Les avis des rééducateurs

L’estime de son métier

Effectifs %
une promotion 10 22,22%
ni l'un ni l'autre 29 64,44%
un autre travail 2 4,44%
l'un et l'autre 1 2,22%
une suite logique 1 2,22%
un changement 1 2,22%
une reconversion 1 2,22%
Total 45 100,00%

Cette question fait davantage référence au vécu de la rééducation. Précisons qu’aucun répondant n’a rayé les deux propositions extrêmes (promotion et déclassement) et que tous ont répondu. Majoritairement, les réponses indiquent que le terme de promotion ne convient pas. Aucune réponse ne fait référence à un vécu de déclassement : si les critiques émises dans les questions ouvertes sont réelles, elles n’entraînent pas ce sentiment fort de déclassement. Nous pouvons avancer que les rééducateurs se perçoivent toujours comme faisant toujours partie du corps des enseignants, à égalité avec leurs collègues des classes. Une promotion pouvait être interprétée, a minima, comme une aspiration à la distinction, au plus à une revendication corporatiste (la distinction est détaillée dans les chapitres relatifs aux particularités du métier). Des demandes à la constitution d’un nouveau corps auraient été cohérentes avec ce sentiment de promotion. La réponse « ni l’un ni l’autre » apporte un avis mitigé. Elle indique une continuité sans nier un changement de rôle dans l’institution scolaire. Néanmoins, dix personnes ont connoté leur changement comme faisant référence à une promotion. Cette connotation n’est pas analysable en soi ; elle sera mise en valeur lors des analyses des représentations du métier : l’exercice d’un métier faisant davantage référence à des théories psychologiques et non plus pédagogiques pourrait expliquer ce sentiment de promotion. L’ancrage psychologique renvoie à des recherches universitaires alors que la pédagogie renvoie à la pratique de classe. Le premier dispose d’une valorisation plus grande.

Le croisement par sexe n’apporte pas d’informations complémentaires sauf quant à la stabilité du sentiment « ni l’un ni l’autre ». Le sexe n’est donc pas discriminant pour ce sentiment.

Le croisement par années d’ancienneté est plus instructif et montre une population contrastée.

Nous observons que les réponses sont différentes suivant l’ancienneté. Les tranches extrêmes sont davantage émiettées. La faiblesse des effectifs ne nous permet pas de dégager des avis assurés.

Une tendance apparaît : l’âge auquel le choix a été fait de changer de métier (entrer dans la profession de rééducateur) modifierait la représentation. Si pour toutes les tranches d’âge l’avis « ni l’un ni l’autre » l’emporte ou est équilibré ; de 0 à 5 ans il est concurrencé par l’idée d’un autre métier (cette représentation fait référence à la nouveauté de la tâche) ; de 5 à 10 ans le sentiment de promotion fait son apparition (la distinction envers l’ancien métier fait apparaître des originalités appréciables – choix de son emploi du temps, collaboration étendue avec d’autres adultes, effectif limité, etc.) ; de 10 à 15 ans deux représentations sont équilibrées (l’effectif réduit interdit toute interprétation mais pourrait suggérer la mi-temps du métier où les avis se partageraient) ; de 15 à 20 ans l’avis double est majoritaire ; de 20 à 25 ans l’avis est éclaté (révélateur d’une pluralité d’aspirations) et au-delà de 25 ans les avis sont encore plus émiettés comme si les expériences de chacun ne permettaient plus de tracer une trajectoire commune.