2.2.2. Cohérence partielle ou totale du fonctionnement cognitif d'un individu

Au sein du courant du changement conceptuel, deux approches distinctes se sont développées à propos de la cohérence du fonctionnement cognitif des individus. D'un côté, Vosniadou insiste sur la grande cohérence du fonctionnement des élèves en décrivant les connaissances des élèves comme des théories, c'est-à-dire des structures relationnelles et explicatives. La grande cohérence de ces théories peut être envisagée comme une raison de la résistance au changement visé par l'enseignement. De l'autre, diSessa suppose une non-cohérence du système cognitif de l'individu, en le décrivant par des ‘«’ ‘connaissances en pièces’», c'est-à-dire un ensemble de ‘«’ ‘p-prims’» (phenomenological primitives), qu'il considère comme étant toutes équivalentes et qui sont activables suivant les situations. Un des enjeux du changement conceptuel serait de rendre plus cohérentes les p-prims entre elles.

Dans le but de nous situer par rapport à ces deux approches, nous allons détailler un peu plus ces deux points de vue.