Le paradigme de l'erreur

Tout d'abord, il est intéressant de voir que la vision de Minstrell sur la connaissance se rapproche très fortement de celle de Balacheff, qui refuse le paradigme des misconceptions (Confrey 1986) et adopte le paradigme de l'erreur.

Cependant Balacheff part de la citation de Bachelard (1938, p.13) ‘«’ ‘Le réel n'est jamais 'ce qu'on pourrait croire' mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser’», qui exprime que la connaissance est toujours en devenir. Pour conclure que l'originalité du paradigme de l'erreur énoncé par Brousseau (1976, p.171), est d'avoir su articuler le point de vue constructiviste avec le postulat Bachelardien : ‘«’ ‘ l'erreur n'est pas seulement l'effet de l'ignorance, de l'incertitude, du hasard que l'on croit dans les théories empiristes ou béhavioristes de l'apprentissage, mais l'effet d'une connaissance antérieure, qui avait son intérêt, ses succès, mais qui maintenant se révèle fausse ou simplement inadaptée’.»‘«’ ‘l'erreur n'est pas seulement l'effet de l'ignorance, de l'incertitude, du hasard que l'on croit dans les théories empiristes ou béhavioristes de l'apprentissage, mais l'effet d'une connaissance antérieure, qui avait son intérêt, ses succès, mais qui maintenant se révèle fausse ou simplement inadaptée’.» (Balacheff 1999, p. 222). Cette définition sera complétée par le travail de Salin (1976), mettant en évidence les caractéristiques cognitives de l'erreur : d'une part, ‘«’ ‘l'erreur est un point de vue d'une connaissance sur une autre connaissance (éventuellement chez un même sujet, d'une connaissance nouvelle sur une connaissance ancienne’),»  d'autre part, ‘«’ ‘l'existence d'une erreur ne peut être perçue que si le feedback de l'environnement peut être lu comme témoignage d'un échec (une attente non satisfaite).’ ‘»’ ‘’(Balacheff 1999, p. 223)

La position de Minstrell va dans le même sens. En effet, pour lui ‘«’ ‘la plupart des connaissances des élèves sont pertinentes, elles peuvent avoir besoin de modification, de limitation ou d'élaboration, mais elles sont utiles ’ ‘«’(Minstrell 1992. p.112). De plus, Minstrell choisit d'utiliser le terme facette afin d'éviter l'association avec les termes comme les ‘«’ ‘mauvaises’»conceptions (‘«’ ‘mis’» conception dans le texte). Pour lui, beaucoup de ‘«’ ‘mauvaises’» conceptions sont des idées qui sont sur-appliquées ou sous-appliquées par rapport au contexte. Par exemple, si on considère la facette ‘«’ ‘le plus lourd tombe le plus vite’». La validité de cette idée dépend du contexte d'application.» (Minstrell 1992. p.112-113).