Troisième partie. Le sens du refus alimentaire

Nous venons de voir l'importance des modifications physiologiques et psychologiques sur l'âgé. L'état de faiblesse dans lequel il se trouve ne lui permette plus de réagir face à un traumatisme que peut être l'hospitalisation et le placement.

III.1. Le refus alimentaire, un mode de réponse au placement institutionnel.

Notre recherche se situe dans la compréhension du refus alimentaire lors du placement de l'âgé, en institution. L'aspect de déchéance physique et morale du vieillard dénutri frappe toute personne qui rentre pour la première fois dans un hôpital gériatrique en long séjour. Elle se trouve confrontée à la représentation d’un «cadavre vivant» qui refuse de se nourrir. Le refus alimentaire nous interpelle dans sa violence silencieuse.

L'âgé effraye les membres de son entourage qui craignent eux aussi, d'être entraîner dans la mort. Ils refusent alors de jouer le rôle de l'ultime relation. Ce retrait affectif concrétise ce que l'âgé redoute : mourir seul loin de chez lui.