La prévention primaire

Actuellement, à l’école, prévenir c'est d’abord agir sur le système (« Organiser le service public de l'éducation en fonction des élèves » 73 ) avant d'agir sur l'enfant. Auparavant, il s’agissait plutôt d’agir sur l’enfant. L’objectif est de changer les regards, les attitudes de tous. L'élève est dans son milieu scolaire ordinaire. Il est pris en charge par les maîtres du cycle. Le conseil de cycle « élabore le projet de cycle en cohérence avec le projet d'école :

  • fait le point sur la progression des élèves,
  • examine la situation de l'enfant, le cas échéant après avis du Réseau d'Aides Spécialisées (possibilités d'allongement ou de réduction de la durée du cycle). » 74

Le R.A.S.E.D. participe à la vie de l'école en collaborant aux projets d'école et aux projets des cycles. Un travail est engagé sur les interactions, Elèves – Projet d’école – Maîtres. L'enfant est dans son milieu ordinaire. Dans l’activité scolaire, l’approche est globale et systémique sans pointage des difficultés d'un enfant. Les comportements des élèves sont des réponses plus ou moins adaptées à leur milieu. Il s'agit d'améliorer le fonctionnement du système lui-même :

  • par de meilleures interactions entre ses éléments (les classes, les structures),
  • par de meilleures interactions avec les autres partenaires (parents, médecins scolaires, travailleurs sociaux.).

Le R.A.S.E.D. apporte sa contribution :

‘« les actions du psychologue scolaire comme celles des autres intervenants du Réseau d'Aides Spécialisées contribuent à l'élaboration et à la mise en œuvre des projets pédagogiques" afin de "permettre à chacun des élèves de tirer le meilleur profit de sa scolarité » 75 .’

Les membres du R.A.S.E.D. sont acteurs à part entière de l’école :« Un maître du Réseau d'Aides Spécialisées intervenant dans l'école choisi par le conseil des maîtres de l'école livre une information sur l'organisation des aides spécialisées » 76 .Le partenariat maîtres de classe et enseignants du R.A.S.E.D. est recherché :

‘« Cette collaboration entraîne des modifications des attitudes individuelles et collectives devant les difficultés des élèves, ainsi qu'une meilleure compréhension de leur situation ». 77

Ce dernier n’est ni nouveau ni sans origine. Il est espéré dès la création des G.A.P.P. afin qu’il soit mis au service des élèves :

‘« De tels projets [le dépistage précoce des difficultés, les services de P.M.I., les G.A.P.P. ] exigent une collaboration médico-psycho-pédagogique véritable au lieu de la concurrence et des animosités dont les enfants sont, en fin de compte, les victimes. » 78

Cette collaboration n’est pas réservée aux acteurs scolaires :

‘« Le partage des responsabilités dans la réussite scolaire des élèves […] implique une collaboration étroite et une information réciproque entre les enseignants, les intervenants spécialisés, les parents, le médecin de Santé scolaire, les infirmières et assistantes sociales scolaires et les travailleurs sociaux... » 79

Cette collaboration avec l’enseignant ne relève pas de l’anecdote ou d’un choix idéologique mais fonde la cohérence de l’action éducative, comme le rappelait déjà Eric PLAISANCE en 1970 :

‘« Il serait vain de vouloir améliorer le comportement de l’enfant perturbé en le soumettant des psychothérapies si, par ailleurs, les pédagogues ne tenaient pas compte de ses troubles et de son histoire. » 80

Quelques exemples illustrent cette prévention primaire :

  • Participation aux réunions institutionnelles
  • Participation à la vie scolaire (projets – récréations – conférences pédagogiques)
  • Réunions d'informations / réflexions sur des thèmes liés à la scolarisation des jeunes enfants (parents, maîtres),
  • Les maîtres du conseil de cycle mettent en place une réponse adaptée pour modifier le comportement de l'enfant signalé par un maître,
  • Prise de décision après que tous les adultes qui ont la charge de l'enfant se soient prononcés (réunions de synthèses à programmer et à organiser),
  • Définir dès le début de l'année, les parts respectives de chaque membre de la communauté éducative. L’I.E.N. est responsable de cette organisation : il inspecte le réseau d'aides spécialisées et les membres des cycles par exemple sous la forme d’une inspection d’école.

Notes
73.

Loi d'orientation du 10 juillet 1989

74.

Décret du 6.09.1990 – n°90-788

75.

Circulaire du 10.04.1990 – n°90-083

76.

Décret du 6.09.1990 – n°90-788

77.

Circulaire du 9.04.1990 – n°90-082

78.

VIAL (Monique), PLAISANCE (Eric) et BEAUVAIS (Jacques), "Introduction" op. cit., p 14.

79.

Circulaire du 9.04.1990 – n°90-082

80.

PLAISANCE (Eric), les troubles du comportement, in VIAL (Monique), PLAISANCE (Eric) et BEAUVAIS (Jacques), op. cit., p 119.