La professionnalité revendiquée

La professionnalité est revendiquée par les travailleurs qui espèrent gagner en autonomie par rapport au marché du travail et par les employeurs qui ont besoin de métiers de référence pour organiser ce même marché. Pour les entreprises, la logique est productiviste alors que pour les salariés il s'agit d'une tentative de maîtrise du cheminement professionnel. Le paradoxe provient d'un attachement au métier alors que les métiers professionnels sont en voie de disparition : Se référer à un métier permet de disposer d'une image globalisante de pratiques et de réseaux d'individus pratiquant le même métier. Il est davantage recherché un attachement aux actes professionnels qu'à l'entreprise qui emploie.

Cette professionnalité est revendiquée par les rééducateurs autant dans les échanges qui s’établissent avec le ministère, qu’au travers des articles de sa revue professionnelle « Envie d’école ». Nous retrouvons plus loin les traces de cette revendication notamment lorsqu’il s’agit du nom du métier et non de l’utilisation d’une périphrase, de la définition du modèle rééducatif et donc des spécificités propres à la profession , des modalités d’intervention et donc du nombre de prises en charge, etc. En ce qui concerne l’attachement à l’entreprise, ici nous retiendrons l’Education nationale, il n’est pas direct mais passe par l’objectif de démocratisation qui est revendiqué par les rééducateurs comme l’atteste l’enquête menée auprès d’eux et détaillée plus loin.