2.3 Des manques en rapport avec la perte d’emploi, les composantes du chômage…

Les plus évidents et immédiats :

• Plus d’un tiers des personnes interrogées déclare avoir dû réduire la satisfaction de ses besoins essentiels comme la nourriture, le logement, la santé, etc.
• 17 % disent avoir eu besoin de prélever dans leur épargne afin de continuer à pouvoir satisfaire leurs besoins essentiels. Elles doivent gérer avec plus de précaution leur budget et souvent éliminer les dépenses superflues.
• 12,4 % ont pris conscience à l’occasion du chômage d’une autre façon d’appréhender la satisfaction des besoins élémentaires puisque leur conception du nécessaire et du superflu a complètement changé.
• Un très petit nombre déclare avoir dû vendre des biens pour continuer de satisfaire les besoins essentiels.
• 10 % déclarent n’avoir rien changé quant à la satisfaction de leurs besoins élémentaires.
• Quant à ceux qui ont coché la réponse « autre », l’analyse montre qu’il s’agit essentiellement de personnes qui ont bénéficié du soutien financier de leurs parents ou de leur conjoint(e).

Moins immédiats et moins brutalement que les difficultés financières dont nous venons de faire état, des manques plus subtils vont émerger, exprimant la perte de repères dans le rapport au temps, une désorganisation des rythmes de vie, une certaine modification des rapports spatiaux, un flou dans les critères d’identité personnelle, une rupture du lien social, toutes choses dont nous rendrons compte un peu plus loin.

Ces manques occasionnent des troubles proportionnels dans leurs effets à la place que l’individu avait donné au travail dans sa vie ou que le travail avait prise dans sa vie.

La confrontation au chômage apparaît alors en termes de vécu comme la démarche adaptative d’une personne qui vient d’acquérir le statut de chômeur et qui lors de la perte du travail est victime d’un véritable démantèlement de sa personne et va tenter de la recomposer dans la recherche d’un nouvel équilibre.

Le chômage est alors appréhendé comme une dynamique et non comme un état, comme le processus de la recomposition de la personne par son adaptation à la nouvelle donne.