CHAPITRE 17. LA VISITE DECENNALE DE FESSENHEIM ET LA CONTRE-EXPERTISE DE LA COMMISSION LOCALE DE SURVEILLANCE

Au cours de l'année 1989, les premières centrales nucléaires 900 MWe atteignent les dix ans d'activité. C'est l'occasion d'un premier bilan mais aussi d'une réflexion pour les mettre au niveau des centrales plus récentes de même taille comme la centrale de Chinon B4 mise en service en novembre 1987.

Conformément à la réglementation des appareils à pression, cette révision générale a lieu pendant la visite décennale du réacteur : tous les dix ans en effet, on profite de l'arrêt annuel pour vérifier l'état du circuit primaire, au travers en particulier d'une épreuve hydraulique. Au cours de cette épreuve, on soumet l'enceinte du circuit primaire principal à une pression hydraulique au moins 1,2 fois égale à la pression maximale atteinte en exploitation. La visite décennale est également l'occasion d'éprouver la tenue mécanique et l'étanchéité de l'enceinte de confinement du réacteur : en exerçant une pression (3,73 bars relatifs) à l'intérieur de l'enceinte pendant 24 heures, on vérifie son comportement mécanique et on mesure le taux de fuite à travers les parois.

La première centrale concernée par une visite décennale est la tranche n°1 de la centrale de Fessenheim, mise en service en 1977.1012 Une telle visite représente un travail considérable pour les équipes EDF : on prévoit 19 semaines d'arrêt du réacteur et 600 000 heures de travail, pour un budget de plusieurs centaines de millions de francs.1013 L'organisation de ce gigantesque chantier est donc une nouveauté pour l'électricien, qui doit rôder cette procédure, amenée à être suivie par tous les autres réacteurs.

Notes
1012.

Cette révision est prévue dix ans après la première grande visite de «type décennal», qui elle a lieu après un an environ de fonctionnement.

1013.

En fait, l'arrêt durera 26 semaines (du 8 avril au 14 octobre 1989), nécessitera 700 000 heures de travail pour un budget de 450 MF.