Le tiers espace

Le mythe des Surem introduit un rapport au monde autre, à « l’espace autre », qui définit l’intervalle de la rupture entre la perception de la personne (du Yo’eme) par les Yaqui et celle que les Espagnols ont eue des Yaqui ; l’intrusion des Espagnols crée l’affrontement entre les deux formes d’altérité. Mais paradoxalement, cet affrontement a renforcé le caractère magique du huya aniya/yo aniya que les Yo’emem, ceux qui sont restés, protègent et valident.

Les montagnes de la Sierra del Bakatebe délimitent, encore aujourd’hui, les lieux sacrés du monde autre, ceux qui sont restés inaccessibles aux Espagnols par leur incapacité à comprendre l’espace qui crée l’interstice de l’appréhension des formes magiques.

La Montagne des Surem et celles qui portent les noms de Omteme, de Otam Kawi, de Sikili Kawi, de Takali, de Maatale, etc., sont l’espace de la manifestation de l’autre, du pouvoir des formes magiques. Dans la « Montagne du cœur » 829 , par exemple, les Yaqui célèbrent une cérémonie en l’honneur des soldats yaqui morts pendant les guerres de El Yaqui.

Le « culte à la Montagne » 830 restitue le vecteur principal des luttes entre les Yaqui et les yorim, c’est-à-dire la défense de la terre yaqui et la conservation de l’eau ; réalité qui s’exprime dans différents mythes comme celui qui voit Yomumuli, partant vers le Nord, emporter le fleuve, enroulé comme une natte, sous son bras. Une autre version raconte que les Surem eux-mêmes emportent le Río Suré qui, quel que soit l’endroit où ils se trouvent peut être déroulé pour donner de l’eau. L’eau du Río Yaqui a aujourd’hui pratiquement disparu car elle est retenue dans les barrages de la Angostura (rebaptisé Lázaro Cárdenas), de Alvaro Obregón (Oviachic), et de Plutarco Elías Calles (Novillo), qui sont la cause de l’assèchement du fleuve et du mécontentement des Autorités yaqui.

Les Ejidatarios qui, pendant la colonisation, avaient pris possession des terres de El Yaqui, sont les principaux bénéficiaires de la répartition de l’eau contre laquelle les Yaqui doivent continuellement se battre. Le décret du Gouvernement Fédéral du 19 juin 1939, signé par le président Lázaro Cárdenas, attribue aux Yaqui 50% de la capacité en eau du barrage de la Angostura. Mais la réalité est tout autre, surtout à cause du manque d’eau qui caractérise cet État du Sonora, et les premiers à en pâtir sont les Yaqui.

Le Mtro. Carlos Silva Encinas décrit très bien cette situation quand il écrit : « La construction des barrages Alvaro Obregón et Plutarco Elías Calles a provoqué la quasi dis­parition du Río Yaqui et, par conséquent, le désaccord du gouvernement yaqui quant à la distribution de l’eau » 831 .

Le rapport à l’eau exprime finalement le « fondamentalisme mythique » 832 des Yaqui pour qui les Surem, par leur parole/action, participent autant du mythique que de l’historique, car dans un sens la disparition de l’eau pour les Yaqui avait déjà été représentée dans le départ de Yomumuli et du peuple Suré. Un « fondamentalisme mythique » où s’exprime avant toute autre chose le fait indiscutable que l’eau du Jiak ba’tue appartenait aux Surem.

La sacralité de la terre des Yaqui est elle aussi représentée dans le « fondamentalisme mythique » par les dénominations que Yomumuli attribue aux « Sages » qu’elle dispose sur les pics montagneux de El Yaqui ; « Sages » qui portent les noms de Omteme, Cúbuae, « Mange du mezcal », Akimore, « Forêt de cactus battus », Corasepe, « Celui à la double lèvre », Re’epácame, « Celui à la boucle d’oreille », Yazikue, « Croix de pierre », etc. Les « Sages », comme pour l’eau, insèrent le mythique dans l’historique pour signaler les limites sacrées de leur territoire.

D’une certaine façon, il semblerait que les Yaqui, sans pour autant inventer à chaque instant une nouvelle mythologie, par la fonction ré-évaluative, justifient le déroulement des événements tels qu’ils avaient été annoncés par les Surem. Les Yaqui dévoilent, en réalité, une manière différente de percevoir le monde, ils appartiennent à une tradition ancestrale dans laquelle le mythe est l’immanence de la rupture entre les Surem et les Yaqui.

Ainsi, pour réincorporer le bat-naátaka, le hors du temps, le choix que doivent faire les Yaqui se situe exactement entre « vivre l’histoire » ou « vivre le mythe » ; ce particularisme que les Yaqui tentent de préserver et qui se manifeste par exemple, dans les modalités de leur rapport à l’histoire et à leurs personnages historiques. Modalités qui, dans les marqueurs de différenciation de la figure du chef José María Leyva, pour donner un autre exemple, participent à l’histoire seulement dans la composante identitaire de la société mexicaine désireuse d’asseoir sa continuité historique pour justifier la pérennisation de son autorité.

L’histoire sera toujours en deçà du mythe car sa continuité n’est qu’une vaine illusion, tandis que le mythe, tel qu’il est vécu par les Yaqui, confronte l’individu à une seule option, celle de regarder la mort en face pour regagner le bat-naátaka.

Les Surem étaient de véritables « Sages » 833 . Ils possédaient les formes du pouvoir qui ont révélé les paroles/actions prononcées en ce temps du bat-naátaka. Le jiak biba, le tabac qui a le « même arôme que la marihuana » 834 , est l’une des formes de ce pouvoir. Le rituel se déroulait, selon les informations que nous avons pu obtenir, autour de quatre 835 personnes qui se passaient le jiak biba, chacune d’entre elles prenant une seule bouffée. La connaissance se manifestait alors à travers l’esprit dans une vision surgissant de l’au-delà qui leur apportait la connaissance du futur, par exemple celle de la division du peuple Suré. Les quatre étaient ainsi réunis se passant le jiak biba et déposant les cendres dans un coquillage nacré spécialement prévu à cet effet ; après chaque bouffée ils prenaient un instant de réflexion pour révéler leur vision : « Oui, tu as raison, telle chose va se produire » 836 , répondait l’un d’eux au premier qui avait révélé sa vision.

C’était « de cette façon qu’ils contrôlaient ce qui devait arriver et ce qui allait se produire » 837 .

Les Surem, par leur retour au huya aniya/yo aniya, configurent la distinction opérant la rupture entre eux et les Yaqui ; ces derniers se trouvent désormais soumis au ressouvenir d’un monde qui envoie ses dons à travers les formes oniriques du « rêve éveillé ». Le seataka et le ute’a étaient les dons que possédaient les Surem, ces Yo’emem qui ne con­naissaient pas la mort parce qu’ils étaient une émanation du yo aniya et surtout parce que grâce à leur seataka (esprit qui se détache du corps et voyage vers d’autres lieux) ils découvraient l’axe de l’efflorescence.

Les Yaqui, les Yo’emem mortels, ont définitivement déplacé le yo aniya vers les domaines du rêve, des visions et du mythe où l’esprit révèle le pouvoir de ses secrets seulement à ceux qui ont reçu les « attributs spéciaux pour le recevoir » 838 . Le pouvoir de l’esprit se rend également accessible à tous ceux qui ont le courage d’affronter les forces magiques du yo aniya ; l’épreuve à subir, dans les lieux du yo joara, conduit trop souvent le valeureux candidat vers les ténèbres de la mort ou de la folie.

Ces lieux du yo joara ou du « rêve éveillé » renferment la source de la manifestation des formes enchantées que les Yaqui appellent, entre autres, Surem et qui, dans la Sierra del Bakatebe, avec ses endroits isolés et secrets, agissent au gré du rythme et du mouvement de la nature et de la « surnature », du huya aniya/yo aniya. La capacité des Yaqui à faire du « rêve éveillé » est le moyen de pénétrer dans le monde des formes enchantées des Surem où le danseur Pajkoola, le danseur Cerf, etc., reçoivent le don de leur art. Ils deviennent alors ceux qui ont dépassé la mort et la peur. Le « rêve éveillé » des Yaqui confirme aussi qu’il existe d’autres formes d’ascension vers les domaines du monde au­tre et que l’utilisation de substances psychoactives, pour citer un exemple, est une technique parmi d’autres. Ralph Beals, à propos du « rêve éveillé » chez les Yaqui, le décrit comme un univers peuplé « d’esprits gardiens dont on pouvait avoir connaissance dans des circonstances variées, habituellement décrites comme des rêves (rêves souvent éveillés) sans qu’il y ait recours à des techniques spéciales pour faire surgir ces visions » 839 . Le Clézio confirme l’importance du « rêve » quand il dit que la plupart des nations amérindiennes se nourrissaient de rêves. Ainsi, chez les « Incas, comme chez les Aztèques, le rêve était considéré comme un véritable voyage de l’âme en dehors du corps, au cours duquel l’homme pouvait prendre connaissance du futur et recevoir les avertissements divins » 840 . Il poursuit : « c’est sur ce rapport extatique avec le monde que s’est construite l’identité des peuples barbares, où chaque homme peut grâce aux dons des rêves, se confondre avec l’au-delà » 841 .

Les Yaqui grâce à leurs rêves réincorporent l’univers ancestral du yo aniya ; le rêve 842 est « l’espace autre » des pouvoirs enchantés auxquels ils peuvent accéder si par leur cœur ils expriment le sentiment d’affronter la source de la Liberté. Le rêve c’est le voyage vers le yo aniya, mais, c’est aussi la réalisation du principe de l’agent interne/externe qui ouvre au rêveur la porte entre les deux mondes, celle qui le mène vers la métamorphose. Enfin, c’est le moyen de mesurer sa capacité à vaincre une forme de la réalité qui désormais, comme pour Yoobwa 843 (l’oiseau immense, où Yoo prend le sens de « ancien, enchanté et magique » et Bwa celui sans doute de « manger »), emporte vers le domaine du mythe.

Nous avons récemment lu un ouvrage qui, sous couvert de retranscrire une expérience personnelle auprès des Yaqui et de la pratique du « rêve éveillé », détourne et utilise, nous semble-t-il, un passage du mythe de Yoobwa, pour en faire un rêve grâce auquel l’auteur 844 aurait eu accès aux esprits gardiens de la Sierra del Bakatebe. Dans ce rêve récurrent, l’auteur en question voit surgir un oiseau immense qu’il décrit en ces termes : « …J’ai l’impression d’avoir marché pendant des heures lorsque j’aperçois sur le sol une ombre sombre et immense. Je lève les yeux. Un oiseau gigantesque se tient dans les airs au-dessus de moi, immobile, les ailes déployées comme s’il était cloué au ciel… » 845 .

La version du mythe de Yoobwa, remise par Santos García Wikit, fait écho à ce rêve ; l’un des passages dit ceci : « Après plusieurs jours d’une marche pénible, il arriva là où se cachait l’oiseau […] Le jeune homme y arriva et, en levant la tête, il vit dans le bleu du ciel une immense ombre noire ; c’était le Yoobwa, avec ses immenses ailes, qui passait sous le soleil resplendissant, et majestueusement entreprit la descente » 846 .

La ressemblance entre les deux versions est vraiment troublante. Ce qu’il faut en retenir, c’est sans doute la manière dont certaines personnes essayent de tirer profit de la tradition orale des Amérindiens et, comme le fait remarquer Danièle Vazeilles, « s’emparer de manière aussi réductrice,… des pratiques et croyances chamaniques des peuples in­digènes, n’est-ce pas faire preuve, encore et toujours, de non-respect face à ces peuples toujours opprimés qui vivent pour beaucoup d’entre eux dans la misère et l’indifférence du reste du monde ? Va-t-on leur prendre la seule chose — leur religion — qui leur appartienne en propre puisque, lorsqu’ils le peuvent, ils adoptent les biens matériels et les techniques du monde moderne ? La seule chose qui leur reste pour lutter contre l’ethnocide » 847 .

Le monde du rêve amérindien doit être respecté et reconnu dans sa spécificité, mais sur­tout défendu ou valorisé comme une source du patrimoine humain (car tous les hommes rêvent) et un écrivain comme Le Clézio (n’en déplaise à certains spécialistes) a su l’appréhender avec intelligence quand il écrit : « L’héritage indien du chamanisme, s’il n’avait pas été combattu par les extirpateurs de la sorcellerie, aurait pu intégrer le rêve et l’extase au quotidien, et permettre d’atteindre cet équilibre » 848 , celui de l’homme et du monde. Les Yaqui sont dans la réalité vécue du mythe et celle-ci prend racine dans le tiers espace du « rêve éveillé », dans une écoute de cet « espace autre » que nos sociétés ne peuvent ou ne veulent plus lui apporter. Pour les sorciers nahua, la maîtrise du rêve leur permettait de se situer dans le hors du temps, dans cet espace où ils devenaient les voyageurs de l’infra et du supra (les neuf strates inférieures et supérieures du présent éternel, comme les décrit López Austin) enfin libérés de l’usure du temps. Les actes des sorciers nahua se déroulent alors dans une simultanéité temporelle qui leur offre la possibilité de choisir le temps toujours présent qui leur est le plus favorable pour agir.

La notion de « tiers espace », pour délimiter notre réflexion, nous la devons au pionnier de l’onirologie ou de l’onironautique (l’exploration consciente des rêves, comme la dénomment les spécialistes), Hervey de Saint-Denys qui a été, en France, le premier à proposer une ouverture d’esprit sur l’espace du rêve et la dualité du corps. En 1867, il écrit :

« Les rêves ne sont-ils pas la tierce partie de notre existence ? Pour ceux qui cherchent le phénomène du rêve n’est-il pas étroitement lié à ce grand mystère de la dualité psycho-corporelle qu’on ne se lassera jamais de sonder ? Parmi ceux qui se sentent vivre, enfin, en est-il un qui ne garde, au moins vaguement, le souvenir de quelque vision enchanteresse, ayant laissé dans sa mémoire un douce et ineffaçable impression ? » 849 .

Notre propos n’est pas de proposer une étude comparative (nous en serions d’ailleurs incapable) entre la pratique du rêve par les Amérindiens et ce que les chercheurs actuels sur l’onirologie 850 dénomment le « rêve lucide ou rêve conscient », mais de préciser qu’il nous faut accorder toute notre attention à cet espace du rêve que les Amérindiens privilégient depuis des siècles. Un espace du rêve que les Amérindiens du Mexique voyaient comme la « perception de la réalité en des lieux différents de celui qu’occupe le corps endormi » 851 .

Dans la mythologie Yaqui, le Yoobwa apparaît dès lors comme l’interstice par lequel le « rêveur éveillé » va devoir opérer, entre les deux réalités, et provoquer sa désagrégation, c’est-à-dire la délitescence du rêveur absorbé par le rêve ; il prend conscience du monde autre dans lequel il se rend accessible au pouvoir du yo aniya. La voie de la liberté passe par la maîtrise du rêve. La liberté est le don du monde des Surem, avec le seataka, le ute’a, pour ceux qui sont capables de se situer dans le hors du temps ou le tiers espace, c’est-à-dire dans cet espace qui imprime le mouvement vers le cycle du temps que López Austin nomme le « Cercle du temps » 852 , les Navajo, le « Cercle de vie ou Roue de la Médecine » (en relation avec la notion de Hozho), Le Clézio et Carlos Montemayor, la « Roue du temps » 853 . Pour les Maya, par exemple, « il ne pouvait y avoir de passé, ni d’avenir ; il y avait seulement le mouvement de ces roues… » 854 . Le temps c’est la mortalité telle que la connaissent les Yaqui, ceux qui ont « relégué » les Surem et le yo aniya dans la dimension du mythe alors que le hors du temps ou « l’espace autre », c’est l’immortalité du peuple Suré qui, par la préservation du yo aniya, a su protéger le bat-naátaka et le règne de l’intemporalité.

Les Surem sont l’essence du bat-naátaka, « l’espace autre » que Spicer décrit comme le temps mythique qui était « une conception onirique comme les autres sources de pouvoir du yo aniya. Ce qui se produisait dans le bat-naátaka n’était pas inclus dans des périodes qui se succédaient les unes aux autres dans le temps ou qui étaient clairement séparées dans l’espace : la fusion et l’absence de limites étaient similaires à celles des rêves » 855 .

Le « rêve éveillé », permet aux Yaqui de situer l’intervalle magique des lieux enchantés, d’altérer leur perception du monde pour retrouver, par exemple, le lieu enchanté où les Surem ont interprété la « Danse de l’adieu ». Là, dans la Sierra del Bakatebe, sur le Yoi’uacap 856 , les Surem ont pris la décision de partir ou plutôt de rester, mais dans un « espace autre » que seul le « rêve éveillé » permet dorénavant d’appréhender. Cette « Danse » 857 est une sorte d’allégorie sur la césure entre les Surem et les Yaqui, ce moment qui provoque la temporalité des Yaqui.

Pour les Yaqui, l’existence de cet autre côté du monde ne peut être remis en question car il participe du particularisme yaqui qui, dans le hors du temps du rêve et du mythe, pérennise le bat-naátaka où les Surem sont toujours vivants. Le « rêve éveillé » des Yaqui est le chemin qui mène vers la liberté, vers les lieux du pouvoir, des esprits gardiens, en deux mots du yo aniya. Les Surem, pour les Yaqui, sont les immortels qui se déplacent dans un monde autre dissimulant les formes enchantées du Cerf, de l’Antilope, du Serpent aquatique, etc., qui délivrent les dons de pouvoir à ceux qui savent ouvrir leur cœur à la manifestation de l’esprit.

Notes
829.

Communication personnelle de Crescencio Buitimea.

830.

Alejandro Figueroa, Por la tierra y por los santos, op. cit., p. 244.

831.

Carlos Silva, La relación entre discurso y cultura en la leyenda yaqui sobre los Sures, op. cit., p. 10.

832.

Ibid., p. 12.

833.

Carlos Silva, Juya Jiawaim. Ecos del monte, op. cit., p. 133.

834.

Ibidem.

835.

Nous retrouvons ici la symbolique du chiffre quatre dans le cadre d’un rituel très particulier où les participants avaient des visions ou plutôt voyaient le futur. Le rôle du visionnaire dans la mythologie yaqui est un élément fondamental à propos duquel nous avons récolté très peu d’information.

836.

Carlos Silva, Juya Jiawaim. Ecos del monte, op. cit., p. 134.

837.

Ibidem.

838.

María Eugenia Olavarría, « Mitología de origen y destino », Símbolos del desierto, op. cit., p. 26.

839.

Cécile Gouy-Gilbert, Une résistance Indienne. Les Yaquis du Sonora, op. cit., p. 34.

840.

Le Clézio, Le rêve mexicain, op. cit., p. 185.

841.

Ibid., p. 187.

842.

Le Clézio fait également référence à ce monde onirique des Indiens ; par exemple l’histoire des Porhépecha, dans la Relation de Michoacan , apparaît comme une histoire rêvée.

843.

Oiseau immense qui, par sa « mort », fait entrer les Yaqui dans le temps historique et mortel provoquant aussi une rupture, pour ces derniers, avec le monde enchanté du yo aniya.

844.

Florinda Donner-Grau (de son vrai nom Régine Margarita Thal) est l’auteur en question. Cet auteur est d’ailleurs impliqué dans une affaire de plagiat à propos de son livre « Shabono », publié en 1982. Il lui est reproché d’avoir utilisé, comme principale source d’inspiration, le livre de Ettore Biocca, Yanoáma : The story of Helena Valero, a girl kidnapped by Amazonian Indians, publié pour la première fois en 1965.

Pour plus de détails, consulter l’article de Rebecca Holmes : « ¿Shabono : Escándalo o magnífica ciencia social ? », in American Anthropologist, n°85, pp. 664-667, 1983.

845.

Florinda Donner-Grau, Les portes du rêve, Ed. du Rocher, 1991, pp. 285-286.

846.

García Wikit Santos nous a personnellement remis une photocopie du texte du mythe de Yoobwa.

847.

Danièle Vazeilles, « Chamanisme, néo-chamanisme et New Age », in Revue Diogène, Ed. « Quadrige » PUF, 2003, p. 275.

848.

Le Clézio, Le rêve mexicain, op. cit., p. 273.

849.

Léon D’Hervey de Saint-Denys, Les rêves et les moyens de les diriger. Observations pratiques, Ile Saint Denis cedex, Ed. Oniros, 1995, p. 2.

850.

Cf. Les travaux de Michel Jouvet, Stephen Laberge, Christian Bouchet, Sophie Jama, Alexandre Quaranta, Florence Gibhellini, etc.

851.

Alfredo López Austin, Cuerpo humano e ideología, op. cit., p. 245.

852.

Alfredo López Austin, Hombre-Dios, op. cit., pp. 96-97.

853.

Le Clézio, Les prophéties du Chilam Balam, op. cit., p. 11.

854.

Ibid., p. 16.

855.

Edward Spicer, Los Yaquis. Historia de una cultura, op. cit., p. 81.

856.

Volker Schüler-Will, El noroeste de México sus culturas étnicas, op. cit., p. 290.

857.

Les Surem, dans leur affrontement avec la mort, se placent dans un lieu de pouvoir qui marque la disjonction entre la mort naturelle et la mort dans un « espace autre », celui du yo aniya.

Octavio Paz, quand il écrit : « dis-moi comment tu meurs et je te dirais qui tu es », exprime avec justesse le rapport à la mort qu’entretiennent les Amérindiens.