A l’école, afin d’apprendre, l’éducateur utilise et invente des situations pédagogiques et des exercices. L’éducateur agit. Il est dans la classe pour agir : l’urgence le pousse à agir (soit répéter, soit inventer). Sa réflexion porte le plus souvent avant (préparer la classe) ou après la classe (évaluer les effets et les acquis). Parallèlement, l’enfant apprend à écouter. En rééducation, le choix des outils est à la discrétion totale du rééducateur. Aucun n’est particulier. Tous peuvent le devenir. Deux tendances différentes traversent la rééducation selon Jean-Jacques GUILLARME : la tendance technologique 442 et la tendance psychothérapique 443 . Le rééducateur agit aussi mais doit saisir, à tout moment, l’évolution de son travail. Elle est une pensée avant d’être une action. L’enfant espère ici être écouté. C’est au rééducateur à apprendre à écouter.
La tendance technologique : à chaque symptôme correspondrait un outil, une réponse technique. Il est recherché une réduction des symptômes, une correction. Inversement, si les outils sont utilisés tant par l’éducateur que le rééducateur, la spécificité de la rééducation sera remise en cause.
La tendance psychothérapique : Cette tendance confond, sous prétexte de présence du transfert et du contre-transfert, une légitimité à le manier. Si le rééducateur doit savoir repérer ce mécanisme, il n’est pas pertinent qu’il le travaille avec l’enfant. De même, si la parole appartient aux champs rééducatif et psychothérapique, elle ne fait pas l’objet d’une élucidation en rééducation. Enfin, le rééducateur doit intervenir dans la réalité scolaire. Le résultat ne peut tarder. Seule la psychothérapie peut s’affranchir des contraintes du réel – le fantasme et la fantaisie sont libres.