2.2.2.1. L'essentiel des idées d'Anne

Concernant le sens des mots, la présence du gaz et leur aspect particulaire, Anne utilise les idées : pression = action de pousser, le gaz est présent partout et le gaz est composé de molécules, dans un grand nombre de situations. De plus, toutes ces situations, ont entre elles des traits de surfaces très différents, ce qui témoigne d'une grande stabilité à travers les situations de ces trois idées. Concernant le caractère pesant des gaz, Anne, après beaucoup d'hésitation, semble dire que le gaz ne pèse pas dans les trois bouteilles contenant trois gaz différents (noté gaz ne pèse pas (trois bouteilles (masse), le  signifie que cette idée est déduite et non pas reconstruite directement à partir d'un énoncé clair). En revanche, Anne dit explicitement que le gaz ne pèse pas pour les bulles contenues dans une boisson gazeuse : ‘«’ ‘ben parc'que ’ ‘le gaz’ ‘/ comme j’lai dit tout à l’heure le gaz j'pense qu'il a pa::s/ ’ ‘i::l exerce pas (1s) un poids ’ ‘particulier ’ ‘il a’ ‘’ ‘pas un poids particulier’ », ce que nous modélisons par gaz ne pèse pas (verre coca). Au niveau de la répartition, on trouve l'idée le gaz se répartit partout (seringue tire/lâches, chauffage, trois bouteilles), et l'idée les molécules se répartissent plus à un endroit (chauffe récipient fer, seringue pousse/lâche, trois ballons (quantité), quantité (R agit)). De plus, pour interpréter l'action du gaz, Anne fait appel à trois raisonnements différents. Le premier utilise la variation de la quantité, le second utilise la comparaison de deux systèmes et le troisième la répartition des molécules.

  • Variation de la quantité de gaz. Anne utilise une relation de causalité du type : si la quantité varie alors l'action du gaz sera plus importante. Cette relation prend des formes différentes suivant le type de récipient (fermé (1) ou ouvert (2)).
  1. Pour les récipients fermés ne pouvant pas échanger de la matière avec l'extérieur, on trouve que : si l'on chauffe, le gaz passe à travers la paroi et si l'on refroidit le gaz disparaît (noté chauffegaz traverse la paroi = variation quantitéaction gaz (chauffe récipient fer) et refroiditdisparition gaz = variation quantité  effet gaz (confiture)).
  2. Pour les récipients ouverts, c'est-à-dire étant susceptibles d'échanger de la matière avec le milieu extérieur, Anne interprète utilise le fait que de l'air rentre dans l'enceinte (air rentre = quantité action gaz (flambie, montgolfière)).
  • Comparaison de deux systèmes. Pour interpréter deux situations considérées comme des systèmes fermés, Anne compare l'action qui s'exerce des deux côtés du piston de la seringue, ainsi que l'action de l'air avec l'action de l'eau (noté action eau<action air (verre+sucre) et action mol ext>action mol int (seringue tire/lâche)).
  • Répartition des gaz. Dans plusieurs situations Anne utilise l'idée que les molécules se concentrent plus à un endroit pour agir. Par exemple, les molécules sont réparties partout, mais elles sont beaucoup plus nombreuses au niveau du film plastique du récipient en fer que l'on chauffe, ce qui explique pourquoi il se gonfle. Pour cette situation, Anne précise le mécanisme en disant que ‘«’ ‘les molécules exercent une pression due au fait [...] qu’elles se regroupent ensembles’». De même, Anne explique que lorsque l'on pousse sur le piston d'une seringue bouchée, les molécules se répartissent plus au niveau du piston, car c'est là que ça pousse. On trouve aussi qu'un ballon de baudruche rempli d'hélium monte, car les molécules se répartissent plus en haut et donc agissent plus à cet endroit. Cette relation causale et son domaine d'application sont notées molécules se concentrent à un endroit action des molécules (chauffe récipient en fer, chauffe récipient en fer (R agit), seringue pousse/lâche, 3 ballons).