Cette question, volontairement polémique, est circonscrite par les éléments théoriques présentés plus haut. Nous avons montré le statut du savoir professionnel du rééducateur, nous avons pris connaissance des différentes conceptions et métaphores du métier d’enseignant, nous avons détaillé les différentes professionnalités avant de préciser les processus identitaires, il nous faut donc nous prononcer quand à l’état dans lequel se trouve le rééducateur. A de nombreuses reprises nous avons constaté que sa situation n’épousait pas les choix théoriques, sa situation est insuffisamment tranchée : cette particularité de l’entre-deux se révèlera encore ici.
Comme les enseignants, les rééducateurs ne répondent pas aux critères assurant un statut de professionnel. Nous reprendrons les critères de LEMOSSE cités par Philippe PERRENOUD 574 sans oublier les critiques précédemment émises :
Ainsi, la profession est un métier qui dispose d'objectifs (ceux qui sont définis par un contrat avec l'employeur ou avec l'usager) et d'une éthique (codifiée par la corporation). Les acteurs professionnels sont, par définition, les mieux placés pour savoir « ce qu'ils ont à faire » et comment le faire. Le vrai professionnel dispose d'une autonomie fondée sur ses compétences et son éthique comme nous l’a appris Raymond BOURDONCLE. Il assume la responsabilité de ses décisions moralement, civilement et pénalement.
Le métier de rééducateur, correspond donc à une semi‑profession en raison de sa semi‑autonomie et de sa semi‑responsabilité puisque :
Le positionnement théorique ayant été effectué, les rappels à la réalité rééducative ayant été mentionnés, nous pouvons maintenant aller à la rencontre des représentations qui façonnent l’identité professionnelle des rééducateurs. Nous aurons le souci de ne pas restreindre le champ de l’étude afin de nous libérer, autant que faire se peut, de nos préjugés.
PERRENOUD (Philippe), "Questions ouvertes," Cahiers pédagogiques n°338 (Novembre 1995): p 16.