Deux conceptions s'opposent dans la mise en place d'une conception de la prévention dans le système éducatif. Le débat porte tantôt sur la philosophie tantôt sur le lieu.
Deux philosophies peuvent nourrir la définition d’une conception de prévention.
Une philosophie minimaliste, celle du « moindre mal », qui recherche à délimiter les situations pathogènes et à limiter les aggravations. L'objectif est l'évitement de l'installation d'états pathologiques particuliers (c’est celle de la période des années 1960 à 1980). Cette conception applique le dicton populaire : « mieux vaut prévenir que guérir ».
Une philosophie maximaliste, celle du « bien être », qui consiste à faire tout ce qui est possible pour que l'individu se développe et s'épanouisse « normalement », « spontanément ». Dans cette perspective, tout le système éducatif est interpellé :
‘« L'école, qui accueille tous les enfants, doit permettre à chacun d'entre eux de tirer le meilleur profit de sa scolarité. Adapter l'action pédagogique et le fonctionnement de l'institution scolaire aux caractéristiques des élèves, notamment de ceux qui éprouvent des difficultés particulières dans l'acquisition et la maîtrise des apprentissages fondamentaux, s'impose comme une nécessité et un devoir. » 26 .’La prévention envahit toute l'institution scolaire (période fin des années 1980 et années 1990), la circulaire sur les R.A.S.E.D. le rappelle avec détermination en désignant le maître de la classe comme premier acteur :
‘« La prévention des difficultés des élèves est un objectif qui ne saurait être réalisé par les seuls intervenants spécialisés même si ceux-ci y apportent, par la spécificité de leurs actions, une contribution souvent décisive. Cette prévention concerne tous les partenaires de l'école. » et plus loin : « Il faut rappeler que la première aide à apporter aux élèves relève de leurs propres maîtres, dans le cadre d'une pédagogie différenciée. » 27 ’Circulaire n° 90-082 du 9 avril 1990 Mise en place et organisation des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté scolaire des enfants handicapés
Circulaire n° 90-082 du 9 avril 1990, op. cit.