Les zones d’influence

Prendre aujourd’hui comme seul facteur de réflexion la répartition étatique des groupes cités, serait une absurdité puisque nous savons d’après Duverger que le phylum des uto-azteca aurait été « en place dans le Nord depuis au moins 5 000 ans avant la Conquête » 550 . A ce propos, le cadre ethnico-linguistique offre une diversité d’outils qui pour l’étude différentielle et comparative des groupes du Nord-Ouest, nous permet par exemple d’apprécier pour le sous-groupe Taracáhita (Fig. 17) constitué actuellement par les Tarahumara, les Mayo et les Yaqui, des caractéristiques qui présentent une série de coïncidences où nous observons des traits culturels et linguistiques identiques.

Le mythe Tarahumara de la « Danse de Goló » 551 , par exemple, fait référence au monde où les animaux et les montagnes avaient le don de la parole 552  ; ce mythe met en scène un Oiseau immense et dévorateur qui immédiatement nous fait penser au Yoobwa des Yaqui. Cet Oiseau, comme celui du mythe yaqui, ne mangeait que des hommes très petits qui ne se nourrissaient que d’air. Les Surem dans la mythologie yaqui sont les hommes très petits qui se sustentaient de vapeur d’eau et qui devaient continuellement se protéger du terrifiant Yoobwa.

Miguel Olmos Aguilera dans son livre sur la musique et la mythologie de trois groupes taracáhita (les Yaqui, les Mayo et les Tarahumara) écrit que les ressemblances entre ces groupes lui « font penser à l’existence d’un univers spirituel commun qui s’exprime au travers des coïncidences et des oppositions d’un modèle esthétique, rituel et mythique… » 553 , qui précise un peu plus une cosmovision émergeant du même tronc culturel. La région de Oasisamérica place les différents groupes dans un fond mythique commun d’un être au monde soumis aux relations établies avec, par exemple, un animal « méta-symbolique » : le Cerf. Le Cerf est l’animal qui des Plaines du Nord jusqu’au plateau de l’Anahuac, avec la chasse au cerf des Azteca (le Momazaizo) crée le complexe symbolique où la danse du Maáso yi’iwa chez les Yaqui est encore de nos jours la mémoire de leur particularisme identitaire.

Partie 2 - fig. 17. Famille uto-azteca. Les astérisques signalent les langues éteintes.
Partie 2 - fig. 17. Famille uto-azteca. Les astérisques signalent les langues éteintes.

Source : En le País de los Yaquis, Ma. De Los Angeles Orduño García

Ainsi, les Yaqui, par la préservation de leur identité, ainsi que de leur unité territoriale et ethnique, au cours du phénomène de sédentarisation et de différenciation des groupes Cáhita, sont les seuls à opposer une résistance militaire que les Conquistadors n’ont pu à aucun moment soumettre.

Partie 2 – fig. 18. Sites du Cénolithique inférieur.
Partie 2 – fig. 18. Sites du Cénolithique inférieur.

Source : Historia antigua de México, vol. 1, Manzanilla Linda y Leonardo López Luján.

Les études historiographiques dans cette aire de Oasisamérica occupée par les Cáhita, malgré les destructions et les pillages de nombreux sites archéologiques, confirment une présence humaine depuis plus de 5 000 ans, sans pour autant pouvoir affirmer que les peuples Cáhita étaient déjà constituées à une époque aussi ancienne.

Le professeur Sandomingo propose la même datation considérant également que l’hom­me primitif de Pusolana occupait déjà cet espace depuis 5 000 ans. Ces estimations depuis les travaux récents 554 , sont rendues caduques par la découverte de pointes cannelées du type « Clovis » et « Folsom », datant pour les premières de 15 000 à 10 000 ans 555 av. J.-C., et pour les secondes de 9 500 à 7 000 ans toujours av. J.-C. A Guaymas et à Cerro Prieto, des pointes Folsom sont datées entre 8 000 et 7 000 ans av. J. C. La carte de la localisation des pointes Clovis (Fig. 18) tracée par Lorena Mirambell, nous permet de voir pour le Sonora (la zone Nord-Ouest de la carte) les lieux de fouilles où ont été découvertes ces pointes.

Pour le Sonora, les sites concernés par la période du Cénolithique inférieur sont :

El Plomo, le n°1 ; Sásabe, le n°2 ; La Playa, le n°5 ; El Bajío, le n°6 ; Huásabas, le n°7 ; Pozo Valdez, le n°9 ; Los Janos, le n°11 ; Cerro Izábal, le n°12 ; Rcho Pimas y Algame, le n°13 ; Tostiota, le n°14 ; Las Peñitas, le n°15 ; Cerro Prieto, le n°17 ; et enfin le Cerro Guaymas, le n°18.

Au Sonora, mais aussi au Chihuahua et en Basse Californie 556 , nous trouvons les vestiges archéologiques de la culture Cochise 557 (à partir de 8 000 av. J.-C.) qui a donné naissance aux groupes désormais connus sous les appellations d’Anasazi, de Hohokam et de Mogollón, groupes à qui, pour la zone mexicaine (Chihuahua, Sonora, Durango et Zacatecas), on a donné le nom de Cultura de Casas Grandes 558 (Fig. 19).

Partie 2 - fig. 19. Aridamérica et Oasisamérica.
Partie 2 - fig. 19. Aridamérica et Oasisamérica.

Source : Historia antigua de México, vol. 1, Manzanilla Linda y Leonardo López Luján.

Dans l’État du Sonora en 1936 à Yécora et en 1937 à Soyopa, ont été découverts des restes de momies pétrifiées dont la plus ancienne (photographie ci-dessous) aurait près de 10 000 ans.

Partie 2 - fig. 20. La momie de Yécora.
Partie 2 - fig. 20. La momie de Yécora.

Source : Momia de Yécora, Fortunato Contreras Soto.

Fortunato Conteras Soto 559 , a décrit en détails la momie de Yécora qui était dans un très bon état de conservation. Pour en donner un aperçu, la momie était enveloppée par six nattes (petates) attachées par une corde faite de palme et recouverte de pierres à chaux et d’écorces de pin. Elle portait une cape blanche et une tunique bleue qui, à partir des analyses effectuées sur la toile, ne seraient ni en coton ni en laine, mais en íxtle 560 , c’est-à-dire en fibres de maguey filées. Enfin, il s’agissait d’un homme d’une trentaine d’an­nées mesurant à peu près un mètre soixante quinze qui devait être un grand personnage 561 si l’on considère la confection du « bulto mortuario » 562 et si on le compare aux autres momies qui n’étaient pas enveloppées ou alors d’une seule natte.

Les fibres végétales étaient également utilisées pour fabriquer des filets, des liens, des cordelettes, des sacoches, des sandales, des musettes, des jupons pelviens, des sacs, et par conséquent des « paquets mortuaires » (Fig. 21).

Lorena Mirambell, d’ailleurs, attribue déjà aux hommes du Cénolithique supérieur, implantés dans des sites comme ceux de Basse Californie Nord avec le « Complexe San Dieguito », Basse Californie Sud avec le « Complexe Comondú » et le « Complexe Cochise » dans le Sonora, le Chihuahua et la Basse Californie Nord 563 , ces progrès technologiques.

Partie 2 - fig. 21. Paquet mortuaire. Grotte de la Candelaria. Coahuila.
Partie 2 - fig. 21. Paquet mortuaire. Grotte de la Candelaria. Coahuila.

Source : Historia antigua de México, vol. 1, Manzanilla Linda y Leonardo López Luján.

Le Protonéolithique offre une situation presque identique, mais instaurant désormais la transition culturelle qui voit les débuts des premières tentatives agricoles, ce que montre la découverte dans la Cueva de la Golondrina de restes de maïs datant d’au moins 5 000 ans 564 . Ces groupes de chasseurs-cueilleurs n’abandonnent pas pour autant la confection des objets en fibres végétales qui représentent, déjà à cette époque du Protonéolithique, l’une des particularités identifiables des tribus, ni celle de la confection d’artefacts lithiques avec un détail et une finition beaucoup plus minutieuse.

Enfin, pour apporter une vue d’ensemble des ethnies de Oasisamérica, les groupes de chasseurs-cueilleurs de la période archaïque, 7 000 à 2 000 av. J.-C., partagent des affinités matérielles qui s’expriment dans les premières cultures de maïs, de haricots, de calebasses.

D’autres ressemblances sont également observées par exemple, la confection de textiles à partir de fibres végétales (agave, maguey, yucca), le maniement du atlatl, de massues en bois ou de bâtons incurvés, de cornes de cerfs, l’apparition de mortiers, de meules, de pipes tubulaires ainsi que de pierres chauffées pour cuisiner, la découpe de coquillages et de conques en chapelets, en boucles d’oreilles, en pectoraux, en oreillettes pour garder des épines d’agave, mais aussi la consommation de produits naturels de la famille des cactacées (biznagas, pitahayas, nopales), du mezcal, des cœurs d’agave et de palme, des racines, des tubercules, du miel, etc.

Les groupes de chasseurs-cueilleurs utilisent très largement le peyotl comme hallucinogène et produit stimulant, une pratique qui s’inscrit directement dans « leurs coutumes religieuses, la magie, la sorcellerie, la médecine, les danses rituelles accompagnées par des instruments tels que des grattoirs, des tambourins, des hochets en calebasses, des gourdes et des grelots » 565 . Walter Krickeberg, précise que l’enivrement par le peyotl est très répandu chez les « Tarahumara et les Cáhita des États du Sonora, Chihuahua, Durango et Sinaloa » 566 . Gonzalo Camacho confirme cette indication : en préface du livre de Miguel Olmos Aguilera, il écrit, en parlant des ethnies situées dans cette aire de Oasisamérica, que « les caractéristiques économiques, écologiques et culturelles des groupes qui habitèrent pendant la période préhispanique cette zone, correspondaient à un type culturel connu comme groupes des chasseurs-cueilleurs. Leur culture était reliée à la vénération d’animaux, comme le cerf, le dindon et l’ours, et à certaines plantes propres à la région, comme le peyotl » 567 .

Pour les groupes de chasseurs-cueilleurs la guerre était une activité très fréquente et ils avaient la coutume de brandir, lors des fêtes célébrant la victoire, les têtes ou la chevelure de leurs ennemis en guise de trophée. Ces populations de Oasisamérica avaient pris l’habitude de se peindre sur le corps et le visage des bandes de différentes couleurs, noir, rouge, orange et blanc.

Les tatouages étaient également très usités comme chez les Yaqui, Yuma, Pima, Ópata, Maricopa, Sonora, Sinaloa, etc., qui portaient des bracelets, des boucles d’oreilles, des colliers, confectionnés à partir d’os, de graines, de pierres, de conques ou de coquillages. Les pratiques propitiatoires consistaient à se faire saigner avec des épines d’agave, la langue, le scrotum, les mollets, les cuisses, dans l’offrande de sang pour vénérer les formes stellaires (le Soleil, la Lune et les Étoiles) ou les esprits des plantes, des montagnes, des rivières, en un mot des éléments naturels.

Les brûlures faites par le feu étaient une autre forme du rituel propitiatoire ; cette pratique renvoie directement au Mamalhuaztli, le « Perforateur », qui reproduit le rapport symbolique avec les forces célestes et le feu intérieur qui libère l’individu de sa mortalité.

La période archaïque, d’après les matériaux sauvés des pillages, a joué un rôle important dans l’éclosion des cultes religieux qui, avec l’émergence « d’une culture matérielle, constituèrent les fondements des futures civilisations méso-américaines » 568 .

Ces traits culturels, pour établir les rapports de concordance, entre Oasisamérica et ce qui est devenu Mesoamérica, sont représentés par le atlatl, les fibres végétales (avant que le coton ne vienne les supplanter) pour la confection des vêtements et des Codex, l’enivrement par les plantes hallucinogènes, l’auto-sacrifice par le saignement de la langue et d’autres parties du corps, les brûlures sur l’avant bras, les tlaquimilolli (les pa­quets mortuaires) où par exemple sont conservées les trois pierres du foyer, c’est-à-dire Tozpan, Ihuitl et Mixcóatl. Trois pierres qui rappellent le fondement de la « Pierre divine » 569 provoquant l’impact procréateur de la vie sur terre, de Chicomóztoc, qui dans une autre version du mythe de la création de l’humanité, voit Iztacmixcóatl, la « Voie Lactée » ou le « Serpent de nuage blanc », et Ilancueitl « Jupes de vieille », c’est-à-dire Cihuacóatl, « Femme serpent », donner la vie aux six enfants, Xelhua, Ténuch, Ulmécatl, Xicaláncatl, Mixtécatl et Otomitl, qui sont à l’origine des grandes générations des peuples Nahua.

Dans la mythologie yaqui, la Napo Wisaim Jisnakame, la « Voie Lactée », est l’essence de vie à l’origine des Surem, les ancêtres des Yaqui ou Yo’emem, hommes de petites tailles qui évoluent pour devenir, surtout ceux qui vivaient au Nord, des kikimam, c’est-à-dire des géants 570 .

La cosmovision des peuples amérindiens du Nord, Oasisamérica et Aridamérica, offre une symbolicité où les marqueurs de la coalescence, voire plutôt de « l’in-coaction » 571 , reproduisent cette dimension qui mène vers la liberté : celle que Quetzalcóatl réalise.

Oasisamérica, à partir de 5 000 ans, dans la constitution de sa réalité culturelle, voyait déjà se mettre en place la formation des premiers villages sédentaires et agricoles (entre 5 500 et 2 500 av. J.-C.) où la présence de l’homme s’était déjà illustrée par la production de pétroglyphes, géoglyphes et autres pictogrammes : un art fait de formes géométriques, points, lignes et cercles, mais aussi de figures humaines, animales et abstraites.

Le phylum uto-azteca (déjà actif depuis 5 000 ans), pour nous rapprocher des peuples Cáhita et de Pusolana, nous amène à considérer les mouvements migratoires des Nahua. La présence des Nahua sur le continent mexicain, selon la réflexion de Duverger dans son livre sur la Méso-Amérique, pourrait se situer dans un cadre temporel de l’ordre de 7 000 à 8 000 ans ; pour les Cáhita ou plus précisément pour un groupe 572 très ancien dont on ne connaît pas le nom, Lourdes Gracia Vilches et Germán Ayala Lagarda, se placent dans une période similaire qui débute vers 8 000 ans.

A défaut de nous appuyer sur les hypothèses avancées, nous suivons le professeur Sandomingo qui confirme l’entrée des Nahua, sur le territoire cáhita, depuis au moins 3 000 ans, par l’Est de la Sierra Madre, dans les États aujourd’hui appelés Chihuahua, Sonora et Sinaloa jusqu’au Río Fuerte.

Les prémices culturelles de la civilisation nahuatl sont déjà présentes 4 000 ans 573 av. J.-C., avec le noyau de diffusion qui a pris le nom de «culture archaïque » 574 . A ce propos et comme le fait remarquer Krickeberg, il serait inexact de penser que les « créateurs de cette culture » 575 étaient des hommes « primitifs ».

Pour Carlos Basauri, la culture archaïque est descendue du Nord en empruntant le cor­ridor de la côte occidentale et a laissé des traces de sa présence dans les États de Nayarit, Colima, Jalisco, Michoacán et dans une partie de Guanajuato 576 , dont le centre d’épa­nouissement se situe dans la vallée de México avec les sites de Ticomán et de Zacatenco, que Vaillant différencie pour établir une distinction entre la culture de Zacatenco et son origine occidentale et la culture de Ticomán et ses influences venues de la côte du Golfe. Les autres sites d’importance sont ceux del Arbolillo, de Tlatilco et de Cuicuilco.

Partie 2 - fig. 22. Les Uto-azteca.
Partie 2 - fig. 22. Les Uto-azteca.

Source : Los Yaquis. Historia de una cultura, Edward H. Spicer.

Les hommes de la culture archaïque « possédaient déjà la plus plupart des caractéristiques d’une culture supérieure ; ils étaient sédentaires et agriculteurs et ils disposaient de différents moyens techniques (surtout la poterie et le tissage) ; c’est-à-dire qu’ils possédaient tous les germes d’une culture qui en moins de 1500 ans atteindrait l’apogée des cultures Toltèques et Aztèques, après être passée par l’ère théocratique » 577 .

La théorie de Tozzer et de Spinden 578 qui considère que la langue de la culture archaïque provenait du même groupe linguistique que celui des Tolteca et des Azteca, c’est-à-dire du « nahuatl » ou plutôt du « nahuat » 579 , devient recevable quant à l’ancienneté désormais reconnue aux Nahua ainsi qu’à celle de l’agriculture.

En fait, cette théorie apporterait la « preuve que les Nahua furent les porteurs de la dissémination de l’art archaïque, étant donné que la séparation a dû s’effectuer après la culture de la céréale » 580 .

La culture archaïque avec ses créations comme les figurines, les metates (pierres pour broyer ou moudre le maïs), la poterie, mais aussi le pilon, les meules et autres artefacts, qui sont venues « enrichir le sous-sol depuis le Nord de México, (Durango, Zacatecas, etc.), jusqu’aux zones sud-américaines, (Colombie, Venezuela, Equateur, etc.)… » 581 , est loin d’être celle d’un peuple de « primitifs ».

Comme le souligne Walter Krickeberg, les « découvertes archéologiques … permettent de conclure … que les hautes cultures des temps les plus anciens reçurent d’une même patrie les forces qui produisirent leur ascension. Les strates les plus profondes … montraient toujours et n’importe où l’héritage de deux peuples très anciens, précurseurs de toutes les hautes cultures méso-américaines : les Archaïques et les Olmèques » 582 .

Mais la distinction entre les deux cultures, apparaît moins évidente si l’on se réfère à la théorie de Duverger qui donne une ancienneté de 7 000 à 8 000 ans aux Nahua qui, compte tenu de leur particularité à être les seuls à se sédentariser ou à se nomadiser, selon la nécessité, portent les germes d’une connaissance et d’un mode de pensée à mê­me de produire ce phénomène « d’accrétion » 583 capable d’intégrer les vagues successives des migrations nahua.

Par exemple, le phénomène « d’accrétion », autour de la forme circulaire de la pyramide de Cuicuilco, nous renvoie aux formes spiralées des peuples uto-azteca du Sonora, qui seront évoquées dans la troisième partie de notre travail, avec son symbolisme du feu et de l’eau sacrée et nous renvoie aussi à l’apparition, pour la période de l’archaïque final, de la figure de ce vieillard portant sur son dos ou sa tête un pot en terre, représentant le vieux dieu du feu : Huehuetéotl. Il participe aussi au mythe de la chute de Técpatl avec l’émergence de Chicomóztoc.

La distinction, par contre, apparaît beaucoup plus opérante, dans le dénominateur com­mun des peuples Chichimeca, si, à partir des traditions et des mythes, nous situons les deux groupes qui sont venus s’établir dans la Vallée de México. Nous aurons donc, les Otomi ou Quinametzin 584 , groupe de la famille Oto-Mangue à laquelle Duverger attribue une très grande antiquité et les Teochichimeca ou Nahua, qui d’après les estimations précédemment établies pourraient bénéficier de la même ancienneté.

Ainsi, la valeur référentielle du terme « Chichimeca », pour les Otomi et les Nahua, renvoie à une origine commune qui prend naissance dans la mythique caverne de Chicomóztoc ; la matrice féconde des peuples appelés Nahua-chichimeca, Oton-chichimeca (les Otomi) 585 , Nonoalca-chichimeca (les Olmeca de la côte du Golfe) ou Tolteca-Chi­chimeca.

Sahagún, à propos du processus de différentiation, présente les Otomi comme des hom­mes « maladroits, rustiques et inhabiles » 586 et le mot le plus usité pour désigner la maladresse et la grossièreté d’une personne quelconque était celui de « Otomite ».

Les Nahua ou Teochichimeca sont par contre présentés, certes comme des barbares (tous les Chichimeca l’étaient) mais aussi comme de très bons chasseurs, de superbes tailleurs de pierres (pointes de flèches ou pierres précieuses), d’excellents plumassiers et corroyeurs, et surtout comme les inventeurs de la médecine traditionnelle grâce à leur connaissance des plantes.

Les Oto-Mangue peuvent donc être considérés et à juste titre, comme les « autochtones du Mexique central » 587 , ceux dont l’installation sur le plateau de l’Anahuac doit être située « au début du processus de sédentarisation qui commença huit mille ans avant J.-C. » 588 . Mais, il ne faut pas pour autant ignorer que les Nahua (dont nous devons admettre que « l’autochtonie » sur le Plateau central n’est pas encore reconnue) sont les seuls à présenter la particularité d’intégrer les deux « systèmes culturels » 589 du nomadisme et de la sédentarisation ; ce « processus d’accrétion » que les Otomi étaient incapables de produire.

Christian Duverger, à propos des Oto-Mangue, a d’ailleurs écrit : « La grande continuité territoriale qui les caractérise indique que ce groupe eut historiquement peu de goût pour l’expansion et la dissémination. Il y a là un élément important qui aide à comprendre la nature de la sédimentation historique de la Méso-Amérique » 590 .

Les Nahua constituent donc le seul peuple qui soit capable d’induire ce phénomène de mutation ou de régénération évolutive, créant les modalités d’homogénéisation qui fondent le facteur d’unité que Duverger a appelé : « Nahuatlité » 591 . Le flux constant des populations uto-azteca restituent parfaitement ce processus qui leur permet d’imposer leur système de pensée ; par exemple dans le cas des Olmeca, le relief de Chalcatzingo dans l’État de Morelos (Fig. 23), exprime la suprématie des Olmeca sur les Otomi ou plutôt sur les Quinametzin, ces géants qui, dans la Légende des Soleils, sont dévorés par les jaguars annonçant la fin du premier Âge, celui de Tezcatlipoca.

Ce dessin représente une scène où trois guerriers Olmeca, portant chacun un masque de jaguar et brandissant un bâton, viennent de vaincre un Quinametzin.

Partie 2 - fig. 23. Relief de Chalcatzingo.
Partie 2 - fig. 23. Relief de Chalcatzingo.

Source : Los antiguos reinos de México, Nigel Davies.

Pour préciser encore un peu plus les liens de parenté entre les « Archaïques » et les Nahua et définir aussi une séquence temporelle plus longue que celle communément accordée à la présence des Nahua dans la Vallée de México 592 , le professeur Sandomingo, nous permet de reconsidérer ce point.

Les « Archaïques » sont décrits, par le professeur Sandomingo, comme des hommes raf­finés, savants et artistes qui ont donné naissance au « Toltecat » 593 . Ils pratiquent des rites funéraires de sépultures ou de crémation pour honorer leurs morts, ainsi que la coutume, héritée des peuples de chasseurs-cueilleurs, de s’extraire par des ponctions, incisions et autres perforations, du sang des différentes parties du corps. Les Nahua ont gardé cette pratique dans leurs rites de purification et leurs cérémonies propitiatoires.

Les Olmeca, dans la normalisation de l’écriture glyphique, ont intégré le signe de la croix de Saint-André qui est à la base du glyphe azteca ullin 594 et qui est un élément indispensable de la cosmovision générée par les Tolteca, car il est associé à la dimension « plus ultra » du dieu Quetzalcóatl.

Pour donner un deuxième exemple, le motif en U qui en « Méso-Amérique est associé à l’eau et à la lune » 595 nous renvoie au symbole nahuatl connu sous le nom de yacametztli, « nez de la lune », qui correspond à la pratique de la perforation du septum nasal, com­me représentation, chez les Nahua, des dieux de l’ivresse et des déesses lunaires. Ornement nasal que les Yaqui ont porté jusqu’à l’arrivée des missionnaires.

Les influences de la Toltecáyotl, « Toltéquité », émergent lentement dans les manifestations culturelles et artistiques de Cuicuilco 596 , de Tlatilco 597 ou del Arbolillo, où sont déjà présents les maîtres des arts, les « Toltecat » 598 , que nous retrouvons, quelques millénaires plus tard, comme artisans de la fondation de Teotihuacan. Brasseur de Bourbourg, à propos de Teotihuacan, a découvert, dans un manuscrit de la collection Aubin, que le véritable nom de la métropole de Teotihuacan était Toltecat 599 et que les bâtisseurs de la ville furent les Tolteca, c’est-à-dire les maîtres de la Toltecáyotl.

Nous faisons référence ici à cette civilisation que Miguel León-Portilla appelle les « an­ciens Tolteca » 600 , les créateurs de Teotihuacan, pour les différencier des « récents Tolteca », les fondateurs de Tula ou Tollan.

Les Azteca, la dernière des sept tribus à être sortie du mythique Chicomóztoc, reconnaissent en Teotihuacan la cité des Dieux où fut créé le cinquième Soleil ; le legs des anciens Tolteca que Tlacaélel réinterprète pour imposer la vision mystico-guerrière du Peuple du Soleil. Mais, à la même époque, d’autres Seigneuries comme celles de Texcoco ou de Huexotzinco, avec Netzahualcóyotl et Tecayehuatzin, ont tenté de préserver la pensée des temps anciens, connue sous le nom de la « vision Quetzalcóatl du mon­de ».

Ainsi, à partir des informations en notre possession et avant de réussir à valider cette hypothèse d’une migration nahuatl beaucoup plus ancienne, nous pouvons affirmer que les migrations nahua, sur la terre des Cáhita, sont confirmées depuis 3 000 ans av. J.-C., avec une première vague composée de Tolteca. Vers 1 000 ans av. J.-C., nous avons une deuxième vague composée aussi de Tolteca. Cette deuxième vague a introduit l’écriture hiéroglyphique avec ses trois modes : le représentatif, l’idéographique et le phonétique 601 . Manuel Orozco y Berra confirme ce propos : « En arrivant du Nord, les Tolteca pour fonder la monarchie de Tollan, apportaient déjà l’écriture hiéroglyphique, mise en pratique dans leur ancienne Huehuetlapallan » 602 . Il fait également référence aux niveaux de langue distincts entre le vulgum et le prêtre, dont la lourde tâche consistait à conserver la mémoire de l’avènement de leur mythologie, de leurs dieux, du savoir ésotérique, des histoires légendaires et des dates mémorables illustrées sur les peintures des Codex.

Puis, les Azteca sont passés entre le IXe et le Xe siècle et les hordes de Chichimeca à partir du Xe siècle 603 .

Notes
550.

Christian Duverger, La Méso-Amérique, op. cit., p. 31.

551.

Miguel Olmos Aguilera, op. cit., p. 95.

552.

Le mythe yaqui « Quand l’Indien parlait avec les animaux de la griffe et de l’aile », introduit la même vision du monde naturel.

553.

Miguel Olmos Aguilera, op. cit., p. 31.

554.

Jesús Nárez, « Aridamérica y Oasisamérica », Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., pp. 75-111.

Lorena Mirambell, « Los primeros pobladores del actual territorio mexicano », Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., pp. 177-208.

Dr Gastón Cano Avila, « Las tribus Indígenas en los siglos XIX y principios del XX », Primer Simposio de Historia de Sonora, Unison, Instituto de Investigaciones Históricas, México, 1976.

555.

Lorena Mirambell, Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., p. 197.

556.

Lorena Mirambell, Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., p. 202.

557.

Arturo Guevara Sánchez, Historia antigua de México, vol. 3, op. cit., p. 329.

Walter Krickeberg dans son livre, Las antiguas culturas mexicanas, donne pour la culture Cochise, sur le continent Nord-américain, une séquence culturelle qui va de 25 000 à 15 000 av. J.-C., pp. 395-400.

558.

Jesús Nárez, Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., p. 92.

559.

Fortunato Contreras Soto, Momia de Yécora, Sonora Varios, Ed. Cámara Junior de Obregón, 1964.

560.

Sahagún, Historia General de las cosas de Nueva España, op. cit., p. 932.

Pour compléter l’information à propos de l’utilisation des fibres végétales, nous avons déjà indiqué que les Codex étaient également confectionnés en íczotl, c’est-à-dire en fibres de palme ou de yucca.

561.

Fortunato Contreras Soto, Momia de Yécora, op. cit., p. 20.

562.

Le « paquet mortuaire ».

563.

Lorena Mirambell, Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., pp. 200-201.

Pour avoir une vision complète de tous les sites du Cénolithique supérieur vous pouvez consulter l’étude de Lorena Mirambell : « Los primeros pobladores del actual territorio mexicano ».

564.

Arturo Guevara Sánchez, Historia antigua de México, vol. 3, op. cit., pp. 332-333.

L’apparition de la culture du maïs en Méso-Amérique était datée d’environ 1 000 ans av. J.-C. Cette estimation est aujourd’hui dépassée. La découverte d’épis de maïs dans la Cueva del Murciélago, au Nouveau Mexique, datée entre 5 000 et 3 000 ans av. J.-C., bouleverse cette ancienne estimation.

Eduardo Matos Moctezuma considère d’ailleurs que dans l’aire Oasisamérica du Sud-Ouest des États-Unis, comprenant les États de l’Arizona, du Nouveau Mexique, du Colorado et de l’Utah, dès 3 000 ans av. J.-C., le maïs était déjà cultivé.

Les recherches sur l’apparition des premières formes d’agriculture par Emily McClung de Tapia et Judith Zurita Noguera (Cf. « Las primeras sociedades sedentarias », Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., pp. 209-241), balayent l’idée reçue que l’agriculture serait apparue avec la sédentarisation des groupes humains. Dans la Cueva de Guilá Naquitz, Oaxaca, des petits groupes, pendant certaines périodes de l’année, sélectionnaient et modifiaient de façon intentionnelle des plantes et cela bien avant le développement de la vie sédentaire, c’est-à-dire, approximativement, 8 000 ans avant J.-C. (Cf. Emily McClung de Tapia et Judith Zurita Noguera, Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., p. 216).

565.

Jesús Nárez, Historia antigua de México, vol. 1, op. cit., p. 85.

566.

Walter Krickeberg, Las antiguas culturas mexicanas, op. cit., p. 203.

567.

Miguel Olmos Aguilera, op. cit., p. 18.

568.

Maria Longhena, Mexique Ancien, Ed. Librairie Gründ, Paris, 1998, p. 26.

569.

Luis Reyes García et Lina Odena Güemes, Historia antigua de México, vol. 3, op. cit., p. 253.

570.

Francisco Bustamente Tapia, « El alma yaqui no es de este mundo », Sonora Mágica n°105, 1992, p. 12.

571.

Par exemple dans ce concept du nahualisme, la coalescence du noir et du rouge ou du tonal et du nahual, est le phénomène de l’in-coaction qui provoque la fusion des tendances opposées, c’est-à-dire le « in » (élément locatif du latin, « en, dans »), de l’unité duale vers l’intérieur de sa nouvelle extériorité, celle de l’incréé ou de la réintégration de la conscience.

572.

Ce groupe, d’après Lourdes Gracia Vilches et Germán Ayala Lagarda, aurait été absorbé, au cours des phases de migration, par des groupes beaucoup plus avancés culturellement.

573.

Walter Krickeberg attribue à cette culture archaïque une ancienneté de 2 000 à 3 000 ans av. J.-C.

574.

Enrique J. Palacios, Arqueología de México. Culturas Arcaica y Tolteca, op. cit., p. 20.

575.

Walter Krickeberg, Las antiguas culturas mexicanas, op. cit., p. 346.

576.

Carlos Basauri, La población Indígena de México, op. cit., p. 17.

577.

Walter Krickeberg, Las antiguas culturas mexicanas, op. cit., p. 346.

578.

Enrique J. Palacios, Arqueología de México. Culturas Arcaica y Tolteca, op. cit., p. 26.

579.

Le terme « nahuat » provient d’un idiome de la même famille que le nahuatl, mais beaucoup plus ancien, puisqu’il est dépourvu du phonème « tl » si caractéristique de la langue nahuatl du Plateau de l’Ana­huac.

580.

Enrique J. Palacios, Arqueología de México. Culturas Arcaica y Tolteca, op. cit., p. 26.

581.

Ibid., p. 21.

582.

Walter Krickeberg, Las antiguas culturas mexicanas, op. cit., p. 345.

583.

Christian Duverger, La Méso-Amérique, op. cit., p. 30.

584.

Francisco Plancarte y Navarrete, Prehistoria de México, Imprenta del Asilo Patricio Sanz, 1923, p. 154.

Les Quinametzin participent au phylum des groupes Oto-Mangue où nous observons le fractionnement qui a favorisé la différenciation des langues du tronc Oto-Mangue en Mixteca à l’Ouest et Zapoteca à l’Est, et l’apparition de langues comme le Chinanteca, l’Amuzgo, le Trique, le Mazateca, le Popolaca, le Chocho, etc. (Cf. Christian Duverger, La Méso-Amérique, op. cit., p. 26).

585.

L’ancêtre mythique des Otomi prend le nom d’Otomitl, le sixième enfant d’Iztacmixcóatl né dans la matrice de Chicomóztoc. Les Nahua participent de la même filiation mythique et les Mixeca ont adoré un dieu appelé Cuecuex, qui n’est autre que Otomitl. Otomitl est également l’un des quatre hommes, avec Itzcóatl, Izmaliyatl et Tenochtli, créé par Tonacatecuhtli pour aider Quetzalcóatl et Tezcatlipoca à séparer la terre du ciel, et devenir ensuite les quatre piliers porteurs aux quatre coins du monde.

586.

Sahagún, Historia General de las cosas de Nueva España, op. cit., p. 603.

587.

Christian Duverger, La Méso-Amérique, op. cit., p. 27.

588.

Ibidem.

589.

Ibid., p. 32.

590.

Ibid., p. 27.

591.

Ibid., p. 31.

592.

Francisco Plancarte y Navarrete confirme cette hypothèse ; il situe l’installation des Teochichimeca et des Quinametzin, dans la Vallée de México, à la même période. (Cf. Prehistoria de México, p. 310).

Spinden et Tozzer contribuent à valider cette hypothèse quand ils considèrent que les « Archaïques » sont du même tronc linguistique que les Nahua. (Cf. Arqueología de México, p. 26). Mendizábal, reprenant les propos de Sahagún, Torquemada, Muñoz Camargo, Ixtlixóchitl, écrit : « Les Otomi ne sont rien de moins qu’un des groupes des nommés Chichimeca … Leur arrivée dans la Vallée de México est postérieure à celle de certaines tribus nahua ; par conséquent, nous ne pouvons pas considérer, (les Otomi ), comme les premiers habitants du pays ». (Cf. Enrique J. Palacios, Arqueología de México, op. cit., p. 24).

593.

« Toltecat », celui qui possédait la connaissance du pouvoir des plantes, de l’interprétation des rêves, de l’art de la parole, du mouvement des astres, du nahualisme, etc., en un mot, qui maîtrisait les principes philosophiques de la Toltecáyotl et de la « vision Quetzalcóatl du monde ».

594.

Ce signe fait référence aussi bien au mouvement du soleil qu’aux habitants du pays du caoutchouc.

595.

Christian Duverger, La Méso-Amérique, op. cit., p. 148.

596.

Le monument de Cuicuilco est une pyramide circulaire de 25 mètres de haut et 135 de diamètre, avec un volume intérieur de 60 000 m3. Le site de Cuicuilco, pour Christian Duverger, se développe surtout à la fin de l’époque I, c’est-à-dire vers 500 av. J.-C. George Vaillant établit pour Cuicuilco une ancienneté de 2 000 ans.

597.

Les œuvres de Tlatilco sont des figurines féminines callipyges, appelées aussi « femmes jolies » en relation avec la virginité, la fertilité et la culture du maïs. Tlatilco, centre où apparaît déjà le jeu de balle, les masques monstrueux de la dualité mort/vie, la griffe du jaguar et le serpent aquatique formant le dragon serpent-jaguar, l’autorité des sorciers, mages et guérisseurs, etc.

Les sites de Tlapacoya, del Arbolillo, avec la perforation du septum nasal (pratiquée par les Yaqui) que nous retrouvons dans la représentation des dieux du panthéon nahuatl, avec Chantico (Contrepartie féminine du dieu du feu), Mayáhuel, Tlazoltéotl, Ometochtli, Tezcatzóntecatl, Papátztac, etc. qui tous portent le yacametztli, « nez de la lune ».

Le site d’Acámbaro (région de Guanajuato) s’inscrit dans ces découvertes archéologiques qui perturbent les données stratigraphiques habituellement admises : sur ce site ont été trouvés plus de 30 000 objets de pierre, d’argile, d’obsidienne et de jade, parmi lesquels des statuettes, avec des inscriptions qui ne correspondent pas à des langues méso-américaines, ainsi que des représentations de monstres aux formes multiples et des hommes se transformant en animaux.

Les analyses effectuées sur les objets, au carbone 14 ou à la thermoluminescence, ont permis une datation de 4 000 à 2 500 av. J.-C. Eduardo Noguera (directeur de Monumentos prehispánicos del INAH) a reconnu « la légalité scientifique avec laquelle ont été découverts ces objets ». (Cf. Joaquín Castillo et Richard Dixey, El espíritu de don Juan, op. cit., p. 80).

L’élément le plus intéressant et qui vient confirmer le propos de Maria Longhena, c’est la présence de statuettes symbolisant le phénomène du nahualisme déjà 4 000 ans av. J.-C.

598.

« Toltecat » qui par sa nahuatlisation devient « Toltecatl », est le nom d’une lignée ou nation originaire de Tollan ; ce terme, comme nous l’avons déjà indiqué, définit les hommes savants, maîtres des arts et de la connaissance.

599.

Francisco Plancarte y Navarrete, Prehistoria de México, op. cit., p. 416.

600.

Miguel León-Portilla, Visión de los vencidos. Relaciones Indígenas de la Conquista, Ed. UNAM, México, 1959, p. 32.

601.

Manuel Sandomingo, Historia de Sonora. Tiempos prehistóricos, op. cit., p. 421.

602.

Manuel Orozco y Berra, Historia antigua y de las culturas aborígenes de México, op. cit., p. 344.

603.

Leticia Varela, La música en la vida de los Yaquis, op. cit., p. 20.