IV.2.4.1.5 Synthèse des résultats obtenus en fonction de l'âge et du changement de lieu.

L'âge semble avoir une incidence principalement sur la tranche d'âge des 90-94ans lorsque l'avenir se résume à un placement d'office, surtout chez les hommes.

Mais, d'après les différents résultats obtenus ils ne semblent pas que ce soit le seul critère responsable du refus alimentaire.

La prise de décision du placement en lien avec l'âge n'explique pas, dans la majorité des cas, les troubles alimentaires et les refus alimentaires de cette population.

D'autres causes sont à prendre en considération.

Ces chiffres sont beaucoup plus parlant pour tous âges confondus, ce qui permet d'affirmer que le comportement alimentaire n'est pas spécifiquement lié à l'âge, sauf lorsque l'on étudie spécifiquement cette population dite du troisième et quatrième âge.

Ce tableau montre que :

• Les personnes, hommes et femmes confondus, venant de leur domicile ont majoritairement une période de refus alimentaire dès leur entrée à l'hôpital. (22sur 38)
• On note qu'il ne reste que 8 (dont une qui vient du long séjour) sur 38 personnes qui retournent à leur domicile et qui gardent des troubles alimentaires. Les autres personnes sont placées (31) et elles se répartissent entre troubles et refus ( 18 et 16)
• On observe que les personnes qui sont déjà en long séjour ou qui arrivent de maison de retraite gardent des troubles du comportement alimentaire.

A la vue de ces résultats, le passage du long séjour ou de la maison de retraite à l'hôpital semble être moins traumatisant pour l'âgé que le passage du domicile à l'hôpital où l'on note le plus de refus alimentaire.

Deux questions se posent :

Est-ce que ces personnes ont plus ou moins fait le deuil de leur domicile ?

Ont-elles connu un épisode de refus alimentaire lors de la perte de leur domicile ?

Quelles sont les causes qui expliquent que 18 personnes sont en troubles alimentaires, alors que 16 sont en refus et qu'elles ont toutes un avenir de placement ?

On observe que ces données valident notre hypothèse, dans le sens que la perte du domicile, quel que soit l'âge, est vécue comme traumatisante et ébranle le monde interne de l'individu âgé.

Il se retrouve déplacé d'un univers contenant à un univers angoissant. Il perd tous ses repères. La décision de placement, après un temps d'hospitalisation plus ou moins long, une santé qui reste précaire, déstabilise de nouveau l'âgé qui ne perçoit plus l'avenir qu'il s'était donné.

Si l'hospitalisation a une incidence sur le comportement alimentaire, est-ce que le temps d'hospitalisation plus ou moins long est un critère dans l'émergence des troubles alimentaires ?