Les immortels

Les Surem, à partir des informations recueillies auprès de Pablo Alvárez Romero 768 , étaient très petits et pouvaient vivre de 500 à 700 ans. Pour se nourrir, ils leur suffisaient d’aspirer la vapeur d’eau des plantes qu’ils faisaient bouillir dans de petites marmites ; chacun leur tour ils se plaçaient au-dessus de la marmite pour la respirer et se remplir de sa vapeur.

Dans le Popol Vuh, la disposition à se passer de nourriture nous la retrouvons chez Hunahpú et son frère Ixbalamqué 769 , particularité qui d’une certaine manière leur donnait cette faculté de dépasser la mort. Les Surem en réalité ne connaissaient ni la mort, ni la maladie 770 car ils subissaient un renouveau à chaque nouvelle lune. Ils évoluaient dans un monde presque inorganique parce qu’ils ne possédaient pas d’appareil digestif 771 . Les Surem, enfin, étaient des êtres surnaturels et magiciens qui pouvaient voler. Pour les Yaqui, il est indiscutable que « les êtres du huya aniya, les sources de pouvoir de l’au-delà, étaient immortels,… » 772 et qu’aujourd’hui encore le pouvoir des Surem est présent dans le huya aniya/yo aniya, prêt à se manifester.

Le mythe de l’Arbre prophète introduit les modalités distinctives entre les Surem et les Yaqui, car les Surem qui acceptaient le baptême (les Yaqui donc) devenaient mortels tandis que les autres, c’est-à-dire les Surem qui n’acceptaient pas le bato’i, restaient im­mortels.

La mort ne faisait pas partie de leur univers et ne pouvait pas les atteindre, sauf au travers de l’animal surnaturel dénommé Yoobwa ; cet oiseau immense, Aigle qui dans la Légende yaqui des prédictions prend l’apparence d’un Serpent monstrueux qui est décapité par Guóchimea. Cette même histoire de la Légende yaqui des prédictions connaît une version 773 différente : le Serpent est remplacé par un Aigle qui occupe la même fonction d’être dévorateur du peuple Suré.

Les Ópata font référence à un Aigle à deux têtes du nom de Scipipirigui 774 , animal prophète et dévorateur qui annonce le Déluge dont seul Lzeukha réchappe. Lzeukha, fils du Grand Esprit, pris de colère, à cause de ce que venait de dire, c’est-à-dire de faire (parole/action), Scipipirigui, le tue sans considération.

Le monde de la mort est induit par la disjonction entre la qualité d’êtres surnaturels appliquée aux Surem et celle de mortels apposée aux Yaqui, état différencié par ce qui signale l’infériorité de la nature humaine. Les hommes sont les Diminués, des êtres qui consomment la mort des formes vivantes qu’ils tuent pour se nourrir, réalité que les Tzotziles expriment de la façon suivante : « L’homme est mortel, imparfait, transitoire et intrinsèquement pécheur parce qu’il vit au sein de la destruction et de la mort des plantes et des animaux, que lui ont légués les dieux. Les dieux, de leur côté, sont immortels, parfaits et transcendantaux parce qu’ils ne consomment pas d’aliments comme le fait l’homme » 775 . López Austin cite également les deux premiers vers d’un poème nahua qui à propos de ce lien entre la mort et « l’ingestion des produits nés de la Mère tellurique » 776 , dit : « Nous tous, nous mangeons de la Terre / et c’est pour cela que la Terre nous mange » 777 .

L’homme doit se nourrir pour vivre et pour cela il doit donner la mort à des créatures vivantes ; par l’acte d’ingestion « il incorpore la mort à son organisme, et ainsi sa vie, qui dépend de la mort, redevient la mort » 778 . Nous comprenons dès lors mieux pourquoi le roi Ce Acatl Topiltzin, le Quetzalcóatl historique de Tollan, par ses actes de purification, de pénitence, de jeûne, de méditation, etc., est parvenu à regagner le domaine cosmique de son « essence » ; le mythe de sa transformation en planète Vénus, signale qu’il a réincorporé son « origine lumineuse ». Dans le voyage entrepris par les 60 nahual vers le « Chicomóztoc Aztlan Culhucan » 779 , lieu mythique de l’origine des Azteca, pour retrouver leur déesse mère Coatlicue, ils accostent sur une terre fertile et paradisiaque ; terre où la mort n’existait pas et qui était habitée par des pêcheurs « qui ne mangeaient pas de nourriture lourde et qui rajeunissaient dans les flancs d’une montagne qui leur rendait prodigieusement leur jeunesse » 780 . Le mythe du retour à l’origine insert à nouveau cette notion de la « Montagne sacrée », source de la vie et de la mort ; voire plutôt de la convergence de la vie/mort vers le domaine de l’infini.

L’Aigle ou Yoobwa, dont le nom pourrait signifier le « Monde ancien et magique qui se nourrit des formes vivantes qu’il a créées », établit pour les Yaqui (ou tout du moins pour ceux qui ne sont plus capables de ressentir la manifestation du yo aniya), la perte du double. A la mort de Yoobwa, les Yaqui ont alors incorporé la dichotomie du monde occidental. Les autres, ceux qui sont restés à l’écoute des forces magiques du yo aniya, sont entrés dans le fondement mythique désormais attribué aux Surem. Yoobwa, dans la réalité du peuple Suré, délimitait la dimension « plus ultra » d’une « méta-conscience » qui dans le monde magique des Surem est incarné par un Aigle immense.

Les immortels du peuple Suré n’avaient finalement qu’une seule crainte, celle d’être dévorés par Yoobwa 781 et de cette manière dépossédés de l’essence du double qui leur accordait leur infini.

Yoobwa vivait sur le Otam Kawi, la « Montagne aux os » 782 , sa demeure céleste où il venait se repaître des Surem qui n’avaient pas pu échapper à ses serres. Nous sommes dans le domaine de la « méta-conscience », de la « réintégration de la conscience », qui induit le rapport à la mort que les Surem entretenaient avec la présence physique de l’oiseau immense. Ainsi, se faire dévorer par Yoobwa, c’est acquitter sa dette envers ce­lui qui leur a fait le don de l’immortalité.

Les Surem vivaient dans des hu’ukim, petites maisons faites de branchages et de boue qui les protégeaient du terrible oiseau ; il portaient des vêtements confectionnés avec des peaux de cerfs ou de bwa’am, « borregos ». Les informateurs 783 yaqui, offrent plusieurs versions sur le mode de vie des Surem qui très souvent sont contradictoires ; ce comportement nous renvoie au particularisme yaqui.

Mais nous devons indiquer que les Yaqui, depuis leurs premiers contacts avec l’homme blanc et ses codes de représentation, ont subi, dans ce processus « d’adaptabilité », les effets parfois « pervers » d’un mode de pensée en opposition avec le leur. Par exemple, dans la tradition orale des Yo’emem, le fait de raconter des histoires procédait d’un acte sacralisé qui donnait lieu à un rituel très élaboré ; comme le souligne Le Clézio : « Le conte populaire est le résultat de cette fusion entre les cultures exprimant la forme la plus libre du mythe, c’est-à-dire ce mélange entre la croyance dans le surnaturel et la leçon de sagesse commune » 784 .

Les Yo’emem avaient placé cette sagesse entre les mains des Susuákamem, les anciens qui ne s’exprimaient qu’en ka’i’ta, cette langue qu’ils nomment entre eux yohe noka, la « langue humaine » 785 . Jean B. Johnson, à la fin des années 30, fait référence à cette tradition orale et aux conteurs qui avaient une maîtrise consommée de l’art de la narration 786 . Les conteurs avaient « une façon très particulière de narrer qui consiste en une mélodie marquée et rythmique. On peut géminer les voyelles et sauter des syllabes, la phrase et la diction s’associent très librement » 787 .

Johnson, introduit également une distinction entre les contes séculaires et les contes « vénérés » 788  ; les premiers sont connus de tous, tandis que les seconds, ne sont connus que par les personnes les plus âgées. Enfin, il fait aussi référence aux « dates mémorables » dont les textes sont distribués dans un groupe différent.

Cette technique de narration, n’est pas sans nous rappeler la méthode éducative instruite dans les Calmécac par les Prêtres nahua. Aujourd’hui, la tradition des maîtres conteurs semble avoir disparu et a, d’une certaine manière, été remplacée par la prolifération de conteurs qui ne connaissent pas le répertoire complet des mythes, des légendes, des contes séculaires et vénérés.

La plupart des conteurs ne connaissent que des fragments de ces fabuleuses légendes selon lesquelles les Surem vivaient dans un univers de magie et de pouvoir, que les animaux partageaient. Univers surnaturel où les relations que les Surem entretenaient avec le monde extérieur, animal, végétal et minéral, ne participaient pas d’un schéma prédéfini mais plutôt de la valeur axiologique qui les plaçait constamment dans la re-contextualisation de leur être au monde. Les Yaqui, dans le contenu de leurs mythes, ont conservé une partie des modalités du particularisme identitaire qui viennent sans doute de leur conception d’un monde surnaturel et animal.

Précisons enfin que ce sont surtout les mythes et légendes de la période préhispanique qui ont le plus souffert des modifications du rôle attribué au conteur ; il ne reste plus qu’une partie du mythe, une légende incomplète. Par la multiplication des conteurs ainsi que par leur familiarisation avec la Bible et les histoires populaires du Vieux Monde, l’introduction des personnages du folklore européen 789 dans la structure même des contes originaux yaqui a été favorisée. Toutes les composantes de la tradition biblique, des histoires des Mille et une nuit, tous les thèmes d’histoires d’aventuriers, de rois, de vagabonds, font dorénavant partie intégrante des mythes et légendes yaqui. Les histoires qui recouvrent la période de l’évangélisation sont d’une certaine manière à la naissance des cérémonies religieuses actuelles et de ce qui au XIXe siècle est devenu la nouvelle mythologie 790 , comme Edward Spicer l’a nommée.

La prolifération de conteurs provoque ces phénomènes de variations et de contradictions discursives. Les histoires des Surem offrent donc des versions différentes ; par exemple, d’après Pedro Matuz 791 , les Surem mangeaient des animaux, des fruits, des racines et des branches. Don Estebán Jiménez, quant à lui, nous dit que les Surem ne mangeaient que des animaux comme le lapin, les oiseaux, les mulots qu’ils ingurgitaient crus en ce temps où vivaient des animaux immenses. Pour Jesús Ramírez Valenzuela, les Surem se nourrissaient de mezcal, de blettes, de pousses et de racines. Nous sommes loin de la première version insérée plus haut.

Les variations ou contradictions mentionnées à propos des mythes et légendes, s’inscri­vent aussi dans un contexte où il faut tenir compte du particularisme yaqui : dans les relations avec les yorim, les Yaqui réévaluent constamment le cadre de l’échange pour introduire les variations que le chercheur a de la difficulté à saisir ; ils ne tentent pas sciemment de mentir à l’enquêteur, mais plutôt de placer le chercheur devant sa propre réévaluation pour qu’il s’interroge sur la validité de sa démarche auprès des membres de la communauté yaqui.

Lors de nos différents séjours, dans les villages de la communauté yaqui, nous avons été confrontés à ce type de situation : pour en citer une, nous pouvons mentionner ce que nous avons appelé la « mise à l’écart » 792 du chercheur.

Ainsi, avec les Yaqui, il nous faut constamment réévaluer le cadre de nos échanges pour appréhender le particularisme yaqui qui élabore les phénomènes des variations discursives et qui donne, aux Yaqui, ce talent pour raconter des histoires, surtout aux yorim 793 . Les Yaqui ont l’habitude de voir des Occidentaux sur leur territoire et savent très bien canaliser leurs velléités d’enquêteurs pour dès les premiers contacts les placer face à un « acte de parole » qui instaure le cadre de leurs échanges.

Les variations autour de la légende du peuple Suré, ne modifient en rien l’essence même du mythe, qui reproduit les noyaux clés, porteurs de la spécificité Suré ; ils ont refusé le baptême, ils se sont métamorphosés ou bien ont provoqué leur transmutabilité pour redevenir des étoiles, mais aussi réincorporer le cœur des montagnes et surtout préserver leur immortalité.

La rupture est désormais consommée, les Yaqui naissent à un nouveau monde où ils sont soumis aux vérités d’une pensée dichotomique et chrétienne. Ils restent car l’Arbre prophète l’avait annoncé. Le peuple se divise et les Surem disparaissent dans le monde autre. La mort de l’Aigle 794 symbolise la fin d’un monde, celui des formes de la dualité, de la métamorphose (le yoawa), de la transmutabilité (le Sewa Wailo), qui étaient entre les mains du peuple Suré. Ce monde se trouve désormais à la périphérie de la réalité sociale des Yaqui, dans le huya aniya et les univers qui le composent comme celui des rêves, des esprits gardiens, des animaux de pouvoir, des hallucinations, des pactes de pouvoir, etc.

Les Surem s’incorporent donc à un univers qui leur permet de conserver la part magique de leur réalité : dans la contradiction des mythes, l’Arbre prophète est à la fois celui qui enseigne aux Surem le nom de tous les astres de l’univers et celui dont les paroles, sur la venue des Espagnols, ne sont comprises que par Yomumuli 795 ou par une jeune fille (parfois jumelle) portant le même nom et qui, par la signification de leur nom, sont les seules à pouvoir comprendre le message de l’Arbre.

Nous avons déjà mentionné que Omteme et les autres Cobanahua, appelés les « hommes sages », laissés sur les montagnes le long du fleuve Yaqui par Yomumuli, possédaient aussi la capacité de comprendre les paroles de l’Arbre.

Notes
768.

Pablo Alvárez Romero est un yaqui vivant dans le quartier de Las Pilas à Hermosillo que nous avons rencontré en juin 1999.

769.

Les frères jumeaux, Hunahpú et Ixbalamqué, sont les arrière petits-enfants d’Ixpiyacoc et Ixmucane ; les deux premiers sages qui ont inventé l’art de la divination et le calendrier. Dans la mythologie nahuatl, ils portent les noms de Cipactónal et Oxomoco.

Nous retrouvons ici le phénomène de la gémellité que nous pouvons rapprocher de celui des Yomumulim et qui s’applique au principe féminin de Yomumuli, car dans le mythe de l’Arbre prophète, comme nous l’avons précisé dans la troisième partie, des Yomumulim femmes et jumelles réussissent à déchiffrer le message de l’Arbre.

Le phénomène de la gémellité nous le retrouvons aussi avec les quatre Tezcatlipoca ou plutôt avec les doubles du double Tezcatlipoca, c’est-à-dire le Tezcatlipoca rouge et le Tezcatlipoca noir.

Yomumuli, mère et père des Surem, par la manifestation des Yomumulim (le principe féminin et masculin), se situe, par son dédoublement, sur un niveau de correspondance presque identique à celui qu’intro­duit Ometéotl dans la mythologie nahuatl.

770.

María Eugenia Olavarría, « Mitología de origen y destino », Símbolos del desierto, op. cit., p. 24.

771.

Carlos Silva, Juya Jiawaim. Ecos del monte, op. cit., p. 133.

772.

Edward Spicer, Los Yaquis. Historia de una cultura, op. cit., p. 79.

773.

Sixto Sebisa Tosaamasai dans « Chamacos pero con bigotes » narre le même mythe en faisant intervenir un Aigle à la place du Serpent ; Aigle qui est aussi décapité par Guóchimea. (Cf. Carlos Silva, Juya Jiawaim. Ecos del monte, op. cit., p. 133).

774.

Les Pima et les Pápago conservent également un mythe où un Aigle dévorateur faisait régner la terreur dans les villages Indiens.

775.

Alfredo López Austin, Cuerpo humano e ideología, op. cit., p. 357.

776.

Ibidem.

777.

Ibidem.

778.

Ibidem.

779.

Ibid., p. 411.

780.

Ibid., p. 412.

781.

Dans sa lutte fratricide pour chasser Quetzalcóatl de Tollan, Tezcatlipoca utilise différents pièges : par exemple les Tolteca sont terrifiés par Iztaccuixtli, un oiseau immense de couleur blanche.

782.

Otam Kawi est également le théâtre d’un affrontement armé entre les troupes d’Agustín Vildósola et les Indiens Yaqui et Mayo, au cours duquel plus de trois mille Indiens (hommes, femmes et enfants), trouvent la mort.

783.

PACMYC, Tres procesos de lucha por la sobrevivencia de la tribu yaqui. Testimonios, Colección etnias, Ed. Uni-Son, México, 1994.

Les informateurs rencontrés par les promoteurs de la Casa de las Culturas Populares, sont Pedro Matuz, Jesús Ramírez Valenzuela, Don Estebán Jiménez, Doña María Rendón Buitimea et Don Javier Choqui.

784.

Le Clézio, Le rêve mexicain, op. cit., p. 142.

785.

Nous avons déjà signalé, que le yaqui, le mayo, le tehueco, etc., étaient des langues cáhita, sans toutefois préciser que le mot ka’i’ta signifiait, « rien ou il n’y en a pas » ; les Yaqui appellent leur langue yohe noka.

786.

Alejandro Figueroa fait également référence aux Susuákamem mais pour lui, à partir des années 30, les hommes porteurs de la tradition orale n’étaient plus visibles comme agents culturels.

787.

Jean B. Johnson, El idioma yaqui, INAH, México, 1962, p. IX.

788.

Ibidem.

789.

Par exemple dans la Madrasta Muerte, la « Marraine Mort », le « conte de Grimm est entièrement adapté aux croyances chamaniques des Yaqui ». (Cf. Le Clézio, Le rêve mexicain, op. cit., p. 142).

790.

Edward Spicer, Los Yaquis. Historia de una cultura, op. cit., p. 208.

Le mythe du Déluge est l’exemple type du phénomène « d’adaptabilité » qui permet la constitution d’un mythe unique du Déluge à partir des deux précédents : celui des Yaqui et de la Bible.

791.

PACMYC, Tres procesos de lucha por la sobrevivencia de la tribu yaqui. Testimonios, op. cit., p. 15.

792.

Cf. 1ère partie.

793.

Guillermo Amarillas Flores, membre de la communauté yaqui, m’a raconté qu’il connaissait très bien la Sierra et les grottes où l’or des Espagnols était caché.

794.

Dans le mythe qui a pour titre Yoobwa, c’est Jekata úusi, « celui qui est né du vent » qui tue l’Aigle et dans la Légende yaqui des prédictions il s’agit de Guóchimea, « Sauterelle qui tue ». Cela exprime les liens qui unissaient les hommes aux animaux dans ce partage d’un univers psychique commun. Ce temps où les hommes, les animaux et les plantes parlaient le même langage.

795.

Santos García Wikit nous a remis une version du même mythe qui dit : « … ils ne réussirent pas à comprendre ce que disait l’Arbre parlant et alors ils allèrent chercher Kucapán près de la mer qui s’appelait Tangu yan ou femme chef ».