14.2.6. Appel à l'humilité des techniciens

Le soin de conclure sur les problèmes de défauts dans le circuit primaire, que ce soit à la conception, lors de la fabrication ou en exploitation, revient à un ingénieur du BCCN. Ayant joué un rôle moteur dans le retour d'expérience en matière de chaudières, Jacques Novat tire comme bilan de vingt ans de contrôle de la construction nucléaire qu'il faut désormais faire preuve de plus d'humilité : «Le fait de croire, à l'origine, que le retour d'expérience ne serait pas source de modifications reposait sur une vision un peu utopique de la situation, à savoir : la conception permettrait de prévoir les différentes sollicitations auxquelles le matériel serait soumis; les qualifications de procédés permettraient de s'assurer qu'il n'y avait, à l'issue de la fabrication, aucun défaut susceptible de devenir nocif en service; les règles d'exploitation permettraient de garantir que les équipements ne subissaient pas de contraintes supérieures à ce qui était prévu au stade de la conception.» 864 Ce constat l'amène à faire preuve de modestie dans trois domaines particuliers : les hypothèses prises en compte à la conception, le choix des matériaux, et la validité des qualifications des procédés de fabrication. Il constate que les problèmes rencontrés en service ont fait progresser tous les spécialistes, mais des domaines subsistent où règnent toujours beaucoup d'inconnues. C'est pourquoi, malgré l'absence d'incidents sérieux, la plus grande vigilance doit rester de mise.

Notes
864.

Jacques Novat, «Vingt ans de contrôle de la construction nucléaire», Contrôle, N°122, avril 1998, pp. 27-29.