16.3.3. Superphénix 1990-1992

Alors qu'il a redémarré depuis deux semaines, une fuite de sodium non radioactif se produit, le 28 avril 1990, sur un circuit secondaire de Superphénix, en dehors de l'enceinte de confinement. Rapidement détectée et maîtrisée, la fuite est jugée sans gravité pour la sûreté et le réacteur est autorisé à redémarrer. Mais le 20 juin 1990, Superphénix est victime d'un incident beaucoup plus sérieux, classé au niveau 2 de l'échelle de gravité, qui conduit à l'arrêt du réacteur le 3 juillet. Le réacteur ne sera autorisé à redémarrer que quatre ans plus tard, en juillet 1994, après diverses péripéties, d'ordre administratif et politique.

L'incident du 20 juin 1990 est provoqué par une pollution du sodium de la cuve : le taux d'impuretés présentes a dépassé les limites admises à cause d'une défaillance de matériel. Ce qui accentue la colère des autorités, c'est qu'une nouvelle fois, comme à la suite de l'incident sur le barillet en 1987, les exploitants du réacteur n'ont pas respecté les spécifications techniques d'exploitation qui exigeaient un arrêt immédiat du réacteur. En octobre 1990, à la suite de l'incident, le ministre chargé de l'industrie et le ministre chargé de l'environnement formulent auprès de l'exploitant un certain nombre de demandes concernant la sûreté du réacteur. L'examen de la pollution du sodium et l'analyse des dossiers transmis par l'exploitant fera l'objet d'expertises, dont deux réunions du Groupe permanent chargé des réacteurs, les 10 et 17 juillet 1991. Cette analyse conduira la DSIN à demander des compléments d'information à l'exploitant qui feront l'objet d'une nouvelle réunion du Groupe permanent, le 21 août 1991. Sur la base des analyses de ses appuis techniques et de son groupe d'experts, le directeur de la DSIN remettra le 16 juin 1992 un rapport aux ministres chargés de l'environnement et de l'industrie sur le bilan de l'instruction menée par la DSIN sur la centrale Superphénix.

Dans l'intervalle, en décembre 1990, une partie du toit de la salle des machines s'est effondrée sous le poids de la neige, provoquant des dégâts importants, en particulier la perte d'une des deux lignes d'alimentation en 400 000 V du réacteur.