Le rééducateur dans l’école et dans le R.A.S.E.D.

La rééducation dans le cadre scolaire

La prévention des difficultés à l’école reprend la conception du Ministère de la Santé définie dans la loi hospitalière de 1970 et rappelée – sans ménager les critiques – dans la circulaire n°443 du 16 mars 1972 70 . Celle-ci offre l’avantage de critiquer la future loi d’orientation sur l’intégration avant sa promulgation.

La prévention se décline en trois ordres, distincts mais non disjoints : primaire, secondaire et tertiaire.

Parallèlement, cette trinité de la prévention définit précisément les fonctions des lieux : l’école est un lieu d'éducation et de soutien pédagogique, la structure spécialisée est une structure de soins et le R.A.S.E.D. est une structure intermédiaire qui apporte une aide scolaire en utilisant les techniques pédagogiques ou thérapeutiques. Il n’est ni l’une ni l’autre.

Les maîtres des cycles et des regroupements d'adaptation (E) sont des professionnels de la pédagogie. En ce qui les concerne, le cas est plus délicat.

‘« Pour un maître E, être un simple professionnel, c’est donc trouver la bonne distance entre le relationnel qui met en jeu la structure de sa personnalité et exige un travail sur soi, et la technique qui nécessite de développer des compétences professionnelles » 71 .’

Cet acteur du R.A.S.E.D. subit, au delà de l’absence de nom propre déjà mentionnée, une dépossession de territoire : « Les maîtres E comme les rééducateurs partagent leurs élèves avec les maîtres du cycle ordinaire » 72

Les maîtres spécialisés G et les psychologues sont des professionnels de la rééducation.

Ces trois niveaux de la prévention font changer le statut de l’élève : s’il est élève dans un groupe d'élèves en prévention primaire, il devient enfant, pris en charge dans son individualité en prévention tertiaire.

Afin d’illustrer et de préciser notre propos, chaque niveau de prévention est examiné ici.

Notes
70.

Parue uniquement au Journal officiel du 21 avril 1972

71.

ANNINO (Josselyne), L’aide spécialisée : entre illusion et réalité, Mémoire de maîtrise de Sciences de l’éducation, Université LYON II, 1996, p 65.

72.

ANNINO (Josselyne), op. cit., p 43.