts est statistiquement bien connue. Les calculs ont porté sur des défauts-type de taille supérieure au plus grand des défauts jamais rencontré dans la pièce. Pour pessimiser encore les hypothèses, outre la majoration systématique des sollicitations auxquelles peut être soumise la pièce, une loi empirique pessimiste par rapport aux résultats expérimentaux a été choisie, «permettant d'apporter la certitude que l'évolution réelle sera plus lente que celle décrite par le calcul.» Après avoir mené des calculs à l'aide d'une loi «représentative» qui concluaient à l'innocuité des défauts rencontrés pour la durée de vie des centrales, Framatome en liaison avec le BCCN, a décidé de poursuivre les calculs avec une loi dite «loi sûre», «apportant une garantie absolue de pessimisme». Les résultats de ces calculs montrent que : «1. Le défaut-type, majorant des défauts existants, n'évolue pas de façon significative au cours de la durée de vie d'une centrale, dans la plupart des zones concernées par le phénomène de fissuration. 2. Dans certaines zones, cependant, le calcul montre une évolution non négligeable.» Pour les plaques, un défaut de 15 mm de profondeur en zone centrale traverserait le revêtement entre 8 et 10 ans. Il faudrait entre 6 et 8 ans pour que les fissures en périphérie traversent le revêtement. «Il s'agit là de temps minimaux, précise le Bulletin, pour les défauts majorants placés dans les positions les plus pénalisantes.» Pour les tubulures, le défaut le plus pénalisant percerait la cuve au bout de 6 à 8 ans. Ces résultats sont jugés intéressants et utilisables au plan de la sûreté car ils apportent une garantie de non-évolution significative dans un délai inférieur au résultat du calcul. «Ils ont donc été pris en compte comme seule base de raisonnement dans les éléments de décisions relatives à la sûreté.» 841

Un an plus tard, le supplément au N° 17 du Bulletin SN est plus précis sur les conséquences potentielles. Dans un petit encadré, on relativise le risque global : «Parler de percement est un moyen commode de quantifier la vitesse d'évolution d'un défaut. Mais il convient de garder à l'esprit qu'un tel percement, s'il pouvait se produire, ne constituerait aucun risque pour la tenue de l'appareil. On se situe en effet à ce stade encore très éloigné de ce que l'on appelle la taille «critique» d'un défaut, susceptible de conduire à une rupture brutale. Or les calculs montrent que, si l'on n'intervenait pas, il faudrait encore plusieurs dizaines d'années d'évolution pour qu'un défaut traversant le revêtement atteigne la taille critique.» 842

Les articles du bulletin SN concluent inlassablement à l'innocuité des fissures, même quand cette innocuité semble remise en cause par la découverte de nouveaux problèmes dans les numéros suivants qui font état de l'avancement des travaux. L'absence de risque est toujours réaffirmée, comme est réaffirmé le fait que la durée de vie des centrales n'est pas remise en cause. Cela peut sembler quelque peu en contradiction avec le fait que les fissures peuvent être traversantes dans un délai de 6 à 8 ans suivant les hypothèses les plus pessimistes, alors que la durée de vie attendue est de 40 ans. Pour le ministère dont dépend le SCSIN, l'enjeu de ces défauts est de taille : c'est l'ensemble du programme électronucléaire qui risque d'être perturbé s'il s'avère que ces défauts sont importants, car il s'agit, même si on ne le détecte pas tout de suite, d'un problème générique : toutes les cuves installées ou en fabrication sont en cause. 843 Dans une conférence de presse fin septembre 1979, M. Kosciusko-Morizet, directeur de la qualité et de la sécurité au ministère de l'industrie, indique que selon l'enquête effectuée, deux possibilités sont offertes pour traiter le problème : soit surseoir à la mise en route des centrales de Tricastin et Gravelines pendant un an afin de procéder aux réparations nécessaires, soit autoriser EDF à faire fonctionner ces centrales dès maintenant et mettre au point dans les cinq ans un appareil permettant de réparer le matériel en cause. Côté EDF, on est favorable à la deuxième solution. Selon Boiteux, les solutions techniques pour réparer ne posent pas de problème. Les calculs économiques basés sur le coût d'immobilisation d'une centrale «montrent à l'évidence» qu'il vaut mieux ne pas attendre pour charger les centrales : «Entre la certitude de perdre 100 millions tout de suite si l'on ne charge pas, et la faible probabilité d'avoir à dépenser 100 millions dans quelques années si on démarre sans réparer, le choix est évident.» 844

La lecture des différents numéros de la revue SN traitant du problème des fissures 845 montre qu'au fur et à mesure de l'approfondissement des études, on va de découverte en découverte. Le N°11 reprend l'histoire jusqu'à l'intervention du SCSIN, très voisine de celle de M. Boiteux : d'abord identifiés en juin 1978 sur deux plaques tubulaires, les défauts affectent en fait «toutes les plaques revêtues côté tête du lingot selon les conditions en vigueur avant la découverte du phénomène», suivant un constat fait en mai 1979. Entre temps, les investigations ont montré en décembre 1978 que certains défauts isolés de même type affectent une tubulure de sortie de cuve qui est rebutée. Après avoir mis au point une méthode de contrôle adaptée, sur demande du BCCN, Framatome estime en juin 1979 que le phénomène (identifié comme étant une fissuration à froid) n'affecte que les tubulures de sortie à partir de la cinquième cuve du contrat pluriannuel 1. Des mesures correctives sont prises pour les nouvelles fabrications, le constructeur lance des calculs pour évaluer la nocivité des défauts. Les premiers résultats de juillet 1979 concluent à l'innocuité des défauts connus à cette date. Mais en août 1979, on constate que «la fissuration affecte également les tubulures d'entrée G et les tubulures de sortie H des cuves qui précèdent la cinquième tranche du contrat pluriannuel 1.» Poursuivant ce premier historique des examens techniques et administratifs, le Bulletin N°11 note qu'à la demande du BCCN, Framatome engage de nouveaux calculs, sur des bases volontairement pessimistes, afin de conforter les assurances en matière de sûreté : les résultats de ces calculs n'autorisent Framatome en septembre 1979 à conclure à l'innocuité du défaut maximum que pour une durée de fonctionnement limitée. Le constructeur et l'exploitant, «sous le contrôle des autorités de sûreté» mettent au point un programme d'action sur les méthodes de contrôle et de réparation en prolongement des travaux engagés. Et la procédure se poursuit : avis favorable du groupe permanent pour le chargement des premières tranches CP1 sous réserve de l'avis de la section permanente nucléaire pour ce qui concerne le problème des fissures (13 septembre 1979), avis favorable de la section permanente de la Commission centrale des appareils à pression (25 septembre), décisions d'autorisation du ministre de l'industrie pour le chargement de Tricastin (1 et 2) et Gravelines (1 et 2), Dampierre 1 (1er octobre 1979).

A cette occasion, se ralliant aux arguments de la CFDT quant au risque que présentent ces fissures, le syndicat CGT appelle à s'opposer au chargement en combustible des premières tranches du palier CP1, alors qu'il est traditionnellement un fervent partisan du programme électronucléaire français. Un militant de la CGT se souvient des deux à trois semaines de grève : «on avait fait 15 jours-trois semaines de grève pour éviter de charger le cœur du réacteur : on avait condamné l'alimentation électrique, mis un cadenas, et on se relayait devant le tableau électrique pour que personne ne puisse utiliser la machine de chargement, tout simplement. Puis des spécialistes de la métallurgie [du syndicat] sont venus et nous ont dit : «eh les copains, arrêtez vos c..., parce que si vous croyez que quand on fait des radiographies on ne voit jamais rien, strictement rien, vous vous trompez complètement. Ca n'a jamais existé, ça n'existera jamais.» « 846 Cette intervention mit fin à la grève. Aux yeux du militant de la CGT, l'impression demeure de s'être fait manipuler par la CFDT, mais la grève illustre également le fait que malgré la défense par la CGT de l'énergie nucléaire, quand la sûreté est en jeu «il n'y a pas photo, il faut défendre la sûreté.»

Mais revenons au récit des événements par le Bulletin SN. A la suite de travaux engagés par EDF et Framatome, approuvés par l'autorité de sûreté, et visant à approfondir l'expertise métallurgique des phénomènes, développer des méthodes de réparation et de contrôle et affiner les études relatives à l'évolution des fissures, une nouvelle procédure complète d'examen du dossier a été menée par le SCSIN avec le soutien technique du BCCN et de l'IPSN. Les calculs envisagés ont été jugés valables par les groupes d'experts. 847 Le Bulletin SN N°21 (mai-juin 1981) informe qu'en complément aux contrôles effectués régulièrement à titre de précaution, un programme important d'études et d'essais est poursuivi, notamment pour caractériser le mode d'apparition de ces défauts. Ces travaux viennent de montrer que certains des plus petits de ces défauts «pourraient ne pas être dus au phénomène de fissuration à froid, mais au phénomène de fissuration au réchauffage déjà rencontré à l'étranger.» 848 Le Bulletin affirme que cette hypothèse ne remet pas en cause les conclusions précédentes relatives à la sûreté des appareils pendant leur durée d'utilisation, mais pourrait impliquer des modifications des procédés de fabrication. Mais nouvelle surprise : «En outre, ces travaux viennent de montrer que certains de ces petits défauts, sans doute dus aussi à un phénomène de fissuration au réchauffage, se rencontraient sur des viroles de cuves.» 849 Après les plaques tubulaires de générateurs de vapeur, après les tubulures de cuve, ce sont donc les viroles 850 de cuve qui sont affectées. Deux ingénieurs du BCCN confirment l'étonnement des spécialistes à l'époque : «En ce qui concerne les soudures, (…) les défauts étaient redoutés et il y a toujours eu partout dans le monde des contrôles adaptés de ces soudures tant en fabrication qu'en service. (…) En revanche, personne ne s'attendait à ce que les procédés de revêtement des viroles, dûment testés, produisent des défauts sous le revêtement. Dès lors, il n'y avait pas, au début, de contrôle de fabrication adapté après cette opération.» 851

Le n°22 du Bulletin pour les mois de juillet-août 1981 annonce que les expertises de sûreté correspondantes se poursuivent sous le contrôle des services compétents du Ministère de l'Industrie. L'apparition de ces défauts sous revêtement au réchauffage fait l'objet d'un encadré d'une page du N°23 du Bulletin SN de septembre-octobre 1981 qui explicite le phénomène. La fissuration au réchauffage est qualifiée de «phénomène relativement complexe mais étudié depuis longtemps sur le plan métallurgique, en France comme à l'étranger». L'apparition de ces défauts, appelés encore «décohésions intergranulaires dues au réchauffage» ou DIDR est également liée au mode de soudage du revêtement inoxydable sur l'acier de base des composants chaudronnés, combiné avec les traitements thermiques de détensionnement que subissent les pièces en fin de fabrication.

Faisant le point sur l'ensemble des travaux menés sur les défauts sous revêtement, le N°28 (juillet-aout 1982) présente la position du SCSIN : «compte tenu des résultats présentés par le constructeur et l'exploitant vis-à-vis de l'expertise, de la nocivité et du contrôle des défauts, dus à ces deux phénomènes, des avis des groupes d'experts compétents et de l'instruction menée par ses appuis techniques, le SCSIN a conclu : 1) à la non-remise en cause des décisions prises en 1980, relatives à l'absence de risques, pour la tenue des appareils, liés aux défauts sous revêtement dus au phénomène de fissuration à froid; 2) que les défauts liés au phénomène de décohésions intergranulaires dues au réchauffage, ne sont pas susceptibles, par leur évolution, de présenter un risque pour la tenue des cuves des chaudières nucléaires pour les vingt premières années d'utilisation prévue et qu'en ce qui concerne les risques d'instabilité de ce type de défaut dans les viroles de cuve, en fin de vie des réacteurs, le constructeur engage une étude complémentaire détaillée visant à préciser les marges des hypothèses prises dans les calculs.» 852

En 1999, la revue Contrôle, qui a succédé au Bulletin SN, publie un article du chef du BCCN et de son adjoint qui concluent de façon beaucoup plus prudente que leurs prédécesseurs quant à la durée de vie prévisible des chaudières : «Compte tenu du nombre de mauvaises surprises déjà rencontrées dans ce dossier, il serait bien imprudent de conclure que tout va bien jusqu'à 40 ans.» 853 Quelque temps auparavant, on avait en effet découvert une douzaine de défauts significatifs sous le revêtement d'une virole de la cuve de Tricastin 1 en 1999. Cette découverte faisait suite à une révision des modèles utilisés pour estimer la fluence, c'est-à-dire le nombre de neutrons reçus par la cuve. Ce nouveau mode de calcul avait conduit à augmenter de 50% les estimations de ce phénomène qui joue un rôle si important dans le vieillissement des aciers de cuve.

Notes
837.

Selon les termes du décret du 10 novembre 1977 (Décret N° 77-1233) qui l'a institué, le Conseil de l'information sur l'énergie électronucléaire, placé auprès du Premier ministre, a reçu pour mission de veiller à ce que le public ait accès à l'information sur les questions relatives à l'énergie électronucléaire dans les domaines technique, sanitaire, écologique, économique et financier. Il donne son avis au Gouvernement sur les conditions d'accès du public à l'information et propose au Gouvernement les formes et les modalités de la diffusion de l'information. La présidence en a été confiée à Simone Veil. Il comprend 18 membres nommés en février 1978 : quatre maires de communes concernées par l'implantation de centrales nucléaires, six représentants d'associations pour la protection de la nature et de l'environnement, quatre membres des Académies scientifiques, quatre personnalités qualifiées dans le domaine de l'énergie, de l'économie et des techniques de communication. Le Conseil publiera deux rapports annuels, en 1979 et 1980.

838.

2ème rapport annuel du Conseil de l'information sur l'énergie électronucléaire, Annexe 3, La Documentation Française, Paris, 1980.

839.

Ibid., p. 39.

840.

Bulletin sur la sûreté des installations nucléaires, N°11, septembre-octobre 1979. Supplément : «La fissuration sous revêtement des plaques tubulaires de générateur de vapeur et des tubulures de cuve des chaudières nucléaires à eau.»

841.

Ibid., p. 12.

842.

Bulletin sur la sûreté des installations nucléaires, N°17, octobre-novembre 1980, p. 12.

843.

Quelque peu en contradiction avec les premiers récits du Bulletin SN, rapportant l'avancement des travaux de Framatome, et qui minimisent le nombre de pièces touchées, on peut lire dans l'ouvrage consacré à l'histoire de Framatome cette déclaration du patron de l'usine du Creusot de l'époque, qui, alerté par l'un de ses adjoints était conduit à l'atelier pour constater les faits : «il m'entraîne devant l'écran d'un appareil magnétoscopique avec lequel il contrôlait la surface d'une cuve sur laquelle une réparation de routine était en cours. L'image révélait clairement la présence de micro-fissures dans le métal. On a tout de suite compris que le défaut devait être générique : toutes les cuves installées ou en fabrication étaient en cause.» Une note précise que ces mêmes défauts découverts quelques mois plus tôt sur certaines plaques tubulaires de générateur de vapeur, n'avaient pas un caractère générique, «puisque leur origine était attribuable au caractère spécifique de cette pièce de forge, et ils ne se retrouvaient que sur un nombre limité de pièces qui avaient subi une modification bien définie de la gamme de fabrication.» Framatome, Framatome : du bureau d'ingénierie nucléaire au groupe international, Albin Michel, 1995, p. 81.

844.

2ème rapport annuel du conseil de l'information sur l'énergie nucléaire, p. 40.

845.

Il s'agit des numéros suivants : N°11, septembre-octobre 1979, pp. 9-12; N°17, octobre-novembre 1979, pp. 9-12; N°21, 22, 23, 24 pour les mois de mai à décembre 1981, et enfin N°28, juillet-août 1982, pp. 9-12.

846.

Entretien avec un délégué du personnel CGT.

847.

Bulletin SN, N° 17, octobre-novembre 1980.

848.

Bulletin SN, N°21, mai-juin 1981, pp. 9-12.

849.

Ibid.

850.

La cuve d'un réacteur est constituée de viroles cylindriques forgées puis soudées entre elles. Elle est fermée en partie inférieure par un fond hémisphérique traversé par des pénétrations pour le passage de l'instrumentation du cœur. En partie supérieure, une virole spéciale reçoit les huit tubulures d'entrée et de sortie de l'eau primaire. Cette virole est complétée par une bride épaisse sur laquelle vient s'appuyer le couvercle de la cuve.

851.

Matthieu Schuler, Philippe Merle, «Cuve : de progrès en surprises», Contrôle, N°129, juin 1999, pp. 53-57.

La revue Contrôle prend la suite du Bulletin SN, n°99. Elle démarre au N°100 en octobre 1994.

852.

Bulletin SN, N° 23, septembre-octobre 1981, p. 11.

853.

Matthieu Schuler, Philippe Merle, «Cuve : de progrès en surprises», Contrôle, N°129, juin 1999, p. 57.