III.1.3.2. Dépossession de sa mort.

Auparavant, nous avons montré que l'âgé se trouvait en état de choc lors de son placement. Celui-ci provoque un dysfonctionnement du travail du vieillir et le dépossède de sa mort. L'institution, la famille ont dévié son chemin personnel. L'âgé est dans un impossible deuil de lui-même, qui concerne son image et son Moi. Il ne peut se détacher de représentations de lui-même, d'investissements narcissiques, qui pourtant ne correspondent plus à la réalité. Le travail de deuil est stoppé.

JLPedinielli, écrit à ce propos :

‘«Plutôt mourir que de ne plus pouvoir.»(JL. Pedinielli, 1985)’

Il faut cependant, ajouter que pour certaines personnes âgées, le placement en institution n'est que la cause supplémentaire de leur décision de mourir.

En effet, lorsque le deuil, le renoncement à l'idéal de ce que l'on a été, est impossible, la mort est la seule issue afin d'anéantir cette image qui porte atteinte au narcissisme.

C'est le passage à l'acte suicidaire dont parle JL Pedinielli (1985)

‘«L'impossible renoncements aux exigences des idéaux du moi qui conditionne la succession de faillites narcissiques chez le sujet âgé suicidant situe le problème du suicide dans ses rapports au travail du deuil.» (JL Pedinielli, 1985)’