III.2.1.1. Les processus défensifs en général.

Nous avons entrevu avec S.Ferenczi que la personne, face au traumatisme, essaye de trouver un antidote au déplaisir, à l'angoisse.

Elle développe durant cette période qui fait suite à son entrée en institution, les moyens que son Moi met à sa disposition  : des réactions de défense (conduites de fuite, de refus...), pour éviter un déplaisir, une tension insurmontable.

A.Freud écrit à ce propos:

‘«Tout acte défensif a pour objet d'assurer la sécurité du Moi et d'éviter un déplaisir» (A.Freud, 1949) ’

Selon ses capacités, la personne âgée va essayer de se créer un nouvel équilibre avec elle-même et son environnement. Certains auteurs font l’hypothèse que ces systèmes défensifs déployés par l’âgé seraient des équivalents suicidaires, car ils lui permettent de différer le passage à l'acte.

J.F.Teissier proposent le terme de «suicide différé» :

‘«Tout comportement ou attitude mettant en jeu la vie d’un individu chez lequel le désir de mort n’est pas exprimé» (J.F.Teissier, 1999)’

Pour C.Baillet pense que l'individu utilise ces mécanismes pour échapper au suicide tout en prenant des risques pour sa vie.

‘«La conduite répétitive se situerait au niveau du risque connu et encouru où le flirt avec la mort permettrait à l’individu de diminuer son anxiété et de renoncer au suicide» (C.Baillet et coll., 1994)’

Ces équivalents suicidaires ne semblent pas avoir comme objectif de mourir mais plutôt de se confronter à la mort dans une sorte de recherche, de maîtrise de sa vie afin de retrouver la force de vivre.

Le refus alimentaire peut être considéré comme un mécanisme de défense qui diffère l'échéance de la mort, échappant ainsi au suicide.

Peut-on penser que l’âgé essaye, par ce temps qui lui reste, d’élaborer la fin de sa vie selon ses propres ressources internes et selon son désir de non-vivre ?

Les défenses que nous allons citer, sont des moyens mis en place par l'âgé pour évacuer l'angoisse de vie et de mort.