La quadrature de l’Univers

Après avoir traité des phénomènes liés aux formes magiques des mythes yaqui et nahua, nous devons interroger la cosmovision des peuples amérindiens (les Nahua et les Yaqui, en ce qui nous concerne) autour de la problématique de l’union des contraires où prend naissance l’action des quatre coins du monde. Ici, dans ce rapport à la quadrature de l’univers, s’exprime, en fait, la présence d’un carré hypothétique vers lequel convergent les quatre points cardinaux (Nord-Sud-Est-Ouest) auxquels il « convient d’ajouter la dimension verticale zénith-nadir, et la dimension intérieure : centre » 1618 . Ainsi, à partir de la confluence des axes (Nord-Sud et Est-Ouest) se dessine la croix dont le centre sig­nale le point sur lequel l’homme doit et peut agir, le point où s’articule le symbolisme de l’union des contraires, celui de la dualité vie/mort.

L’axe du monde (souvent représenté par une double spirale prise dans un motif de for­me circulaire ou quadrangulaire) se présente comme le passage entre l’infra et le supra, c’est l’axe qui traverse l’homme et la terre, car pour les Hopi, comme le signale Franck Waters, le « corps vivant de l’homme et le corps vivant de la terre ont la même structure. Un axe les traverse. Pour l’homme, c’est la volonté vertébrale par laquelle sont contrôlés l’équilibre des mouvements ainsi que les fonctions principales. Le long de cet axe sont situés plusieurs centres vibratoires dans lesquels résonne le son primordial de la vie de tout l’univers,… » 1619 . La thématique de l’axe, du quatre 1620 et de la quadrature joue un rôle primordial dans la pensée des Amérindiens, une pensée que nous retrouvons chez les Yaqui autour de nombreux éléments dont le plus significatif est le concept qui renvoie au Yo’eme situé au centre du cercle cosmique.

Partie 3 - fig. 50. Les lances des cavaliers sont placées en forme de croix devant l’autel de l’église dans le village de Pascua. D’après Edward Spicer, les lances croisées protègent l’autel et son décorum du mal déchaîné dans la communauté par la Kohtumbre.
Partie 3 - fig. 50. Les lances des cavaliers sont placées en forme de croix devant l’autel de l’église dans le village de Pascua. D’après Edward Spicer, les lances croisées protègent l’autel et son décorum du mal déchaîné dans la communauté par la Kohtumbre.

Source : Los Yaquis. Historia de una cultura, Edward H. Spicer.

Mais, nous pouvons citer d’autres exemples aussi éloquents à propos de l’action du quadrant, comme celui du danseur Cerf reconnaissant en lui le pouvoir de Sewa Wailo qui provoque la métamorphose du centre (sous l’influence des quatre Pajkoola) qui se transforme en homme. Cette thématique nous la retrouvons aussi, comme nous l’avons déjà précisé, dans le « jeu du canari » qui consiste à adresser une prière aux quatre directions (Nord, Est, Sud, Ouest) ; le mythe de la « ligne sacrée de division » fait référence aux quatre prophètes qui, à partir du centre du monde (la Sierra del Bakatebe), établissent la quadrature de la terre yaqui ; les quatre Pajkoola qui se dirigent vers les quatre directions du monde pour signifier à quel univers ils appartiennent, participent de la même thématique ; la cosmovision du peuple yaqui autour du huya aniya/yo aniya, le monde de la dualité affirmant l’existence de quatre mondes (whoo aniya, yo aniya, tuka aniya, sewa aniya) reçoit, en réalité, l’action de l’axe, c’est-à-dire du tenku aniya. Nous pourrions encore mentionner le mouvement du soleil, les pratiques curatives, le rituel du saurino , etc.

Toujours dans cette thématique de la quadrature, les représentations iconographiques de Tlahuizcalpantecuhtli (appelé aussi Étoile Grande) et les « périodes du cycle des révolutions de Vénus, orientées vers les cinq directions du monde » 1621 , nous renvoient de nouveau au pouvoir de la « loi du centre ». Ainsi, à partir du centre, Tlahuizcalpantecuhtli se présente comme le grand guerrier qui lance ses dards ou plutôt ses éclairs contre les quatre coins du monde. Sur le Codex Borgia, ce dernier apparaît avec cinq visages différents, voire plutôt avec quatre visages plus un. A l’Ouest, il est représenté avec une tête de mort, à l’Est, avec une tête de chien, au Nord, avec une tête lapin, au Sud, avec une tête de hibou et au centre à nouveau avec une tête de mort 1622 . La figure ci-dessous reproduit les « cinq êtres divins, humains ou animaux, qui reçoivent successivement les dards de Noh Ek’, Étoile Grande » 1623 .

Partie 3 - fig. 51. Les cinq êtres qui reçoivent les éclairs de Vénus.
Partie 3 - fig. 51. Les cinq êtres qui reçoivent les éclairs de Vénus.

Source : El destino de la palabra. Miguel León-Portilla.

En bas, à gauche, c’est le dieu de l’eau, Bolon tz’acab, qui est transpercé à l’Est ; en bas, à droite, c’est le jaguar, Balam, au Nord ; en haut, à droite, c’est le dieu du maïs, à l’Ouest ; en haut, à gauche, c’est la tortue, Aoc, au Sud ; au centre, c’est le guerrier Holcan qui lui aussi est perforé par l’éclair de Vénus. Le quatre (les coins du monde) plus le un (le centre), l’axe qui relie le haut et le bas, est alors occupé par celui qui se nomme le grand guerrier, celui qui sur la figure est lui-même perforé par le nombril, c’est-à-dire le centre du centre. Ainsi, le grand guerrier apparaît comme une sorte de double de Vénus (Tlahuizcalpantecuhtli) subissant par la perforation du centre le pouvoir du feu intérieur pour accomplir sa métamorphose et devenir, comme Quetzalcóatl, une étoile.

Pour aborder encore un autre élément très important, aussi bien chez les Nahua que chez les Yaqui, il faut s’attarder sur la conception du plan terrestre soumis à l’influence du vent à partir des quatre points cardinaux 1624  :

L’Est, le ta’a ieu uelama po, « par où le soleil sort pour parcourir son chemin ».

L’Ouest, le ta’a man uet’techec, « là-bas tombe le soleil ».

Le Sud, le ta’a jeca betchi bo’o, « par le chemin du soleil ou du vent chaud ».

Le Nord, le sebe jeca betchi bo’o, « par où vient le vent froid ».

Ceci nous permet de restituer à cette analyse notre réflexion autour de la cosmovision yaqui et nahuatl. Les Nahua représentent le vent, dans le tonalámatl, par le glyphe Ehécatl qui fait apparaître un être fantastique avec un bec et un œil de mort hors de son orbite (Fig. 52), auquel les Azteca attribuent le pouvoir de la parole. Ils prêtent une attention toute particulière, pour leurs augures, aux manifestations du vent, à ses sons, à ses bruits, à ses plaintes et à son souffle qui se glisse par l’entrebâillement des plus infimes fissures.

Partie 3 - fig. 52. Glyphe Ehécatl.
Partie 3 - fig. 52. Glyphe Ehécatl.

Source : Cuerpo humano e ideología, tomo 1, Alfredo López Austin.

Ehécatl souffle à partir des quatre points cardinaux :

Le vent de l’Est, Tlalocáyotl, « appartient au Tlalocan », il n’est pas furieux.

Le vent de l’Ouest se nomme Cihuatlampa ehécatl, « Vent qui souffle du lieu où ha­bitent les femmes » 1625 , et apparaît comme un vent froid qui fait trembler et claquer des dents.

Le vent du Sud est appelé Huitztlampa ehécatl, « Vent qui souffle de cet endroit où sont allées les déités qui se nomment Huitznahua » 1626 , vent furieux et dangereux qui déracine les arbres.

Le vent du Nord, Mictlampa ehécatl, « Vent de la contrée des morts », qui est terrible et provoque la désolation.

Ainsi, pour les Nahua, Quetzalcóatl est le dieu du vent qui souffle des quatre côtés du monde, qui manifeste ses intentions, bien avant la pluie, par ses tourbillons et à propos duquel ils disent : « Ehécatl comme précurseur des Tlaloque se présentait en leur balayant et en leur nettoyant le chemin » 1627 . Un autre texte, provenant du Codex florentin, confirme l’association entre Quetzalcóatl et le vent, il y est écrit : « Le vent s’appelait, se nommait ainsi, Quetzalcóatl. Il vient ici depuis quatre directions, il suit quatre directions. Le premier lieu dont il vient est le lieu où le soleil se lève, qui s’appelle Tlalocan. Le vent qui vient de là-bas, ils l’appelaient [ce qui est à Tlaloc]. Il n’est pas très redoutable, il ne souffle pas beaucoup » 1628 .

Ehécatl, c’est le dieu ancien des peuples de la côte du Golfe, un dieu créateur représenté avec le masque de l’oiseau-serpent, c’est-à-dire comme une invocation de Quetzalcóatl, ce vent qui, dans de la médecine populaire, peut rendre malade et que les guérisseurs re­connaissent sous le nom de Ehécatl 1629 . Le vent maléfique est d’ailleurs considéré comme une entité ou un être imperceptible, doté de volonté propre, vivant dans des grottes et des trous d’eau. Par contre, le vent bénéfique est blanc 1630 et des deux sexes. Dès lors, le vent maléfique est noir et masculin 1631 , il est celui qui se rend invisible et prend alors le nom de Yohualli Ehécatl. En outre, il faut préciser que Yohualli serait le nom primitif du dieu 1632 Quetzalcóatl dans lequel se manifeste, par ses qualités synthétiques, l’esprit du feu, de la terre, de l’eau et bien sûr du vent.

Dans Yohualli Ehécatl les quatre éléments traduisent la position de la divinité sur l’axe des confluences, les qualités de celui qui appartient, par exemple, au monde de l’eau où les Tlaloque, « Seigneurs de l’eau », par l’action des ehecatonin 1633 (ceux qui mouraient avec les honneurs), envoyaient sur terre les pluies, les vents et les maladies. Mais, Yohualli Ehécatl, c’est avant tout le souffle de l’esprit de la terre, celui qui se superpose, encore une fois, au yoawa (l’essence de la terre) des Yaqui, celui dont les qualités renvoient à la dualité et au souffle bénéfique/maléfique capable de provoquer le mouvement de la vie et de la mort. Ainsi, Ehécatl, lors de la création du cinquième Âge, fait mourir les dieux pour donner vie et mouvement au Soleil, comme les macehuales (les hommes) devront, eux aussi, par le mouvement de leur vie engendrer le cycle de la vie/mort.

Alfredo López Austin, à propos de la manifestation des entités (les vents maléfiques, par exemple), fait remarquer que ces forces sont les fruits du dédoublement et de la capacité des divinités à se diviser et à se multiplier 1634 . Ces auxiliaires 1635 , tels que les Tlaloque pour le dieu Tláloc, sont une sorte de « co-essence » 1636 qui prennent l’apparence d’êtres monstrueux ou magiques (les Tzitzimime par exemple) manifestant leur présence par les formes des phénomènes naturels. Ils apparaissent aussi sous l’aspect de jaguars, de nains ou d’êtres anthropomorphes et difformes demeurant dans le « cœur des montagnes », d’animaux terrifiants vivant dans les abysses subaquatique, etc. qui « peuvent être bénéfiques ou maléfiques, répartis aux quatre coins du monde de l’homme, dans le ciel et sous la terre » 1637 .

Une des formes de la manifestation maléfique de ces entités est le rapt d’âmes des êtres vivants, enlevées au moyen d’une grande peur, le « susto », qui est une des pathologies des plus fréquentes dans la médecine traditionnelle yaqui.

Le dédoublement nous renvoie à nouveau au principe de la dualité qui se manifeste, en fait, par le mouvement inverse réalisé par Ometéotl, « l’unité duale », qui se dédouble pour communiquer le principe suprême qui pousse Quetzalcóatl à rechercher sa dualité pour rejoindre son unité, c’est-à-dire Ometéotl. Et, cet accomplissement (Quetzalcóatl qui découvre la clé de la dualité) se trouve exprimé, comme l’indique Miguel León-Portilla, dans un récit contenu dans les Annales de Cuauhtitlan :

On rapporte et l’on dit

que Quetzalcóatl faisait des invocations, ayant adopté comme dieu

quelque chose (qui se trouve) à l’intérieur du ciel.

(il invoquait) celle qui porte une jupe d’étoiles, celui qui fait briller les choses,

Dame de notre nourriture, Seigneur de notre nourriture,

celle qui est de noir vêtue, celui qui est de rouge vêtu,

celle qui offre un sol à la terre (qui la tient sur pied),

celui qui la recouvre de coton.

Il s’adressait ainsi, disait-on, en se tournant vers le lieu de la Dualité,

celui des neuf lambourdes qui forment le Ciel… 1638

Ce récit transcrit la quête métaphysique des Nahua qui reconnaissent en Quetzalcóatl le véritable démiurge qui, par son comportement, incarne l’être de sagesse à la recherche du monde autre. Quetzalcóatl est le seul à découvrir, par ses invocations, sa méditation 1639 , la « solution de l’énigme posée par l’intérieur du ciel, (Ometéotl), dans ce principe duel, soutien de la terre et coton qui la recouvre » 1640 .

Finalement, Quetzalcóatl dans ce récit rejoint le lieu de la Dualité mais également les principes doubles du noir et du rouge, les valeurs chromatiques de la connaissance ; puis comme le fait encore remarquer Miguel León-Portilla « dans le firmament étoilé, il découvrit la jupe lumineuse qui couvre l’aspect féminin d’Ometéotl et, dans l’astre diurne qui fait luire les choses, il reconnut l’aspect masculin, le merveilleux symbole de la puissance génératrice. Le monde, le soleil et les étoiles reçoivent leur essence d’Ome­téotl » 1641 .

Enfin, Ometéotl, par sa qualité de dieu de la Dualité et de soutien du Cem-anahuac, apparaît comme :

Mère des dieux, père des dieux, le vieux dieu,

couché dans le nombril de la terre,

enfermé dans un écrin de turquoises,

Celui qui est dans les eaux couleur d’oiseau bleu, celui qui est enfermé dans les nuages,

le dieu vieux qui habite dans les ombres de la contrée des morts,

Seigneur du feu et de l’année 1642 .

Ometéotl pose, en définitive, le principe même de l’unité du double qui dans la mythologie nahuatl est découvert par Quetzalcóatl et dans la cosmovision yaqui par Sewa Wailo, c’est-à-dire le centre du quadrant qui se transforme en homme.

Notes
1618.

Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, op. cit., p. 770.

1619.

Frank Waters, Le livre du Hopi, op. cit., pp. 29-30.

1620.

Chez tous les Indiens Pueblo, le « chiffre quatre à une valeur sacrée. Il est le chiffre de la vérité . Beaucoup d’éléments rituels doivent être répétés quatre fois. Certaines cérémonies n’ont lieu que tous les quatre ans ». (Cf. Jean Cazeneuve, Les Indiens Zuñis. Les dieux dansent à Cíbola, op. cit., p. 68).

1621.

Miguel León-Portilla, El destino de la palabra. De la oralidad y los glifos mesoamericanos a la escritura alfabética, FCE, México, 1996, p. 79.

1622.

Ibid., p. 77.

1623.

Ibid., p. 83.

1624.

Palemón Zavala Castro, Apuntes sobre el dialecto yaqui, Ed. Gobierno del Estado de Sonora, Hermosillo, 1989, p. 181.

1625.

Ce vent est aussi appelé Cihuatecáyotl et Cihuapipiltin qui, pour le deuxième terme, désigne les femmes déifiées parce qu’elles sont mortes en couches qui après leur enterrement sont veillées pendant quatre jours. Les Cihuapipiltin accompagnent le soleil du zénith jusqu’au ponant, et descendent ensuite sur terre provoquer la terreur et la maladie auprès des macehuales. Pour se protéger des différents maléfices les macehuales font des offrandes aux temples des Cihuapipiltin, appelés Cihuateocalli ou Cihuateopan, « Temples des femmes ». Enfin, les Cihuapipiltin, au moment où le soleil arrive au zénith, accueillent ce dernier aux sons des cris de guerres et se parent d’armes pour le dé­poser avec précaution sur un Quetzalapancáyotl (un brancard orné d’une magnifique armure remise aux guerriers valeureux) et le remettre, par l’exécution de danses guerrières, au ponant.

1626.

Huitztlampla est le lieu où se sont cachés les Centzon Huitznáhuac, fils de Coatlicue et frères de Huitzilopochtli.

1627.

Cecilio Robelo, Diccionario de mitología nahuatl, op. cit., p. 177.

1628.

Alfredo López Austin, Les paradis de brume, op. cit., p. 216.

1629.

INI, Diccionario Enciclopédico de la medicina tradicional mexicana, tomo I, op. cit., p. 171.

1630.

Ibid., p. 156.

1631.

Ibidem.

1632.

Francisco Plancarte y Navarrete, Prehistoria de México, op. cit., p. 303.

1633.

INI, Diccionario Enciclopédico de la medicina tradicional mexicana, tomo II, op. cit., p. 565.

1634.

Nigel Davies dit, à ce propos, que la « caractéristique fondamentale du panthéon mexica réside dans la conceptualisation d’une déité duale, quadruple ou quintuple,… », un principe de la dualité responsable de la grande complexité du système évoqué. (Cf. Nigel Davies, El imperio azteca. El resurgimiento tolteca, Alianza Editorial, 1992, p. 290).

1635.

Dans les mythes yaqui la présence d’auxiliaires, surtout des animaux, est attestée dans une grande majorité des contes et légendes, par exemple, Bobok, le crapaud, qui apporte l’eau aux Yaqui. Dans les manifestations du yo aniya, nous notons la présence des Surem qui se transforment en esprits protecteurs prenant la forme de baleines, de sirènes, de fourmis et autres petits animaux qui trouvent refuge, dans la profondeur des mers ou dans le cœur des montagnes. Les Surem, ascendants des Yaqui, apparaissent donc aux Yaqui dans ces lieux de pouvoir du yo aniya.

1636.

Alfredo López Austin, Les paradis de brume, op. cit., p. 223.

1637.

Ibid., p. 225.

1638.

Miguel León-Portilla, La pensée aztèque, op. cit., p. 86.

1639.

Chez les Yaqui il existe une tradition orale qui fait référence à un comportement contemplatif dont le rituel a pour but des finalités bien spécifiques comme celle de « perdre la peur ». La personne intéressée par ce rituel doit se rendre dans un des lieux qui sont considérés comme yo jo’ara, c’est-à-dire un lieu de pouvoir du monde magique et ancestral des Yaqui.

1640.

Miguel León-Portilla, La pensée aztèque, op. cit., pp. 87-88.

1641.

Ibid., p. 88.

1642.

Ibidem.