La relation

La relation pédagogique entre maître et élève est une relation sociale originale. Elle est distincte des autres relations sociales. Elle s’autolégitime et dépossède les autres groupes sociaux de ses prérogatives : éducateurs, parents, etc. L’apprentissage scolaire est distinct du faire qui caractérisait l’apprentissage par l’initiation comme l’enseignement professionnel (faire et faire-voir). L’enseignant s’adresse à un groupe. Il doit agir et placer sa réflexion hors action sous peine d’être inefficace. L’écriture est le moyen d’accumuler la culture. Les rapports maître / élève sont médiatisés par la règle générale impersonnelle. L’adulte enseigne à l’enfant. L’enseignant est interchangeable, il n’est qu’un agent. Sa personnalité est mise entre parenthèses pendant son travail. Ceci n’implique pas une neutralité parfaite. Son affectivité existe mais n’est que peu sollicitée (elle risque de parasiter la relation pédagogique. L’enseignant est le détenteur légal de son pouvoir (de part son titre et son diplôme : gardons en mémoire les craintes des parents d’élèves lorsqu’un stagiaire PE 2 effectue un stage en responsabilité.). Un travail solitaire n’est pas incompatible avec sa mission. Néanmoins, une collaboration est souhaitable avec les partenaires éducatifs. En rééducation, la parole et l’action sont le véhicule et le support du rééducateur. Le rééducateur doit apprendre de l’enfant. Il ne saura que ce que cet être singulier voudra lui livrer. L’action du rééducateur l’engage comme l’enfant est déjà « engagé » par son symptôme. La neutralité est d’autant plus impossible que chaque protagoniste apporte son histoire. L’affectivité est donc sollicitée d’autant plus que la relation est très souvent particulière avec un enfant. Le rééducateur ne peut s’isoler sous peine de subir les mouvements de ses affects et perdre la distance nécessaire à l’exercice de son métier. La collaboration est une exigence interne à la pratique et une garantie de fonctionnement.