III.3.1.2.2. Perte du sentiment identitaire et repli narcissique.

Le vieillissement déséquilibre l'identité de l'âgé qui essaye de lutter contre la menace de se perdre. Comme nous avons pu le décrire précédemment, l'âgé se confronte aux modifications corporelles, aux pertes sociales, aux deuils des autres.

Il doit développer des capacités d'adaptation aux changements, pour pouvoir négocier la crise de sénescence.

Pour C.Balier,

‘«Le corps avec la connaissance intime que nous en avons sous forme d'une unité distincte des objets environnants, qui se meut dans un espace, sert de support au Moi.» (C. Balier, 1982)’

Le vieillard passe donc par une crise d'identification où il doit remodeler l'image de lui-même, c'est-à-dire l'image d'un corps qui n'est plus objet de désir, ni même objet de relation.

Son identité est déstabilisée, son narcissisme est ébranlé lors du vieillissement. par l'image que l'on se fait de soi et celle que nous renvoient le regard des autres et pour laquelle l'apparence corporelle joue un rôle important.

Le sentiment d'identité dépend donc de la solidité du narcissisme.

‘«Il joue le rôle de gardien de la vie dans la mesure où il est amour de soi. Il est naturel de chercher dans les aléas du narcissisme au cours du vieillissement l'explication des comportements pathologiques.» (C. Balier, 1982)’

Lors du placement, ce sentiment de perte identitaire est accentué par la perte des repères familiers qui servaient d'étayages à la personne âgée.

Le narcissisme fait le choix du retrait car le Moi n'est plus capable d'affronter la réalité éprouvante.