A. Les aides spécialisées.

1. Caractéristiques des aides spécialisées.

1.1 Les aides spécialisées s’insèrent dans l’ensemble des actions de prévention des difficultés que peuvent éprouver les élèves à l’école.

La prévention des difficultés des élèves est un objectif qui ne saurait être réalisé par les seuls intervenants spécialisés même si ceux-ci y apportent, par la spécificité de leurs actions, une contribution souvent décisive. Cette prévention concerne tous les partenaires de l'école.

La collaboration qui doit s’établir entre les intervenants spécialisés et les enseignants renforce en effet la qualité de l’observation et du suivi des élèves. Elle favorise le perfectionnement et l’ajustement des techniques, la pertinence de l’interprétation des faits, ainsi que l’élaboration différenciée des conduites et des stratégies des actions pédagogiques et éducatives adaptées aux individus et aux groupes. Cette collaboration entraîne des modifications des attitudes individuelles et collectives devant les difficultés des élèves ainsi qu'une meilleure compréhension de leur situation.

L’attention aux comportements et aux conduites des enfants à l’école, le repérage et l’analyse leurs éventuelles difficultés permettent de concevoir et d'organiser des interventions nécessaires. Ces interventions prennent effet avant que des difficultés, quelquefois mineures ne s’accentuent et ne deviennent durables.

Cet aspect de la prévention prend une particulière importance dans le cycle des apprentissages premiers et dans celui des apprentissages.

Lorsque les maîtres et les intervenants spécialisés sont confrontés à des difficultés déjà structurées et parfois importantes, la démarche d’analyse, la conception et la mise en œuvre à l’école des actions appropriées exigent également les pratiques de la concertation et de la collaboration.

1.2. Les aides spécialisées ne se substituent pas l’action des maîtres.

Il faut rappeler que la première aide à apporter aux élèves relève de leurs propres maîtres dans le cadre d'une pédagogie différenciée. Ceux-ci savent, en effet, avec le concours éventuel des psychologues scolaires, repérer, observer, comprendre les difficultés de leurs élèves, ajuster leurs conduites pédagogiques et évaluer leurs résultats.

L'aide spécialisée est requise que lorsqu’une réponse pédagogique suffisamment efficiente n'a pu être apportée ou que le recours à l'aide spécialisée s'impose d'emblée. comme une évidence.

L’existence d’aides spécialisées ne doit donc pas provoquer une multiplication excessive de demandes d’intervention. Les demandes trop hâtives risquent d'une part de ne pas correspondre à une réelle nécessité, d’autre part de saturer inutilement les capacités de réponse du réseau d'aides.

1.3. Les aides spécialisées sont sélectives.

L'aide spécialisée est adaptée à chaque cas. Le projet d’intervention n’est arrêté qu’après une étude attentive, qui associe les intervenants du réseau, le maître de la classe et les parents.

Les aides spécialisées s’exercent dans les limites des domaines de compétence de chacun des intervenants dont la responsabilité est clairement affirmée.

1.4. Les interventions d'aide spécialisée se font à l’école.

Il s’agit là d'une donnée importante et originale qui situe les interventions spécialisées du réseau et les différencie nettement de celles qui s’exercent dans d’autres contextes. Cette intégration des aides spécialisées dans la vie des écoles ne limite pas pour autant, l’aide apportée aux élèves. Les intervenants spécialisés sont en effet tenus de conseiller aux parents, lorsque cela est nécessaire, le recours à des services ou des professionnels extérieurs à l’école.

1.5 Les effets de l’aide spécialisée sont évalués.

L’évaluation des résultats obtenus est indispensable. Elle est intégrée dans le processus d’intervention comme l'une de ses composantes essentielles.

Les pratiques évaluatives, qui font partie des missions des IDEN, contribuent à garantir la qualité des actions, leur perfectionnement possible, leur crédibilité auprès des enfants, des parents et des maîtres.